Un sondage IFOP [pdf] du 27 avril sur les intentions de vote au 2d tour donne un résultat assez stupéfiant: Ségolène Royal est majoritaire dans toutes les tranches d'âge sauf chez les plus de 65 ans mais sur cette tranche d'âge, le poids du choix Sarkozy (75%/25%) est tel qu'il renverse le choix de toutes les autres tranches d'âge. A propos de la crise du CPE on a beaucoup parlé de fracture générationnelle mais on imaginait par là plutôt un divorce entre les quinquagénaires qui "occupent les places" (les soixante-huitards) et les vingt- trentenaires qui voient leur route bouchée, j'ai même lu hier une analyse du discours anti-68 de NS dimanche comme une expression de cette opposition. Le sondage Ifop semble indiquer une fracture générationnelle d'un autre type, déplacée vers le haut.
Le discours de revanche, camp contre camp, entonné par le candidat de la droite et probable chef de l'Etat, rend cauchemardesque cette réalité qui pourrait autrement n'être que préoccupante. Lorsqu'on se souvient combien la mythologie de mai 68 a habité le mouvement anti-CPE de l'année dernière (ce que j'avais trouvé regrettable), il est significatif que ce soit la manipulation de cette même mythologie, mais en sens inverse, dans celui de la réaction, qui ait été utilisée par NS et cela dessine l'image d'une France clivée entre les jeunes et les actifs, d'un côté, les vieux de l'autre, retraités et rentiers, plébiscitant un gouvernement de retour à l'ordre et de restauration de l'autorité.
Les chiffres du sondage Ifop:
(via Laurent Bervas, sur AgoraVox, à qui j'emprunte l'image.)
(Je me souviens d'une émission de télévision en février où je trouvais NS assez bon sur les questions fiscales, pragmatique, etc., et puis il a sorti une tirade pour justifier la suppression (ou la réduction, je ne sais plus) de l'impôt sur les successions: "quand on a travaillé toute sa vie...", fini les arguments pragmatiques, économiques, et je me suis dit, voilà, on retombe dans l'idéologie et dans le clientélisme purs. Le sondage Ifop donne une dimension pathétique à cette manoeuvre.)
Le discours de revanche, camp contre camp, entonné par le candidat de la droite et probable chef de l'Etat, rend cauchemardesque cette réalité qui pourrait autrement n'être que préoccupante. Lorsqu'on se souvient combien la mythologie de mai 68 a habité le mouvement anti-CPE de l'année dernière (ce que j'avais trouvé regrettable), il est significatif que ce soit la manipulation de cette même mythologie, mais en sens inverse, dans celui de la réaction, qui ait été utilisée par NS et cela dessine l'image d'une France clivée entre les jeunes et les actifs, d'un côté, les vieux de l'autre, retraités et rentiers, plébiscitant un gouvernement de retour à l'ordre et de restauration de l'autorité.
Les chiffres du sondage Ifop:
(via Laurent Bervas, sur AgoraVox, à qui j'emprunte l'image.)
(Je me souviens d'une émission de télévision en février où je trouvais NS assez bon sur les questions fiscales, pragmatique, etc., et puis il a sorti une tirade pour justifier la suppression (ou la réduction, je ne sais plus) de l'impôt sur les successions: "quand on a travaillé toute sa vie...", fini les arguments pragmatiques, économiques, et je me suis dit, voilà, on retombe dans l'idéologie et dans le clientélisme purs. Le sondage Ifop donne une dimension pathétique à cette manoeuvre.)
Powered by ScribeFire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire