www.com-vat.com: Texas hold'em sarkozyen
Pour relativiser un peu la dépolitisation:
Sarkozy nous laisse songeurs, incapables de déterminer s’il est en train, effectivement, d’habiter la fonction au point de prendre les problèmes à bras le corps, l’un après l’autre et à toute allure pour mieux les régler, ignorant les pleurnicheries de ses fidèles déçus, ou s’il se contente de brasser du vent dans l’espoir de laminer la gauche le mois prochain et mieux se chiraquiser l’été venu. Bluffe-Oui, on en est là. Le soir du 1er tour, Nicolas Sarkozy nous annonçait le "rêve français" et depuis le soir du 6 mai nous sommes dans un état comme ça, de rêve. Le rêve d'un Tony Blair de droite pour certains, le cauchemar d'une ascension à la Arturo Ui pour d'autres. Et, comme le papillon de Zhuangzi, nous en venons à douter si nous n'avons pas rêvé plutôt pendant les mois de campagne: oubliés les enjeux, les chiffres, les disputes, même les craintes et les espoirs, Bayrou: fantomatique, les règlements de compte au PS: irréels, les appels à la "nécessaire-rénovation-sociale-démocrate": machinals, le naufrage de l'extrême-gauche: insignifiant. On voudrait se réveiller, on voudrait regarder ailleurs mais on en est incapable, on n'arrive pas à détacher ses yeux du magicien qui occupe le devant de la scène, fascinés par le mouvement des cartes ou des gobelets de bonneteau. Alors on sort du théâtre, pour un temps dépolitisé et un peu écoeuré, on reviendra lorsque le spectacle sera terminé.t -il ? Nous entraîne-t -il dans une partie de strip-poker qui nous laissera à poil en bout de mandat ? Est-il, au contraire, en train de construire quelque chose d’inédit, d’incompréhensible pour quiconque, comme moi, cherche à s’adosser à des repères connus ?
Filant la métaphore vegas-ienne jusqu’au bout, et me fondant sur mon expérience du sarkozysme dans le monde réel, je choisis l’hypothèse du poker-menteur, du coup d’esbroufe sans substance. Une attitude confortable, d’ailleurs : que l’histoire me donne raison et je me vanterai d’une vaticination à succès ; qu’elle me donne tort et c’est le pays qui y gagne.
Pour relativiser un peu la dépolitisation:
- liste des candidats MoDem dans les AM (Céline Masoni-Lacroix, une "bosseuse" me dit G. qui travaille dans le même labo...)
- un appel pour les législatives (ouvert aux non-étudiants malgré le titre) parce que quelque soit le lapin qui sortira du chapeau présidentiel, avec des législatives qui devraient confirmer l'élan sarkozyste, au moment où le président se garantit un pouvoir le moins limité possible, jusqu'à rêver sous son contrôle tout le spectre politique (j'ai un point Godwin si je parle d'ambition totalitaire, là?), parce qu'enfin même dans le cas où la présidence Sarkozy se révèlerait somme toute bénéfique pour le pays, elle le serait selon la tradition nationale de l'homme fort et de l'autoritarisme, éventuellement démocratique, l'urgence est de préserver un minimum de contre-pouvoir (souci démocratique et libéral, je crois) et de, oui Baptiste, résister (si l'on veut bien considérer que le mot à un sens en français, qu'il s'applique parfaitement à la situation de FB et que la majuscule et la connotation héroïques ne sont pas obligatoires).
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