De façon générale, j'ai tendance à penser que la morale et le moralisme parasitent trop souvent le débat politique (lorsqu'une éthique de conviction brouillonne et complaisante empêche l'exercice nécessaire de l'éthique de responsabilité). C'est pourquoi lorsque ce midi Monique Canto-Sperber se met à dénoncer le moralisme, je me sens très enclin à approuver mais lorsqu'elle nomme en exemples deux victimes de ce "moralisme" généralisé selon elle je ne peux en croire mes oreilles: Peter Handke et Benoit XVI.
Quant au premier, je crois me souvenir que c'est surtout Marcel Bozonnet qui a dernièrement fait l'objet d'une censure morale (se démontrant ainsi une aporie structurelle du nietzschéisme vulgaire qui transforme aisément la critique de la morale en super-morale). Pour Benoit XVI, beaucoup a été dit, on lui a reproché sa maladresse, ses lacunes historiques ou sa vision partiale de l'histoire, on a soupçonné ses intentions politiques, on l'a aussi beaucoup défendu mais je n'ai pas entendu qu'on lui ait fait la morale, en France du moins.
Qu'est-ce qui a bien pu pousser Monique Canto-Sperber à prendre ces deux exemples alors qu'on en trouverait facilement d'autres plus évidents? Je ne peux m'empêcher de penser que les "moralistes" visés ici sont, ceux qui refusent l'oubli du génocide des musulmans bosniaques comme ceux qui refusent une vision partiale de l'histoire de la chrétienté, de l'islam et de leurs rapports, ceux qui refusent que la morale peut-être mais la vérité certainement soient sacrifiées au nom de la défense de l'Occident.
samedi 30 septembre 2006
lundi 25 septembre 2006
Alhazen, la camera oscura et la généalogie arabe de l'Occident
Hier soir, au retour du beau concert d'Anupama Bhagwat à Nice, je trouve dans mon courrier, en commentaire d'un billet de Cercamon sur la perspective, la demande d'une jeune fille de 13 ans concernant la date exacte de l'invention de la perspective. En vérifiant ma réponse, je tombe, dans l'article "Al-Haytham" de la Wikipedia anglaise, sur un fait que j'avais déjà croisé mais auquel je n'avais pas prêté l'attention suffisante: Alhazen aurait été l'inventeur, vers l'an 1000, de la chambre noire - en cohérence avec son invention de l'optique moderne fondée sur les trajets de la lumière du vu vers l'oeil.
Ainsi la généalogie des images qui remplissent notre monde visible pourrait être contée en trois temps: 1/ invention de la camera oscura et de la théorie optique géométrique vers l'an 1000 en Iraq, 2/ application de l'invention précédente à la représentation: invention de la perspective géométrique en Italie vers 1415, 3/ équipement de la chambre noire avec une surface chimique sensible: invention de la photographie en France en 1826. Alhazen, Brunelleschi, Niepce.
Ce rôle de la science arabe dans la génèse d'un des traits essentiels de l'Occident, n'est pas ignoré, qu'Alhazen fut l'inventeur de l'optique moderne est connu depuis toujours, pourrait-on dire, depuis sa traduction en latin à la fin du moyen-âge, pourtant on peut le dire méconnu.
Ce qui me ramène à une question qui me tourne: les faits concernant le rôle de l'aire arabo-musulmane dans la génèse de la science moderne sont bien connus, même si le dossier continue de s'étoffer. Comment se fait-il que ces faits accessibles facilement à qui cherche à savoir, ne cristallisent pas? Comment se fait-il qu'il est encore possible de dire d'un ton docte et assuré, comme le fait Jean-Claude Casanova sur France-Culture il y a quelques temps, que les arabo-musulmans n'ont été que les transmetteurs de la science gréco-latine?
Il y a une explication qui vient assez vite: l'Occident ne veut tout simplement pas voir ce qu'il doit à ce qu'il pense comme extérieur à lui, à ce qu'il a constitué en face de lui comme son rival vaincu et inférieur. Evidemment cette explication a beaucoup de vrai. Je vois une autre explication complémentaire: le relativisme post-moderne disqualifie le récit global, au moment même où il serait possible et nécessaire de le décentrer et de l'ouvrir à des acteurs non-occidentaux. Et ça, c'est un peu pathétique.
Etiquettes Technorati: Alhazen - Islam - Ibn al-Haytham - science arabe - perspective
Ainsi la généalogie des images qui remplissent notre monde visible pourrait être contée en trois temps: 1/ invention de la camera oscura et de la théorie optique géométrique vers l'an 1000 en Iraq, 2/ application de l'invention précédente à la représentation: invention de la perspective géométrique en Italie vers 1415, 3/ équipement de la chambre noire avec une surface chimique sensible: invention de la photographie en France en 1826. Alhazen, Brunelleschi, Niepce.
Ce rôle de la science arabe dans la génèse d'un des traits essentiels de l'Occident, n'est pas ignoré, qu'Alhazen fut l'inventeur de l'optique moderne est connu depuis toujours, pourrait-on dire, depuis sa traduction en latin à la fin du moyen-âge, pourtant on peut le dire méconnu.
Ce qui me ramène à une question qui me tourne: les faits concernant le rôle de l'aire arabo-musulmane dans la génèse de la science moderne sont bien connus, même si le dossier continue de s'étoffer. Comment se fait-il que ces faits accessibles facilement à qui cherche à savoir, ne cristallisent pas? Comment se fait-il qu'il est encore possible de dire d'un ton docte et assuré, comme le fait Jean-Claude Casanova sur France-Culture il y a quelques temps, que les arabo-musulmans n'ont été que les transmetteurs de la science gréco-latine?
Il y a une explication qui vient assez vite: l'Occident ne veut tout simplement pas voir ce qu'il doit à ce qu'il pense comme extérieur à lui, à ce qu'il a constitué en face de lui comme son rival vaincu et inférieur. Evidemment cette explication a beaucoup de vrai. Je vois une autre explication complémentaire: le relativisme post-moderne disqualifie le récit global, au moment même où il serait possible et nécessaire de le décentrer et de l'ouvrir à des acteurs non-occidentaux. Et ça, c'est un peu pathétique.
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dimanche 24 septembre 2006
Benoît XVI et l'Islam: analyses et réactions au discours de Ratisbonne
Repérages et analyses diverses mis sur Cercamon (impossible de poster sur Blogger hier matin):
Ce même mercredi, Philippe Val, dans l'édito de Charlie-Hebdo, a donné son analyse qui est comme une longue brève de comptoir (une longue de comptoir) pas drôle et à quoi manquerait la grâce de l'ivresse.
Extraits:
PS. Mis sur Cercamon un billet sur l'affaire Fessio, une sorte de répétition générale du discours de Ratisbonne.
(Je finis de poster ce billet en écoutant l'Esprit Public... Rémi Bourlanges plaide pour l'hypothèse 1 : Ratzinger pas encore assez Pape - et incidemment (courageusement?) reconnaît la pertinence de l'analyse de Ramadan, Max Gallo, contre lui, pour l'hypothèse 2: le Pape attaque et il a raison, ce qui n'étonnera personne.)
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- Tariq Ramadan, dont j'ai d'abord lu le premier article cité dans l'IHT en anglais mais trouvé ensuite en français sur Oumma.com; la conclusion tirée par TR de cette affaire, sur quoi insiste particulièrement l'article du Monde, est de la nécessitée de réintégrer chrétiens, post-chrétiens et musulmans dans une histoire commune, soit celle que je soulignais l'autre jour à la suite d'un billet de Jean Baubérot - quel dommage que Tariq Ramadan soit le diable!
- Rochdy Alili (voir note précédente sur RA: l'Islam paisible), qui fait une précise mise au point historique, concernant Manuel II Paléologue en particulier mais surtout le présupposé an-historique que la conversion par l'épée est une caractéristique essentielle de l'Islam, un peu plus énervé en conséquence par le pape que Ramadan;
- Malik Chebel, plus critique (ou moins angélique ou moins euphémiste) à l'égard de la tradition musulmane et partant mieux veillant à l'égard de l'interpellation papale que Rochdy Alili ;
- 2 clercs catholiques: le père Jean-Marie Gaudeul, père blanc, ancien responsable du Secrétariat pour les Relations avec l’Islam (Organisme de la Conférence Episcopale Française) et le père Samir Khalil Samir, jésuite, professeur d’islamologie et de la pensée arabe à l’Université Saint-Joseph (Beyrouth), qui était présent à la réunion de septembre 2005 à l'origine de la (petite) affaire Fessio;
- divers intellectuels français: Henri Pena-Ruiz, Daniel Schneidermann, Robert Pollard et Jean-François Colosimo.
- soit le Pape a été maladroit, il a oublié qu'il n'était plus le théologien Ratzinger et que le Pape n'était pas libre de son brain storming comme l'était l'universitaire, c'est l'hypothèse suggérée par le père Khalil Samir et elle est crédibilisée par ce que raconte le père Fessio de l'attachement du Pape à maintenir ses réunions académiques;
- soit la provocation a été délibérée et (plus ou moins) soigneusement calculée, hypothèse en faveur apparemment dans la presse anglo-saxonne - dans cette hypothèse la vision des rapports entre la chrétienté et l'Islam sous-jacente reste fondamentalement antagoniste et les regrets exprimés sont de tactique.
Ce même mercredi, Philippe Val, dans l'édito de Charlie-Hebdo, a donné son analyse qui est comme une longue brève de comptoir (une longue de comptoir) pas drôle et à quoi manquerait la grâce de l'ivresse.
Extraits:
La démocratie est née de l'athéisme. Tous les démocrates, évidemment, ne sont pas athées, mais, pour simplifier, on pourrait dire que c'est la part d'eux-mêmes qui nie qu'un dieu quelconque organise la société humaine qui les a convertis à la démocratie.
En réalité, d'un point de vue philosophique, on est en face de deux conceptions du monde:(On conçoit que du côté du matérialisme dogmatique, le discours du Pape ne soulève pas un intérêt exagéré: c'est un peu prise de tête!)
1. Celle qui affirme que l'Univers est composé de deux substances distinctes, l'esprit et la matière. Il en découle tout ce qui justifie les dictatures, même celles qui, tels les communistes, se prétendent athées.
PS. Mis sur Cercamon un billet sur l'affaire Fessio, une sorte de répétition générale du discours de Ratisbonne.
(Je finis de poster ce billet en écoutant l'Esprit Public... Rémi Bourlanges plaide pour l'hypothèse 1 : Ratzinger pas encore assez Pape - et incidemment (courageusement?) reconnaît la pertinence de l'analyse de Ramadan, Max Gallo, contre lui, pour l'hypothèse 2: le Pape attaque et il a raison, ce qui n'étonnera personne.)
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lundi 18 septembre 2006
Le discours de Ratisbonne
Depuis hier une traduction française est disponible sur le site du Monde. Jusque là on n'en trouvait que des versions allemande (l'originale), italienne et anglaise sur le site du Vatican.
A la lecture deux constatations:
- cohérence et pertinence de la pensée développée dans ce discours. Cohérence basée sur la conception du christianisme conçu comme synthèse de la révélation juive et de la philosophie grecque. Pertinence parce qu'elle repose à l'Islam la question essentielle de l'interprétation de la révélation coranique. Dire comme Alexandre Adler tout à l'heure sur FC que Benoît XVI s'en prend au "rationalisme contemporain" est un contre-sens. Au contraire, le point de vue de pape serait plutôt hyper-rationaliste. L'interprétation d'Adler reprend la position de ceux qui au prétexte de lutte contre le créationnisme font du nihilisme la position scientifique nécessaire.
- la ligne d'excuse de l'église catholique selon quoi les extraits de l'ouvrage de Manuel II Paléologue ne reflèteraient pas la pensée du pape n'est pas convaincante à la lecture du texte. Dans son discours le pape ne prend pas explicitement ses distances avec le texte de Manuel II et dans tout le discours l'Islam n'apparaît que selon la présentation de Manuel II.
Au delà du Coran et du prophète de l'Islam, l'Islam n'apparaît dans le cours du discours que (par la grâce de l'éditeur du texte de l'empereur, ou plus exactement de R. Arnaldez cité par l'éditeur) représenté par Ibn Hazm (écrit "Ibn Hazn" dans les versions allemande et anglaise), qui, s'il est plutôt connu en Occident comme l'auteur du "Collier de la Colombe", traîté sur l'amour, a surtout été, en Andalousie, le champion d'une version littéraliste de l'Islam. (Il y a chez l'éditeur un glissement: il cite Arnaldez pour illuster la "doctrine musulmane". Or Arnaldez, qui ne méritait pas ça, ne parle que de la doctrine littéraliste d'Ibn Hazm et non de la doctrine musulmane en soi.)
Le texte de Manuel II est toujours disponible aux Sources Chrétiennes (Cerf). Comme il se trouve que je l'avais, je l'ai relu pendant le week-end. L'intérêt de la lecture n'est pas anecdotique: il me semble y trouver que la citation faite par le pape n'est pas anecdotique et qu'il y a un accord plus profond (et un peu inquiétant), voir la partie, à quoi le pape fait allusion, du rapport entre les 3 lois.
Ce qui est curieux enfin, c'est la littéralité avec laquelle le pape reprend cette édition, en particulier la note de Théodore Khoury où il est fait allusion à Ibn Hazm et R. Arnaldez et où il est dit que pour l'Islam la volonté de Dieu, de par son absolue transcendance, n'est pas liée par la raison. Comme s'il avait lu ça la veille et qu'il en faisait état auprès de collègues philosophes et théologiens sans avoir pris le temps de la réflexion et du recoupement.
Conclusion: il semble que Benoît XVI soit encore un peu trop Ratzinger.
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A la lecture deux constatations:
- cohérence et pertinence de la pensée développée dans ce discours. Cohérence basée sur la conception du christianisme conçu comme synthèse de la révélation juive et de la philosophie grecque. Pertinence parce qu'elle repose à l'Islam la question essentielle de l'interprétation de la révélation coranique. Dire comme Alexandre Adler tout à l'heure sur FC que Benoît XVI s'en prend au "rationalisme contemporain" est un contre-sens. Au contraire, le point de vue de pape serait plutôt hyper-rationaliste. L'interprétation d'Adler reprend la position de ceux qui au prétexte de lutte contre le créationnisme font du nihilisme la position scientifique nécessaire.
- la ligne d'excuse de l'église catholique selon quoi les extraits de l'ouvrage de Manuel II Paléologue ne reflèteraient pas la pensée du pape n'est pas convaincante à la lecture du texte. Dans son discours le pape ne prend pas explicitement ses distances avec le texte de Manuel II et dans tout le discours l'Islam n'apparaît que selon la présentation de Manuel II.
Au delà du Coran et du prophète de l'Islam, l'Islam n'apparaît dans le cours du discours que (par la grâce de l'éditeur du texte de l'empereur, ou plus exactement de R. Arnaldez cité par l'éditeur) représenté par Ibn Hazm (écrit "Ibn Hazn" dans les versions allemande et anglaise), qui, s'il est plutôt connu en Occident comme l'auteur du "Collier de la Colombe", traîté sur l'amour, a surtout été, en Andalousie, le champion d'une version littéraliste de l'Islam. (Il y a chez l'éditeur un glissement: il cite Arnaldez pour illuster la "doctrine musulmane". Or Arnaldez, qui ne méritait pas ça, ne parle que de la doctrine littéraliste d'Ibn Hazm et non de la doctrine musulmane en soi.)
Le texte de Manuel II est toujours disponible aux Sources Chrétiennes (Cerf). Comme il se trouve que je l'avais, je l'ai relu pendant le week-end. L'intérêt de la lecture n'est pas anecdotique: il me semble y trouver que la citation faite par le pape n'est pas anecdotique et qu'il y a un accord plus profond (et un peu inquiétant), voir la partie, à quoi le pape fait allusion, du rapport entre les 3 lois.
Ce qui est curieux enfin, c'est la littéralité avec laquelle le pape reprend cette édition, en particulier la note de Théodore Khoury où il est fait allusion à Ibn Hazm et R. Arnaldez et où il est dit que pour l'Islam la volonté de Dieu, de par son absolue transcendance, n'est pas liée par la raison. Comme s'il avait lu ça la veille et qu'il en faisait état auprès de collègues philosophes et théologiens sans avoir pris le temps de la réflexion et du recoupement.
Conclusion: il semble que Benoît XVI soit encore un peu trop Ratzinger.
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dimanche 17 septembre 2006
Suceptibilité musulmane: les caricaturistes danois, le pape et Figaro
Je me demandais combien de temps ça prendrait avant qu'on n'ironise sur le fait que le pape, qui avait pris parti contre les caricatures danoises, se retrouve "arrosé" à son tour. C'est fait avec le dessin de Plantu dans le Monde d'aujourd'hui.
En cherchant à "me faire une religion" sur cette affaire complexe, je suis tombé sur une citation de Beaumarchais:
En tous cas, ce que ça montre, c'est que le mécanisme n'est pas nouveau. On pouvait reprocher aux caricatures danoises d'être délibérément insultantes et provocantes. La question quant au discours du pape (on remarquera que le fond est le même, soit le rapport, essentiel éventuellement, de l'Islam à la violence) est celle de ses intentions. Les questions que pose le pape à l'islam sont, amha, pertinentes, la manière est étrange (l'utilisation d'un texte violemment polémique du 14e siècle). S'il n'y a là qu'une maladresse (Ratzinger ayant oublié qu'il est à présent Benoit XVI), les regrets exprimés sont suffisants, s'il y a une intention délibérée, alors c'est un jeu dangereux et on peut partager le sentiment de Jacques Attali: "Les déclarations du Pape ouvrent une ère vertigineuse et catastrophique. "
J'ai posté 2 billets de butinage sur cette affaire sur le blog-notes, hier et aujourd'hui. Voir en particulier l'article de Malek Chebel.
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En cherchant à "me faire une religion" sur cette affaire complexe, je suis tombé sur une citation de Beaumarchais:
Je broche une comédie dans les moeurs du sérail; auteur espagnol, je crois pouvoir y fronder Mahomet, sans scrupule: à l'instant, un envoyé... de je ne sais où se plaint que j'offense, dans mes vers, la Sublime Porte, la Perse, une partie de la presqu'île de l'Inde, toute l'Egypte, les royaumes de Barca, de Tripoli, de Tunis, d'Alger et de Maroc: et voilà ma comédie flambée, pour plaire aux princes mahométans, dont pas un, je crois, ne sait lire, et qui nous meurtrissent l'omoplate, en nous disant: "chiens de chrétiens"!C'est tiré de la fameuse tirade de Figaro à l'acte 5, scène 3 du Mariage, celle où figure "vous vous êtes donnés la peine de naître, et rien de plus". J'ai peut-être été inattentif mais je ne me souviens pas l'avoir entendue citer au moment de l'affaire des caricatures et il faut que je la trouve aujourd'hui sur le blogue d'un néo-con américain!
En tous cas, ce que ça montre, c'est que le mécanisme n'est pas nouveau. On pouvait reprocher aux caricatures danoises d'être délibérément insultantes et provocantes. La question quant au discours du pape (on remarquera que le fond est le même, soit le rapport, essentiel éventuellement, de l'Islam à la violence) est celle de ses intentions. Les questions que pose le pape à l'islam sont, amha, pertinentes, la manière est étrange (l'utilisation d'un texte violemment polémique du 14e siècle). S'il n'y a là qu'une maladresse (Ratzinger ayant oublié qu'il est à présent Benoit XVI), les regrets exprimés sont suffisants, s'il y a une intention délibérée, alors c'est un jeu dangereux et on peut partager le sentiment de Jacques Attali: "Les déclarations du Pape ouvrent une ère vertigineuse et catastrophique. "
J'ai posté 2 billets de butinage sur cette affaire sur le blog-notes, hier et aujourd'hui. Voir en particulier l'article de Malek Chebel.
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mercredi 13 septembre 2006
Joseph Stiglitz sur France-Culture
Joseph Stiglitz était chez Sylvain Bourmeau ce soir. Stiglitz est évidemment quelqu'un à écouter, qui allie compétence théorique (prix dit "Nobel d'économie") et expérience pratique (conseiller de Clinton, etc.), quelqu'un à écouter pour construire les stratégies (globales) dont nous avons besoin (car je crois que nous avons besoin de stratégies plutôt que de programmes).
Il était ce matin chez Demorand sur France-Inter. Je viens d'enregistrer le podcast et n'ai pas eu le temps encore de l'écouter.
En attendant 2, 3 remarques:
- le titre français de son dernier livre est: "Un autre monde: contre le fanatisme du marché". Lorsque les "anti-mondialistes" sont devenus "alter-mondialistes", j'ai trouvé ça intéressant et puis je me suis rendu compte qu'alors que j'entendais dans l'épithète "pour une autre mondialisation", les alters y entendaient "pour un autre monde", ce que j'ai traduit par "pour les vieilles lunes". Et voilà que le grand Stiglitz s'y met lui aussi!
Mais le titre anglais du livre est "Making Globalization Work"..., ce qui n'est pas tout à fait le même esprit. On voit bien le raisonnement de l'éditeur mais du coup le propos de Stiglitz se retrouve comme pris en otage dans nos dramaturgies idéologiques nationales. Voir le billet d'aujourd'hui dans BellaCiao. Toute l'émission a souffert de cette prise en otage et j'ai eu plus d'une fois l'impression que les participants de l'émission n'entendaient pas ce que disait Stiglitz, qu'ils se contentaient de le "placer" sur leur échiquier.
- mais le réjouissant, pour moi, ce fut à la fin, lorsque Stiglitz a répondu à je ne sais plus quelle question en protestant qu'il n'était pas de gauche mais au centre, qu'il essayait simplement de chercher ce qui marche et ce qu'il est possible de faire!
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Il était ce matin chez Demorand sur France-Inter. Je viens d'enregistrer le podcast et n'ai pas eu le temps encore de l'écouter.
En attendant 2, 3 remarques:
- le titre français de son dernier livre est: "Un autre monde: contre le fanatisme du marché". Lorsque les "anti-mondialistes" sont devenus "alter-mondialistes", j'ai trouvé ça intéressant et puis je me suis rendu compte qu'alors que j'entendais dans l'épithète "pour une autre mondialisation", les alters y entendaient "pour un autre monde", ce que j'ai traduit par "pour les vieilles lunes". Et voilà que le grand Stiglitz s'y met lui aussi!
Mais le titre anglais du livre est "Making Globalization Work"..., ce qui n'est pas tout à fait le même esprit. On voit bien le raisonnement de l'éditeur mais du coup le propos de Stiglitz se retrouve comme pris en otage dans nos dramaturgies idéologiques nationales. Voir le billet d'aujourd'hui dans BellaCiao. Toute l'émission a souffert de cette prise en otage et j'ai eu plus d'une fois l'impression que les participants de l'émission n'entendaient pas ce que disait Stiglitz, qu'ils se contentaient de le "placer" sur leur échiquier.
- mais le réjouissant, pour moi, ce fut à la fin, lorsque Stiglitz a répondu à je ne sais plus quelle question en protestant qu'il n'était pas de gauche mais au centre, qu'il essayait simplement de chercher ce qui marche et ce qu'il est possible de faire!
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mardi 12 septembre 2006
dimanche 10 septembre 2006
Baubérot: Inclure l’aire arabo-musulmane dans notre vision de l’"Occident ".
Le dernier billet de Jean Baubérot est un utile rappel-synthèse sur "ce qu'implique (et n'implique pas) la laïcité". Il continue de défendre une conception ouverte de la laïcité à l'encontre de la confiscation récente par l'ultra-laïcisme républicain (lequel n'est pas plus laïc que l'ultra-libéralisme n'est libéral).
A l'aide de 6 propositions, il fait un travail critique salubre qui lui permet de distinguer, par exemple, intolérance doctrinale et intolérance civile, expliquant que la laïcité, si elle impose aux citoyens, la tolérance civile n'exige pas d'eux la tolérance doctrinale. Elle lui permet également de dénoncer certaines idées fausses ou simplistes, par exemple celle qui ferait un principe laïc de la restriction de la religion au domaine privé.
Malgré l'envie que j'en ai, je ne vais pas paraphraser tout le billet: il est très clair et à lire en entier. Mais le meilleur, si j'ose dire, est à la fin:
6e proposition: inclure l’aire arabo-musulmane dans notre vision de l’«Occident».
Et ici, je me permets de citer in extenso:
La grâce d'une remarque venue de l'autre côté, de l'extrême de l'Orient, autorise Jean Baubérot à mépriser ce scrupule et à dire simplement que vu d'un peu haut et d'un peu loin, l'Islam et l'Occident partagent la même histoire, participent d'un même ensemble culturel. Bien sûr que ça demande des précisions, des articulations, des nuances mais il faudrait se décider à d'abord et enfin reconnaître notre communauté de destin, passé, présent et futur (et je me dis que c'est en grande partie faute de cette reconnaissance que les nombreuses découvertes, en particulier en histoire des sciences, qui depuis des années approfondissent la connaissance de notre dette généalogique, ont du mal à se trivialiser, à s'intégrer dans la culture générale).
Etiquettes Technorati: laïcité - Islam - Occident
A l'aide de 6 propositions, il fait un travail critique salubre qui lui permet de distinguer, par exemple, intolérance doctrinale et intolérance civile, expliquant que la laïcité, si elle impose aux citoyens, la tolérance civile n'exige pas d'eux la tolérance doctrinale. Elle lui permet également de dénoncer certaines idées fausses ou simplistes, par exemple celle qui ferait un principe laïc de la restriction de la religion au domaine privé.
Malgré l'envie que j'en ai, je ne vais pas paraphraser tout le billet: il est très clair et à lire en entier. Mais le meilleur, si j'ose dire, est à la fin:
6e proposition: inclure l’aire arabo-musulmane dans notre vision de l’«Occident».
Et ici, je me permets de citer in extenso:
Je terminerai par une proposition précise, issue d’une discussion que j’ai eue avec un collègue japonais. Ce dernier m’a dit, à la fin d’un débat sur ces questions : « Finalement, vous n’arriverez pas à résoudre vos problèmes de laïcité tant que vous mettrez les pays arabes et l’islam dans l’Orientalisme. Le jour où vous considèrerez qu’ils font partie de l’Occident, vous aurez la moitié de la solution ».Les quelques-un(e)s qui suivent un peu régulièrement mon blogue reconnaîtront peut-être une préoccupation qui ne me quitte jamais et qui souvent motive mes billets, celle de (ré)intégrer le rôle du monde musulman dans la généalogie de l'Occident. Je ne me suis jamais risqué cependant à en tirer une formule aussi claire et synthétique que celle de Jean Baubérot. En particulier, lorsque CJ m'avait demandé de préciser l'intention que j'avais eu en citant longuement Husserl au début de cette année, je m'étais dit qu'il me faudrait commencer par dire que pour moi l'humanité arabo-musulmane devait être ajoutée à l'humanité européenne pour l'interrogation husserlienne mais aussitôt j'ai vu les difficultés, au moins d'exposition, que soulevait cette inclusion.
J’ai trouvé ce propos plein de justesse. C’est à une révolution mentale qu’il appelle pour nous tous (anciens Français –« Gaulois »- comme Français plus récents) que j’aimerais que ce blog contribue, à son modeste niveau.
La grâce d'une remarque venue de l'autre côté, de l'extrême de l'Orient, autorise Jean Baubérot à mépriser ce scrupule et à dire simplement que vu d'un peu haut et d'un peu loin, l'Islam et l'Occident partagent la même histoire, participent d'un même ensemble culturel. Bien sûr que ça demande des précisions, des articulations, des nuances mais il faudrait se décider à d'abord et enfin reconnaître notre communauté de destin, passé, présent et futur (et je me dis que c'est en grande partie faute de cette reconnaissance que les nombreuses découvertes, en particulier en histoire des sciences, qui depuis des années approfondissent la connaissance de notre dette généalogique, ont du mal à se trivialiser, à s'intégrer dans la culture générale).
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samedi 9 septembre 2006
Rena Effendi: photographies d'Azerbaïdjan
Libération: Azerbaïdjan, changements en vues
Autres liens pour voir des photographies de Rena Effendi:
ISSUE 9 : Rena Effendi : Lives Behind
Rena Effendi - World Press Photo
FiftyCrows - Social Change Photography
EurasiaNet Civil Society - Baku Wrestles With a Development Dilemma
Association Visa pour l'image - Expositions
Etiquettes Technorati: Azerbaijan - photographies - Rena Effendi/a>
Rena Effendi, née à Bakou il y a vingt-neuf ans. Parce qu'en se baladant dans les rues de sa ville, cette jeune Azérie s'est dit un jour : «Tiens, ma ville et mon pays sont en train de rudement changer, et très vite. Les night-clubs de Bakou sont très animés, tandis qu'à quelques kilomètres de là des villages vivent sans électricité. L'écart entre riches et pauvres se creuse à grande vitesse.» «L'arrivée soudaine de l'argent du pétrole, le passage brutal de l'uniformité soviétique au McDonald, ces immeubles cossus qui poussaient au milieu des ruines, le réveil d'un islam radical chez les plus déboussolés : il fallait que je documente tout cela, parce qu'un nouveau pays était en train de naître sous mes yeux», explique Rena Effendi dans un anglais très maîtrisé.
Le site de Rena Effendi: Photography by Rena EffendiAutres liens pour voir des photographies de Rena Effendi:
ISSUE 9 : Rena Effendi : Lives Behind
Rena Effendi - World Press Photo
FiftyCrows - Social Change Photography
EurasiaNet Civil Society - Baku Wrestles With a Development Dilemma
Association Visa pour l'image - Expositions
Etiquettes Technorati: Azerbaijan - photographies - Rena Effendi/a>
Blogues nordistes
Après le "modèle suédois", le buzz de rentrée est du modèle finlandais. Via Nissa 2008 (cf. échange), je découvre un intense activité bloguistique "nordiste" dans les cercles "royalistes":
Réseau Ségonordic (Gonordisk)
Nouvelles du Nord
SOCIETES NORDIQUES
Désirs d'avenir Nord Europe
Etiquettes Technorati: Ségolène Royal - modèle scandinave
Réseau Ségonordic (Gonordisk)
Nouvelles du Nord
SOCIETES NORDIQUES
Désirs d'avenir Nord Europe
Etiquettes Technorati: Ségolène Royal - modèle scandinave
jeudi 7 septembre 2006
Le nègre qui a appris le français aux Français
(sur bouletcorp - je lie directement sur l'image: l'interface du site est un peu fatigante à la longue...)
A propos..., mes bédéblogues quotidiens:
- Laurel
- Les petits riens
- Maliki
- bouletcorp
-chicou-chicou
- miss Gally
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France Culture >> L'homme moderne se prend-t-il pour un dieu ?
France Culture: L'homme moderne se prend-t-il pour un dieu ?
(Du grain à moudre) Un peu touffu et pas trop rigoureux. Julie Clarini amène Jean-Claude Ameisen qui n'a pas forcément grand'chose à dire sur le sujet de l'émission (fait la conclusion, ce qui me rappelle des choses...). Je note parce qu'on parle, en passant, d'Illich (comme d'un auteur un peu oublié - mais là Brice Couturier est un peu en retard) avec cette belle image: "le bateau coule à cause de ses pompes" à propos de l'école qui, depuis sa dénonciation bourdivine comme instrument de reproduction et la multiplication des "remèdes" à ça, s'est faite de plus en plus inégalitaire.
PS. Gilles Lipovetsky en invité surprise par téléphone, n'est pas indiqué sur la page de FC.
(Du grain à moudre) Un peu touffu et pas trop rigoureux. Julie Clarini amène Jean-Claude Ameisen qui n'a pas forcément grand'chose à dire sur le sujet de l'émission (fait la conclusion, ce qui me rappelle des choses...). Je note parce qu'on parle, en passant, d'Illich (comme d'un auteur un peu oublié - mais là Brice Couturier est un peu en retard) avec cette belle image: "le bateau coule à cause de ses pompes" à propos de l'école qui, depuis sa dénonciation bourdivine comme instrument de reproduction et la multiplication des "remèdes" à ça, s'est faite de plus en plus inégalitaire.
PS. Gilles Lipovetsky en invité surprise par téléphone, n'est pas indiqué sur la page de FC.
Butinage: philosophie
Humilité du philosophe - NC
Tout être humain qui réfléchit méthodiquement sur la manière dont il pense fait de la philosophie.Prof de philo quelle est ta quête? - NC
"Ne te dis jamais philosophe, ne parle pas abondamment, devant les profanes, des principes de la philosophie ; mais agis selon ces principes. Par exemple, dans un banquet, ne dis pas comment il faut manger, mais mange comme il faut. "
Epictète, Manuel
ROGER POL-DROIT / On a trop longtemps vécu sur une vision réduite de la philosophie - Les devenirs de la philosophie à Paris 8Epictète, Manuel
Tout être humain qui réfléchit méthodiquement sur la manière dont il pense fait de la philosophie.
Jadis notre mission était de dynamiter les savoirs statufiés. Aujourd'hui, nous luttons seuls sur le rempart de la raison. Les enseignants de philosophie sont réputés, à juste titre, les plus sévères dans leur notation, et les plus rétrogrades dans leurs exigences.
Etiquette Technorati: philosophie
France Culture >> Quand l'Iran aura la bombe…
(Voir l'échange récent sur le blogue de Patrick Mottard)
Intervention de Semih Vaner:
Intervention de Semih Vaner:
France Culture >> Quand l'iran aura la bombe…
L’Iran n’est pas un Etat comme les autres. Son président, Mahmoud Ahmadinejab [sic!], a déclaré a plusieurs reprises son intention de vouloir en rayer un autre de la carte, Israël. L’Iran est un pays où l’Etat organise et finance des expositions pour se moquer de la Shoah, qualifiée de « dernier sacré de l’Occident sans Dieu ». [...]Etiquettes Technorati: Iran - arme atomique
D’un autre côté, certains font remarquer que les grandes puissances, qui ont longtemps joui d’un monopole de l’arme nucléaire, sont mal placées pour donner des leçons à qui que ce soit – d’autant qu’elles ont semblé s’accommoder fort bien de la bombe pakistanaise, de la bombe nord-coréenne, pour ne prendre que des Etats non-démocratiques.
mercredi 6 septembre 2006
sarangi.info >> Bismillah Khan passes away
Bismillah Khan passes away (21.08.2006):
"Shehnai maestro Ustad Bismillah Khan passed away due to a heart attack in Varanasi early morning on Monday. He was 90."
(La photo provient du site Sarangi.info et montre un Bismillah Khan jeune, ce qui est rarissime.)
(fichier MP3 - provenance du fichier: MusicalNirvana)
"Shehnai maestro Ustad Bismillah Khan passed away due to a heart attack in Varanasi early morning on Monday. He was 90."
(La photo provient du site Sarangi.info et montre un Bismillah Khan jeune, ce qui est rarissime.)
(fichier MP3 - provenance du fichier: MusicalNirvana)
Lecture et tradition orale: Christian Montelle
France Culture >> Jusqu'à la lune et retour >> Christian MONTELLE
Aline Pailler reçoit Christian Montelle et Isabelle Jalabert:
En particulier deux traits dont la liaison n'est pas triviale (et donc d'autant plus intéressante):
- la priorité de l'oral dans l'apprentissage de la lecture
- la liberté et l'autonomie des enseignants
Le second point fait l'objet des derniers billets sur Reprises (ici et là), avec, comme dans l'entretien avec Christian Monteille, l'exemple de la Finlande (via Thierry Crouzet).
Christian Montelle cite les travaux d'un chercheur américain sans donner son nom, c'est dommage. Les deux Christians partageraient-ils les mêmes références théoriques?
(C'est intéressant d'entendre défendre le libéralisme à l'école dans l'émission d'Aline Pailler. N'aurait-on pas là le "bug de gauche" à quoi fait allusion Thierry Crouzet et le symétrique de la constatation faite par Christian d'une droite libérale dans la sphère politico-économique et autoritaire à l'école: une gauche libérale à l'école autoritaire dans la sphère politico-économique?)
Etiquettes Technorati: lecture - reading - école - libéralisme
Aline Pailler reçoit Christian Montelle et Isabelle Jalabert:
"Des élèves incapables de lire ne peuvent pas bénéficier de l'enseignement qui leur est donné, alors que c'est en lisant que chacun peut acquérir la langue des études. Pour sortir de cette impasse, Christian Montelle propose de «nourrir les enfants par l'oreille» d'une haute langue orale. Il définit cette notion et propose des pistes de transmission à tous les parents et enseignants.La problématique de C. Montelle, et la stratégie qui en découle, me semblent très proches de celles de Christian Jacomino, telle qu'il la promeut sur son blogue et qu'elle est très clairement présentée dans le dernier numéro du Monde de l'Education.
La poésie, le théâtre et les récits de la tradition orale sont les piliers de cette acquisition de la langue des savoirs et de la culture, le socle sur lequel s'appuiera tout le parcours scolaire."
En particulier deux traits dont la liaison n'est pas triviale (et donc d'autant plus intéressante):
- la priorité de l'oral dans l'apprentissage de la lecture
- la liberté et l'autonomie des enseignants
Le second point fait l'objet des derniers billets sur Reprises (ici et là), avec, comme dans l'entretien avec Christian Monteille, l'exemple de la Finlande (via Thierry Crouzet).
Christian Montelle cite les travaux d'un chercheur américain sans donner son nom, c'est dommage. Les deux Christians partageraient-ils les mêmes références théoriques?
(C'est intéressant d'entendre défendre le libéralisme à l'école dans l'émission d'Aline Pailler. N'aurait-on pas là le "bug de gauche" à quoi fait allusion Thierry Crouzet et le symétrique de la constatation faite par Christian d'une droite libérale dans la sphère politico-économique et autoritaire à l'école: une gauche libérale à l'école autoritaire dans la sphère politico-économique?)
Etiquettes Technorati: lecture - reading - école - libéralisme
mardi 5 septembre 2006
Butinage du 04.09.2006
Jean Michel Billaut: Google + Apple = Goople ?
La nouvelle est tombée il y a quelques heures... Eric Schmidt, le Ceo de Google entre au board d'Apple...
Steve ne va pas en rester là, et va réitérer sur la vidéo et le livre probablement (une photo a circulé sur les blogs spécialisés... montrant un iPod e-book - il pourrait être en e-paper ? on ne sait pas aujourd'hui)...
Et qui justement numérise des bouquins à tour de bras ? Hein ? Qui ?
L'économie sans tabou: Avant l'ordinateur, la femme
"What is shocking is the time scale, the close proximity to respectable allotment gardens near a city and the sort of planning which indicates both immense criminal energy and the almost banal mentality of an amateur handicraftsman."
Although this is an extreme case, the paper goes on, the basic characteristics can be seen nearly every day, for example in "young girls and women who live under the terror of a partner... or a domineering family patriarch".
Under the headline "A black hole in the soul", Salzburger Nachrichten quotes the opinion of two psychiatrists, who, in a reference to so-called Stockholm Syndrome, suggest that "identifying with the aggressor is a survival tactic. If I cannot vanquish the enemy, then I'll take his side."Google, YouTube ou INA? - Le blog de Jacques Attali
Dans le monde anglo-saxon, des entreprises privées tentent de s’approprier des savoirs collectifs, pendant que des médias coopératifs proposent au public de partager leurs connaissances, pour créer ensemble. En France, des médias unidirectionnels mettent leurs trésors à la disposition du public, pour qu'il se nourrisse des bienfaits du prince.
Leçon bien ancienne: c'est en faisant confiance au peuple qu'on crée un peuple libre. C'est en se méfiant de lui qu'on étouffe la création, et en particulier les universités. Justement, c’est par les universités et leurs bibliothèques, détentrices de l’essentiel du savoir, que passera la mise à disposition gratuite des livres, ou leur appropriation par des maitres privés. Et avec elles la grandeur même de ceux qui prétendent assumer le pouvoir.leblogmedias: Jacques Attali : “La presse quotidienne payante est morte”
La nouvelle est tombée il y a quelques heures... Eric Schmidt, le Ceo de Google entre au board d'Apple...
Steve ne va pas en rester là, et va réitérer sur la vidéo et le livre probablement (une photo a circulé sur les blogs spécialisés... montrant un iPod e-book - il pourrait être en e-paper ? on ne sait pas aujourd'hui)...
Et qui justement numérise des bouquins à tour de bras ? Hein ? Qui ?
David Grier a ainsi publié un livre qui explique comment les tâches de calculs étaient réalisées avant la diffusion de l'ordinateur : souvent par des femmes, comme à Los Alamos où les physiciens phosphoraient et leurs femmes cunutaient. Il a pu sembler entre 1900 et 1940, en gros, que l'accroissement des besoins en calcul scientifique créerait un nouveau cadre d'emplois ; mais l'effondrement du coût du calcul automatique en a décidé autrement. Grâce à Dieu, l'Etat n'avait pas encore créé un corps de calculatrices....
C'est moi qui l'ai fait !: Figues rôties au sirop de thym et aux noix.les figues sont bien moelleuses, le sirop de thym mélangé au jus de cuisson des figues est devenu violet, le petit parfum de thym est irrésistible, les noix imbibées de sirop sont à elles seules une gourmandise.
Cadres politiques arabo-musulmans et sociétés juives (partie 2 et fin) (Oumma.com : L’Islam en toute liberté)En Egypte, la population juive au milieu du XIXe siècle n’excédait guère les 6000 habitants. Or, en moins d’un demi-siècle, elle passe à 30 000 habitants avec l’immigration de juifs d’Italie, du Maghreb, des Balkans, d’Asie Mineure, de Syrie et d’Irak. Un nouvel afflux eut lieu pendant la Grande Guerre, venant de Palestine dont les Turcs chassent les juifs originaires de Russie et de Pologne. Cela conduisit à constituer dans l’entre-deux guerres une communauté nombreuse mais sans doute hétérogène.
A cela s’ajoutait une contamination par l’antisémitisme européen. C’est à l’époque de l’affaire Dreyfus que s’effectue la traduction en arabe de textes antisémites français, et en 1927 celle du Protocole des Sages de Sion*. Enfin des groupes nazis s’activèrent à faire germer l’antisémitisme dans certains cercles.
En Egypte, la défaite de 1948 conduisit à un mouvement d’émigration, mais c’est en.1956, après l’expédition de Suez (Israël, France, Grande Bretagne), que l’exode fut le plus important. Des expulsions s’effectuèrent enfin en 1967 après la guerre des six jours. Ainsi, d’environ 80 000 personnes en 1947, la communauté juive est passée à quelques centaines aujourd’hui. C’est la même politique d’arrestations et d’expulsions qui fut employée en Syrie, faisant passer le nombre des juifs de 15 à 30 000 en 1947 à quelque 5 000 quarante ans après.
Ainsi prenait fin l’histoire des juifs dans les sociétés arabes, mais qui osera dire que l’histoire d’Israël n’est pas toujours celle de juifs au milieu de sociétés arabes ?
BELLACIAO - Chomsky et le "complot médiatique". Des simplifications actuelles de la critique sociale - Philippe Corcuff - Collectif BellaciaoA cela s’ajoutait une contamination par l’antisémitisme européen. C’est à l’époque de l’affaire Dreyfus que s’effectue la traduction en arabe de textes antisémites français, et en 1927 celle du Protocole des Sages de Sion*. Enfin des groupes nazis s’activèrent à faire germer l’antisémitisme dans certains cercles.
En Egypte, la défaite de 1948 conduisit à un mouvement d’émigration, mais c’est en.1956, après l’expédition de Suez (Israël, France, Grande Bretagne), que l’exode fut le plus important. Des expulsions s’effectuèrent enfin en 1967 après la guerre des six jours. Ainsi, d’environ 80 000 personnes en 1947, la communauté juive est passée à quelques centaines aujourd’hui. C’est la même politique d’arrestations et d’expulsions qui fut employée en Syrie, faisant passer le nombre des juifs de 15 à 30 000 en 1947 à quelque 5 000 quarante ans après.
Ainsi prenait fin l’histoire des juifs dans les sociétés arabes, mais qui osera dire que l’histoire d’Israël n’est pas toujours celle de juifs au milieu de sociétés arabes ?
Alors Chomsky : un critique néolibéral du néolibéralisme ? En tout cas, c’est une tendance implicite repérable dans ses analyses des médias. Ce qui nous éloigne également du modèle de sociologie critique proposé par Pierre Bourdieu : le croisement de la logique de l’habitus (l’inconscient social intériorisé par chaque personne au cours de sa socialisation) et de celle des champs sociaux (les structures sociales extériorisées, dans des dynamiques sociales s’imposant aux individus malgré eux) limitant la part attribuée aux volontés humaines dans l’explication des mouvements de l’histoire. Il faut alors être pris par un moment d’absence intellectuelle pour ne pas voir, comme le sociologue Patrick Champagne (habituellement mieux informé du contenu des analyses de Bourdieu) et comme le philosophe Henri Maler (habituellement mieux informé du contenu des analyses de Marx), les différences entre Chomsky, Marx et Bourdieu(10).
Les échos de la critique des médias d’inspiration chomskyenne s’inscriraient dans un certain renouveau de la critique sociale depuis 1995, mais sous des formes fréquemment moins théorisées que dans les années 1960-1970, pâtissant de la dévalorisation des exigences théoriques associées auparavant au marxisme.
Solidarité européenne, le bal des hypocrites : Quoi de neuf en EuropeLes échos de la critique des médias d’inspiration chomskyenne s’inscriraient dans un certain renouveau de la critique sociale depuis 1995, mais sous des formes fréquemment moins théorisées que dans les années 1960-1970, pâtissant de la dévalorisation des exigences théoriques associées auparavant au marxisme.
Il est donc troublant d’entendre madame Colonna s’interroger gravement sur la capacité des états à « retrouver un esprit collectif », alors que l’Espagne appelle son voisin à l’aide au nom de la solidarité communautaire, sans succès jusqu'ici. Dans le langage courant, auquel la diplomatie est parfois étrangère, on appelle cela de l’hypocrisie .
versac: Arrêter la déconneOn est très loin de l'impact qu'a pu être l'invitation de blogueurs américains à des conventions de partis lors de la campagne américaine de 2004 : les blogueurs invités étaient des "pundits" politiques installés, disposant chacun d'une audience de lusieurs dizaines de milliers de lecteurs par semaine, et d'une autorité installée. Leur blogging ne s'est pas arrêté à de la déconnade (vraiment bien, d'ailleurs) ou du relais de vidéo.
On a vraiment l'impression que l'UMP comme les media ont gobé le discours qui insinuent que la blogosphère, c'est Loïc et ses relations ou copains (j'en fais partie)...
FlickrBlogOn a vraiment l'impression que l'UMP comme les media ont gobé le discours qui insinuent que la blogosphère, c'est Loïc et ses relations ou copains (j'en fais partie)...
Trippermap let's you geotag your Flickr photos using Google Earth (watch the video tutorial to see how) and subscribers get embeddable Flash travel maps with Flickr photos for their own site, as well as browsing features using Google Earth and Google Maps.
Boing Boing: Jasmina Tesanovic: Slaughter in the MonasteryA young man comes out of a monastery building, with a lamb cradled in his arms. He tenderly takes God's creature by his ear. The animal looks at him with confidence. The young man plucks up a sharp small butcher knife and with one deft slicing jab he cuts the lamb's throat from ear to ear. I foresee this coming, and I turn my back on the scene of slaughter, trembling from head to foot.
I am not a vegetarian, I am not that politically correct. But I do think of a recent story I read about how a Serbian neighbor tried to save the life of an 8 year old Albanian girl captured by paramilitaries in Kosovo. Cajoling the soldier, he pled for the life of this girl, his little neighbor, but the soldier, staring indifferently into the witness's eyes, simply cut the young girl's throat with that same swift livestock-killing gesture.
An old Albanian activist says, only now am I not ashamed to say I am a feminist...
Her group is called Antigone -- what else? Another moral traitor to patriarchal wars.
And in the last day in the workshop on state and security, we Serbian Women in Black readily agree that Kosovo should be independent from Serbia as the Albanian network women wish it.
Rada the Serbian activist from Kosovo, a traitor to the nationalists says; they will lynch me there when this gets published.
BBC NEWS | Europe | Kidnap case shocks Austrian pressI am not a vegetarian, I am not that politically correct. But I do think of a recent story I read about how a Serbian neighbor tried to save the life of an 8 year old Albanian girl captured by paramilitaries in Kosovo. Cajoling the soldier, he pled for the life of this girl, his little neighbor, but the soldier, staring indifferently into the witness's eyes, simply cut the young girl's throat with that same swift livestock-killing gesture.
An old Albanian activist says, only now am I not ashamed to say I am a feminist...
Her group is called Antigone -- what else? Another moral traitor to patriarchal wars.
And in the last day in the workshop on state and security, we Serbian Women in Black readily agree that Kosovo should be independent from Serbia as the Albanian network women wish it.
Rada the Serbian activist from Kosovo, a traitor to the nationalists says; they will lynch me there when this gets published.
"What is shocking is the time scale, the close proximity to respectable allotment gardens near a city and the sort of planning which indicates both immense criminal energy and the almost banal mentality of an amateur handicraftsman."
Although this is an extreme case, the paper goes on, the basic characteristics can be seen nearly every day, for example in "young girls and women who live under the terror of a partner... or a domineering family patriarch".
Under the headline "A black hole in the soul", Salzburger Nachrichten quotes the opinion of two psychiatrists, who, in a reference to so-called Stockholm Syndrome, suggest that "identifying with the aggressor is a survival tactic. If I cannot vanquish the enemy, then I'll take his side."
Dans le monde anglo-saxon, des entreprises privées tentent de s’approprier des savoirs collectifs, pendant que des médias coopératifs proposent au public de partager leurs connaissances, pour créer ensemble. En France, des médias unidirectionnels mettent leurs trésors à la disposition du public, pour qu'il se nourrisse des bienfaits du prince.
Leçon bien ancienne: c'est en faisant confiance au peuple qu'on crée un peuple libre. C'est en se méfiant de lui qu'on étouffe la création, et en particulier les universités. Justement, c’est par les universités et leurs bibliothèques, détentrices de l’essentiel du savoir, que passera la mise à disposition gratuite des livres, ou leur appropriation par des maitres privés. Et avec elles la grandeur même de ceux qui prétendent assumer le pouvoir.
Le blog est un instrument de cette transformation de la presse en radio. Il s’inscrit dans un système plus vaste qui englobe les sites d’informations en réseau et exprime la volonté dont je parlais de chacun d’être acteur libre du monde. Il marque aussi la fin de la distinction entre producteur et consommateur. Le blog est un formidable instrument pour faire découvrir des savoirs, faire des liens entre des idées ou des informations a priori très éloignées.
Vous êtes souvent présenté comme le conseiller de Ségolène Royal. Qu’en est-il exactement ?
Je ne suis pas son conseiller, mais son ami. Je suis convaincu qu’elle peut être présidente, elle en a les qualités. Je les ai découvertes quand je l’ai fait venir à l’Elysée en 1981 pour m’assister. Je la vois quand elle a envie de me voir, mais j’ai été conseiller d’un président de la République, je ne serai pas celui d’un autre candidat.
Vous êtes souvent présenté comme le conseiller de Ségolène Royal. Qu’en est-il exactement ?
Je ne suis pas son conseiller, mais son ami. Je suis convaincu qu’elle peut être présidente, elle en a les qualités. Je les ai découvertes quand je l’ai fait venir à l’Elysée en 1981 pour m’assister. Je la vois quand elle a envie de me voir, mais j’ai été conseiller d’un président de la République, je ne serai pas celui d’un autre candidat.
lundi 4 septembre 2006
Bernard Stiegler: la construction de l'individuation française
Sur France-Culture, tout à l'heure (04.09.2006), émission (excellente) de Julie Clarini et Brice Couturier, "Du grain à moudre: Faut-il penser de nouvelles humanités pour le lycée?".
(fichier MP3)
dimanche 3 septembre 2006
La bombe iranienne: commentaires sur le blogue de Patrick Mottard
Sur son blogue, Patrick Mottard écrit:
réponse de PM:
"Certains font remarquer qu’après tout d’autres pays ont accédé au statut de puissance nucléaire sans pour autant déclancher l’ire de la communauté internationale. En fait, le cas de l’Iran est tout à fait spécifique dans la mesure où ce pays est porteur d’une idéologie agressive et explicitement destructrice à l’égard d’un Etat membre de l’ONU, en l’occurrence Israël. Sans parler de son modèle de société et du rôle de la femme dans celui-ci."J'ai envoyé le commentaire suivant:
L'idéologie du régime iranien rend inacceptable une bombe atomique iranienne, certes. Reste que nos raisons pour ne pas l'accepter sont peu audibles hors de l'Occident (je me permets de renvoyer là-dessus à mon billet récent). Le principe ne peut être: la bombe atomique doit être interdite aux régimes non démocratiques d'abord parce que c'est un pays qui détient la bombe et non un régime, et qu'à l'intérieur d'un pays le régime peut changer (si je ne me trompe pas, la technologie nucléaire a commencé d'être acquise par l'Iran sous le régime du shah?), et d'ailleurs des régime non démocratiques ont déjà détenus la bombe atomique. Le principe de la non-prolifération (TNP) est plutôt: pas de nouveaux pays nucléarisés. Le fait que les seuls pays qui ne l'ont pas ratifié soient trois pays qui se sont dotés de l'arme nucléaire et que l'adhésion de l'Iran au TNP soit aujourd'hui hautement suspectée montre que ce principe non plus n'est pas satisfaisant à terme (en gros on est d'accord avec le principe tant qu'il ne gêne pas, soit qu'on ait déjà l'arme atomique, soit qu'on ne puisse ou ne désire pas l'avoir). Le cas iranien ne devrait-il pas inciter les nations occidentales à reposer sérieusement l'hypothèse de la dénucléarisation?J'ai une idée des arguments qui peuvent être opposés à cette hypothèse (qui ne peut être, sauf à rester cantonnée dans le placard des grandes idées généreuses et inapplicables, que se décliner sous la forme d'une dénucléarisation unilatérale). Je réserve à une éventuelle discussion d'exposer pourquoi ils ne me semblent pas définitifs.
réponse de PM:
A l’attention de CercaCerca:
Globalement, et après lecture de votre site, je trouve vos arguments pertinents (notamment le lien avec la candidature de la Turquie à l’UE). Mais je persiste à penser qu’en ce qui concerne l’Iran, il y a urgence et que le régime, depuis Khomeini, semble de plus en plus solide et de plus en plus radical.
Pour résumer, je suis persuadé que c’est à Téhéran que réside le véritable danger pour la paix mondiale et la démocratie, et qu’à la lumière de ces événements la guerre en Irak était inutile et donc désastreuse.
Cher Patrick, mon commentaire n'était pas pour minimiser l'urgence mais bien plutôt (m'adressant à un élu socialiste) pour lier cette urgence à une autre urgence, plus générale et plus dramatique: celle d'articuler une stratégie globale (une stratégie et non un programme). Dans le cas iranien, comment répondre à l'urgence? Sanctions? Boycott? Veut-on une action militaire? Faute d'une analyse et d'une proposition stratégique globale, on ne peut qu'osciller entre la posture inefficace et l'action irresponsable (type Bush). Or, à part les désastreuses querelles de personnes, on n'entend guère, sur toutes questions posées par l'actualité politique récente (CPE, immigration, Liban, Iran...), le PS articuler autre chose que des prises de position ponctuelles, des postures donc, morales. C'est sans doute en grande partie faute d'une proposition stratégique globale que nous avons perdu le référendum européen (car nous l'avons perdu, n'est-ce pas?), et nous sommes bien partis pour perdre la présidentielle pour la même raison.Etiquettes Technorati: Ahmadinejad- Iran - arme atomique
PS (!): j'aurais aimé entendre votre position sur la dénucléarisation militaire.
PPS: tout à fait d'accord avec Clotilde G. sur le refus de se laiser enfermer dans une problématique binaire.
samedi 2 septembre 2006
Les figues de rentrée
L'année dernière les figues du Jonquet étaient merveilleuses. Cette année, elles sont plus fades et manquent un peu de sucre (la pluie est arrivée trop tard?).
Elles restent délicieuses pour un casse-croute méridien: un filet de vinaigre balsamique, quelques tranches fines de coppa parmesane, deux tranches de pain grillé arrosées d'huile d'olive et un tartine de purée d'olives (en fait tapenade ici, mais une simple purée aurait été mieux). Et un verre de rossese de Dolceacqua, un peu amer et presque moustillant.
(clin d'oeil à Figoblog)
Elles restent délicieuses pour un casse-croute méridien: un filet de vinaigre balsamique, quelques tranches fines de coppa parmesane, deux tranches de pain grillé arrosées d'huile d'olive et un tartine de purée d'olives (en fait tapenade ici, mais une simple purée aurait été mieux). Et un verre de rossese de Dolceacqua, un peu amer et presque moustillant.
(clin d'oeil à Figoblog)
vendredi 1 septembre 2006
Le Fihrist d'Ibn al-Nadîm & Flickr
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