En cherchant à "me faire une religion" sur cette affaire complexe, je suis tombé sur une citation de Beaumarchais:
Je broche une comédie dans les moeurs du sérail; auteur espagnol, je crois pouvoir y fronder Mahomet, sans scrupule: à l'instant, un envoyé... de je ne sais où se plaint que j'offense, dans mes vers, la Sublime Porte, la Perse, une partie de la presqu'île de l'Inde, toute l'Egypte, les royaumes de Barca, de Tripoli, de Tunis, d'Alger et de Maroc: et voilà ma comédie flambée, pour plaire aux princes mahométans, dont pas un, je crois, ne sait lire, et qui nous meurtrissent l'omoplate, en nous disant: "chiens de chrétiens"!C'est tiré de la fameuse tirade de Figaro à l'acte 5, scène 3 du Mariage, celle où figure "vous vous êtes donnés la peine de naître, et rien de plus". J'ai peut-être été inattentif mais je ne me souviens pas l'avoir entendue citer au moment de l'affaire des caricatures et il faut que je la trouve aujourd'hui sur le blogue d'un néo-con américain!
En tous cas, ce que ça montre, c'est que le mécanisme n'est pas nouveau. On pouvait reprocher aux caricatures danoises d'être délibérément insultantes et provocantes. La question quant au discours du pape (on remarquera que le fond est le même, soit le rapport, essentiel éventuellement, de l'Islam à la violence) est celle de ses intentions. Les questions que pose le pape à l'islam sont, amha, pertinentes, la manière est étrange (l'utilisation d'un texte violemment polémique du 14e siècle). S'il n'y a là qu'une maladresse (Ratzinger ayant oublié qu'il est à présent Benoit XVI), les regrets exprimés sont suffisants, s'il y a une intention délibérée, alors c'est un jeu dangereux et on peut partager le sentiment de Jacques Attali: "Les déclarations du Pape ouvrent une ère vertigineuse et catastrophique. "
J'ai posté 2 billets de butinage sur cette affaire sur le blog-notes, hier et aujourd'hui. Voir en particulier l'article de Malek Chebel.
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