Mardi, Pierre Marcelle:
S'il n'est partout, on a cru apercevoir son essence apostolique juchée sur un tracteur, labourant la glèbe oecuménique, brisant les mottes de droite et les mottes de gauche pour tracer l'éternel sillon d'une union nationale, sinon d'une révolution.Je me dis: "Il y va un peu fort sur le soupçon, Marcelle."
Lundi, Nicolas Sarkozy attaque sur le tracteur, hier soir François Bayrou répond et du coup son discours prend des accents limite populiste et ce matin, plaf, Cavada saute dans le piège à pieds joints. Personne autour d'Ali Baddou ne relève, ce qui rappelle un peu Barre chez Enthoven.
Je ne sais pas si la bourde de Cavada révèle l'essence pétainiste du projet centriste, j'en doute plutôt. Ce que ça révèle en tous cas, c'est un manque de vigilance de ce côté. L'histoire de la démocratie chrétienne, que François Bayrou devrait connaître au moins aussi bien que Marcelle, les récents dérapages de Raymond Barre auraient dû prévenir l'équipe orange, visiblement ce n'est pas le cas, ou dans l'inconscient seulement.
PS. J'ajoute que je trouve tout ça bien dommage parce que se payer la figure de quelqu'un du fait qu'il lui arrive de se servir d'un tracteur, c'est effectivement méprisant, que Cavada, au cours de la même émission, utilise la notion de "bourgeoisie de fonction" qui n'est pas inintéressante et que par ailleurs, à dénoncer à la Laguiller les "milliardaires du CAC 40", François Bayrou brouille la lisibilité de son approche politique-institutionnelle où je continue à reconnaître une certaine pertinence (et une grande part de l'intérêt de cette campagne).
MàJ: sur le tracteur, voir le dernier billet de Jean Véronis. Il termine: "Sarkozy aurait mieux fait de se taire…". D'un point de vue moral, certes, mais d'un point de vue tactique?
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