A ma droite A. lit en même temps les "Nouvelles conférences" de S. Freud en version française et un recueil de nouvelles de Raymond Carver en version originale. Elle tient le livre de poche (Freud) ouvert à l'intérieur du volume de nouvelles, un peu comme si elle voulait dissimuler sa lecture de Freud, un peu comme autrefois on cachait un roman à l'intérieur d'un livre de prière pour se désennuyer pendant la messe. Mais A. m'explique qu'ainsi elle alterne: qu'elle lit une nouvelle puis revient à Freud où elle continue de lire jusqu'à ce que lui revienne l'envie de lire une nouvelle.
M. qui nous a rejoint s'étonne. Je dis: "C'est du multitasking!". "Ah! dit M., comme Windows qui marcherait!". Et, oui, c'est exactement ça, ses deux livres sont ouverts et se chevauchent comme 2 fenêtres sur l'écran de l'ordinateur.
Pendant ce temps, à ma gauche , assise comme nous sur le banc de ciment qui court de ce côté de la piscine, une jeune fille coiffée d'une sorte de chapeau de cow-boy ou de gardian en paille lit dans un magazine people. Je la remarque parce qu'elle lit à voix haute, une anecdote ou quelque chose comme ça à propos d'une étoile adolescente, Lorie, je crois. Elle lit avec beaucoup de difficulté, en ânonnant, et jen'entends rien à ce qu'elle lit à la compagne assise contre elle.
Je me dis que tout à l'heure il faudra songer à trouver où acheter le Monde de l'Education où Christian a un article sur sa méthode, dont il est question sur son blogue hier et ce matin.
Quant à moi, au milieu, je lis les "Adieux à la Reine" de Chantal Thomas, prêté à E. qui me l'a conseillé (c'est qu'en ce moment j'essaie de lire de la littérature, et en français de préférence). Je l'ai commencé tout à l'heure et j'en suis au début, à la première séance de lecture:
"Confuse, rougissante, j'allai chercher dans la bibliothèque le volume désiré. Elle avait refusé les textes que j'avais préparés: j'étais blessée. En même temps, j'étais flattée de lire du théâtre avec elle, de lui donner la réplique."Etiquette Technorati: lecture
"... je répondis de toute mon âme, avec une ardeur que je tentai de limiter, lorsque je m'aperçus que, de son côté, la Reine lisait platement. Elle prononçait les mots sans y mettre aucune intonation. Elle disait des passages, les yeux fermés, l'air concentré, comme si elle apprenait des verbes irréguliers. Elle avait complètement oublié que j'étais là. Tout à son effort de mémorisation, elle murmurait les mots pour elle-même. Je me taisais. Puis, à nouveau, elle parlait haut, alors la féérie reprenait..."
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