mardi 20 décembre 2005
Des nouvelles de Christian Jacomino
D'abord qu'il a désormais un blogue: "Atelier de lecture". Ensuite qu'il soutient sa thèse sur la lecture (faut que je lui en demande le titre exact) le 19 janvier prochain à la Sorbonne.
lundi 19 décembre 2005
Les grands idéaux (Libération: profils à l'anglaise)
Dans Libération d'aujourd'hui, enquête sur les enfants français d'immigrés partis travailler en Grande-Bretagne:
"Soudain, Hamid, aîné d'une famille de huit enfants père ouvrier marocain, trente ans de chaîne à coller des revêtements de caravane, mère au foyer qui n'est allée qu'un an et demi à l'école , en a eu marre d'être toujours puni plus durement que ses frères et soeurs. Il avait 10 ans. Son père, arrivé en France au début des années 1970, l'a pris à part et lui a expliqué qu'il serait toujours le plus sévèrement traité : «Il m'a expliqué que j'étais l'aiguille, et mes frères et soeurs la ficelle. Si l'aiguille marchait bien à l'école, les autres passeraient par le chas de l'aiguille et suivraient l'exemple.» Hamid S. a écouté. Et obéi. Et cru à l'ascenseur social, lui qui se pensait français. Près de vingt ans plus tard, il n'y croit plus.
«Pénitencier». Il vit à Londres, vient de monter une société de consulting en management, Vision Enabler. L'idée de revenir en France pour y travailler, «c'est comme si on me promettait le pénitencier». Quand les violences ont éclaté dans les cités de banlieue française, il a été interviewé par des journalistes médusés de la BBC Worldwide. Il leur a parlé racisme à l'école, humiliation et, même pour les fils d'immigrés de deuxième génération, discrimination à l'emploi."
lire la suite! et les autres articles du dossier. Extrait d'un autre article dudit:
«Je préfère être un étranger dans un pays étranger qu'un étranger chez moi. C'est très dur de s'intégrer amicalement chez les Anglais, mais dans l'entreprise ils cherchent seulement à valoriser le potentiel des gens. Il n'y a peut-être pas de grands idéaux, mais une réalité quotidienne qui me rend libre.»
"Soudain, Hamid, aîné d'une famille de huit enfants père ouvrier marocain, trente ans de chaîne à coller des revêtements de caravane, mère au foyer qui n'est allée qu'un an et demi à l'école , en a eu marre d'être toujours puni plus durement que ses frères et soeurs. Il avait 10 ans. Son père, arrivé en France au début des années 1970, l'a pris à part et lui a expliqué qu'il serait toujours le plus sévèrement traité : «Il m'a expliqué que j'étais l'aiguille, et mes frères et soeurs la ficelle. Si l'aiguille marchait bien à l'école, les autres passeraient par le chas de l'aiguille et suivraient l'exemple.» Hamid S. a écouté. Et obéi. Et cru à l'ascenseur social, lui qui se pensait français. Près de vingt ans plus tard, il n'y croit plus.
«Pénitencier». Il vit à Londres, vient de monter une société de consulting en management, Vision Enabler. L'idée de revenir en France pour y travailler, «c'est comme si on me promettait le pénitencier». Quand les violences ont éclaté dans les cités de banlieue française, il a été interviewé par des journalistes médusés de la BBC Worldwide. Il leur a parlé racisme à l'école, humiliation et, même pour les fils d'immigrés de deuxième génération, discrimination à l'emploi."
lire la suite! et les autres articles du dossier. Extrait d'un autre article dudit:
«Je préfère être un étranger dans un pays étranger qu'un étranger chez moi. C'est très dur de s'intégrer amicalement chez les Anglais, mais dans l'entreprise ils cherchent seulement à valoriser le potentiel des gens. Il n'y a peut-être pas de grands idéaux, mais une réalité quotidienne qui me rend libre.»
mercredi 23 novembre 2005
Anupama à Valbonne le 3 décembre
Anupama Bhagwat revient: concert le samedi 3 décembre 2005, 20:30, à Valbonne, église Saint-Blaise. Aux tablas Nihar Mehta.
( flyer - précédent concert )
dimanche 31 juillet 2005
FC > L'Esprit Public > Touristes
En rangeant des papiers, j'écoute l'Esprit Public thématique de ce matin (p). Sujet de la semaine: le tourisme. L'élitisme, le mépris, la suffisance de Max Gallo (et à un moindre degré de J.-L. Bourlanges) à l'égard du tourisme de masse me coupe le souffle sans vraiment m'étonner. Je ne sais pas ce qui me révolte le plus lorsque j'entends ce genre de discours: le sentiment méprisant de supériorité ou la profonde bêtise associée qui rendent Gallo incapable d'entendre ce que lui explique gentiement le sociologue (Jean-Didier Urbain) invité (à savoir que la plage est un lieu de pratiques de socialisation, etc.). Et c'est en tant que niçois que Gallo juge. Depuis quand n'est-il plus allé sur la plage?
jeudi 28 juillet 2005
Lecture: Ma part d'ombre / James Ellroy
Fini ce matin. Commencé lundi, Nathalie l'avait amené et venait de le finir. J'en ai fait des rêves perturbants et ce n'est peut-être pas fini. Il y a quelque chose que je trouve très fort dans la conception même du livre mais le dire casserait un peu l'intrigue.
Liens
Liens
samedi 23 juillet 2005
Lacan: le Triomphe de la Religion.- Seuil, 2005
L'attrait de l'utilité est irrésistible, au point que l'on voit des gens se damner pour le plaisir de donner leurs commodités à ceux dont ils se sont mis en tête qu'ils ne pourraient vivre sans leur secours.
(...)
l'objet utile pousse incroyablement à l'idée de le faire partager au plus grand nombre, parce que c'est vraiment le besoin du plus grand nombre comme tel qui en a donné l'idée.
Il n'y a qu'une chose qui fait difficulté, c'est que, quels que soient le bienfait de l'utilité et l'extension de son règne, cela n'a strictement rien à faire avec la morale, qui consiste primordialement (...) dans la frustration d'une jouissance, posée en loi apparemment avide.
(p. 31)
(...)
l'objet utile pousse incroyablement à l'idée de le faire partager au plus grand nombre, parce que c'est vraiment le besoin du plus grand nombre comme tel qui en a donné l'idée.
Il n'y a qu'une chose qui fait difficulté, c'est que, quels que soient le bienfait de l'utilité et l'extension de son règne, cela n'a strictement rien à faire avec la morale, qui consiste primordialement (...) dans la frustration d'une jouissance, posée en loi apparemment avide.
(p. 31)
dimanche 10 juillet 2005
samedi 9 juillet 2005
FC > DJAL > Zahia Rahmani / "Musulman", roman
"On est de moins en moins nombreux dans le monde à pouvoir marcher librement... les espaces où cela est possible sont de plus en plus étroits, non pas en raison des seuls lieux de la guerre mais aussi en raison des lieux qui, aujourd'hui, en tentant de se protéger contre de possibles violences sur leur territoire, deviennent des vrais lieux d'enfermement. Donc la question qui est posée est la suivante: est-ce celà, ce que l'on veut, c'est-à-dire rester là et ne plus bouger?"
Zahia Rahmani, reçue chez Alain Veinstein jeudi soir pour "Musulman" roman.
Zahia Rahmani, reçue chez Alain Veinstein jeudi soir pour "Musulman" roman.
mardi 5 juillet 2005
Cercamon et Heidegger
Il y a un autre Cercamon qui vient de poster sur Heidegger, sur le blogue de Pierre Assouline. Je tombe dessus en checkant les stats de mes blogues et en trouvant que quelqu'un est venu chez moi depuis une requete Google "Cercamon + Heidegger" (et s'est trouve' ouvrir le post sur Frederic Nef). Bon sang, avant d'adopter un pseudo, les gens pourraient verifier qu'il n'est pas deja porte'! Pour les quelques ceusses qui me connaissent: ce n'est pas moi qui ai poste' chez Assouline, et reciproquement, ce blogue n'est pas celui du qui a poste' chez Assouline (la confusion est peut-etre impossible, je n'ai pas eu le temps de lire autrement qu'en diagonale, j'ai tout de meme pu lire un appel a poster en francais sur un ton dont je ne veux pas laisser supposer un instant qu'il puisse etre le mien - sembra que per cauqu'unis l'occitanism es un biais per esser subrefranchimand...).
lundi 4 juillet 2005
Albums 2Bgal: Istanbul
Passé l'essentiel du week-end à mettre en galeries les photos ramenées du récent passage à Istanbul plus celles du précédent, en octobre dernier.
Il y en a une bonne quantité et j'en ai rangé un grand nombre dans des sous-dossiers topographiques (ce qui permet une promenade virtuelle).
Je n'ai récupéré qu'une petite partie des photographies stambouliotes mises en ligne sur Webshot (juin 2004, 1 - 2 - 3).
Il y en a une bonne quantité et j'en ai rangé un grand nombre dans des sous-dossiers topographiques (ce qui permet une promenade virtuelle).
Je n'ai récupéré qu'une petite partie des photographies stambouliotes mises en ligne sur Webshot (juin 2004, 1 - 2 - 3).
dimanche 26 juin 2005
Exception française: OGM
Le site de Transnationales.org s'est bloguisé. J'y trouve, à mettre sous la rubrique "exception française":
Les experts des 25 pays membres de l'union européenne ont repoussé l'importation du maïs génétiquement modifié MON863 de Monsanto. Notablement, la France a voté pour son autorisation."
Les experts des 25 pays membres de l'union européenne ont repoussé l'importation du maïs génétiquement modifié MON863 de Monsanto. Notablement, la France a voté pour son autorisation."
mardi 14 juin 2005
L'Europe vue d'ailleurs
Au Turkmenistan pour une (petite) semaine. Je peux en attendre une vision un peu decale'e de notre situation euro-francaise. Sans vraiment aborder la question, j'ai deja' recueilli deux re'actions inte'ressantes. Celle de Michael W. tout a' l'heure e'tait plutot optimisante. A suivre.
mercredi 1 juin 2005
Libération : La France, terre d'antilibéralisme
"Les politiques antilibérales de la France n'ont pas le moindre rapport avec un quelconque souci de justice sociale : la plupart d'entre elles profitent à quelques entreprises, au détriment des consommateurs, des finances publiques, ou des pays pauvres. Inversement, les pays européens les plus soucieux d'égalité (les pays scandinaves) adoptent en général des positions plus libérales que la France.
Les politiques antilibérales sont dues avant tout à la puissance des intérêts corporatistes, mais ce facteur, qui joue aussi à l'étranger, ne saurait les expliquer à lui seul. L'absence de toute contestation à leur endroit, même lorsque ces politiques sont évidemment contraires à l'intérêt général et à l'équité, s'explique aussi par la présence, dans la culture politique et administrative française, d'une profonde méfiance à l'égard des marchés.
Parce qu'il constitue une exception française, l'antilibéralisme systématique n'est pas compatible avec le projet européen : le non souverainiste et le non antilibéral se rejoignent. Inversement, l'argumentaire actuel des partisans du oui est souvent ambigu, parce qu'il flatte les tendances antilibérales de l'opinion, dont l'aboutissement logique est le refus de l'Europe."
(David Spector dans Libération du 13 mai dernier)
Les politiques antilibérales sont dues avant tout à la puissance des intérêts corporatistes, mais ce facteur, qui joue aussi à l'étranger, ne saurait les expliquer à lui seul. L'absence de toute contestation à leur endroit, même lorsque ces politiques sont évidemment contraires à l'intérêt général et à l'équité, s'explique aussi par la présence, dans la culture politique et administrative française, d'une profonde méfiance à l'égard des marchés.
Parce qu'il constitue une exception française, l'antilibéralisme systématique n'est pas compatible avec le projet européen : le non souverainiste et le non antilibéral se rejoignent. Inversement, l'argumentaire actuel des partisans du oui est souvent ambigu, parce qu'il flatte les tendances antilibérales de l'opinion, dont l'aboutissement logique est le refus de l'Europe."
(David Spector dans Libération du 13 mai dernier)
lundi 30 mai 2005
Après coup
Eliane me dit qu'elle a écouté Emmanuel Todd à la radio aujourd'hui, qu'il a été très convaincant (pour le oui), qu'elle en a entendu d'autres et qu'elle se demandait pourquoi on n'avait pas entendu ça avant le scrutin. Cela pourrait passer pour une impression trompeuse... mais je me suis rappelé que ce matin Marc Kravetz, qui s'était scrupuleusement gardé de laisser entrevoir son choix au cours de ses chroniques matinales jusqu'à dimanche, ce lundi matin a enfin parlé d'Europe... Il s'est passé une chose que je ne comprends pas bien au cours des semaines de la campagne. Qu'on jette un coup d'oeil sur le graphique que j'ai trouvé sur le site d'Ipsos:
Le oui qui était largement majoritaire avant la campagne s'effondre brutalement après l'annonce de la date du référendum par JC. Une explication partielle doit être que c'est le moment où on commence à regarder le texte et on se dit alors que comme constitution, c'est pas terrible. A partir de là, le non s'installe en position nettement majoritaire, avec des fluctuations mais sans évolution nette. Jusqu'au 15 avril. A partir du 15 avril s'amorce un mouvement symétrique de celui qui avait suivi l'annonce de la date du référendum, le oui remonte et repasse en tête (optimistes ouistes, on se dit que le débat paie et que l'inconsistance des arguments du "non-pour-l'Europe" commence à apparaître) mais ça ne dure pas. Autour du 1er mai nouveau renversement de tendance: le non recommence de progresser et ne cesse plus dans une évolution rectiligne jusqu'au vote et à la victoire du non.
A revoir l'ensemble comme ça, ça ressemble à un match de tennis et si j'essaie de comprendre ce qui se passe autour du 1er mai, je trouve bien quelque chose comme ce qu'on trouve au tournant d'un match de tennis, une question de moral.
Ce qui me semble (mais j'ai du mal à croire que ce soit une explication suffisante, c'est la seule que j'ai, à date), c'est que les partisans du non, au moment où la partie adverse semble reprendre décisivement l'avantage, changent de stratégie et entament une contre-offensive extrèmement efficace. Qu'on écoute Max Gallo et Yves Michaud lors de l'émission "l'Esprit Public" du 1er mai. Ils laissent les arguments de contenu pour un méta-discours sur le thème de la domination des élites-pour-le-oui dans les médias et installent des binarités, la principale étant élites / peuple, avec des variantes comme vieux / jeunes et des accents de théorie du complot.
L'argument avait pour le moins des apparences de vérité (je ne suis pas sûr que la domination des partisans du oui ait été aussi absolue dans les médias - voir un article du Monde du 19 mai dernier - ni que les élites aient toutes été du côté du oui), il a sans doute touché les électeurs mais aussi et surtout les partisans du oui. Il les a comme culpabilisés. Ceux de gauche du moins. Ils se sont retenus. Et ils ont perdu.
J'y vois quelque chose comme une manipulation du surmoi (qui, comme chacun sait est de l'ordre de l'inconscient) communiste de la gauche de gouvernement qui serait brillante si elle était tout à fait délibérée.
Une dissection des votes du référendum est en ligne sur le site de l'Ipsos, pour réfléchir à leur signification, où l'on trouvera entre autres que le clivage jeunes / vieux est moins binaire que ce qu'on en a dit.
A revoir l'ensemble comme ça, ça ressemble à un match de tennis et si j'essaie de comprendre ce qui se passe autour du 1er mai, je trouve bien quelque chose comme ce qu'on trouve au tournant d'un match de tennis, une question de moral.
Ce qui me semble (mais j'ai du mal à croire que ce soit une explication suffisante, c'est la seule que j'ai, à date), c'est que les partisans du non, au moment où la partie adverse semble reprendre décisivement l'avantage, changent de stratégie et entament une contre-offensive extrèmement efficace. Qu'on écoute Max Gallo et Yves Michaud lors de l'émission "l'Esprit Public" du 1er mai. Ils laissent les arguments de contenu pour un méta-discours sur le thème de la domination des élites-pour-le-oui dans les médias et installent des binarités, la principale étant élites / peuple, avec des variantes comme vieux / jeunes et des accents de théorie du complot.
L'argument avait pour le moins des apparences de vérité (je ne suis pas sûr que la domination des partisans du oui ait été aussi absolue dans les médias - voir un article du Monde du 19 mai dernier - ni que les élites aient toutes été du côté du oui), il a sans doute touché les électeurs mais aussi et surtout les partisans du oui. Il les a comme culpabilisés. Ceux de gauche du moins. Ils se sont retenus. Et ils ont perdu.
J'y vois quelque chose comme une manipulation du surmoi (qui, comme chacun sait est de l'ordre de l'inconscient) communiste de la gauche de gouvernement qui serait brillante si elle était tout à fait délibérée.
Une dissection des votes du référendum est en ligne sur le site de l'Ipsos, pour réfléchir à leur signification, où l'on trouvera entre autres que le clivage jeunes / vieux est moins binaire que ce qu'on en a dit.
dimanche 29 mai 2005
Posts récents
En attendant les résultats: vu de Chine
L'agence de presse chinoise, Xinhua, ne fait pas dans la dentelle:
Si les Français votent non dimanche, ce sera surtout un drame pour la France, notamment un coup très sévère sur la diplomatie de la France, qui perdra toute sa crédibilité dans le monde, parce qu'elle, en tant que l'un des pays fondateurs de l'UE, est à l'origine de ce projet de Constitution et qu'elle est aussi l'image de marque du Vieux continent aux yeux de nombreux pays étrangères. Le vote négatif signfiera également une perte d'influence de la France sur la scène internationale.
Si les Français votent non dimanche, ce sera surtout un drame pour la France, notamment un coup très sévère sur la diplomatie de la France, qui perdra toute sa crédibilité dans le monde, parce qu'elle, en tant que l'un des pays fondateurs de l'UE, est à l'origine de ce projet de Constitution et qu'elle est aussi l'image de marque du Vieux continent aux yeux de nombreux pays étrangères. Le vote négatif signfiera également une perte d'influence de la France sur la scène internationale.
samedi 28 mai 2005
Oc
Finalement on est un gros paquet d'accord: le texte est pas bon, c'est pas une constitution, l'Europe fonctionne mal et le traité en soi n'y changera rien, on veut plus de contrôle démocratique, plus d'Europe politique, etc. et demain certains d'entre nous voteront non, certains d'entre nous voteront oui. Alors demain soir, quel que soit le résultat, il faudrait pas qu'on se retrouve comme après un match de football, à ruminer notre défaite ou à fêter notre victoire. La vrai défaite serait d'avoir été pour longtemps divisés par ce référendum, la vraie victoire serait de faire de ce référendum l'occasion de nous rendre compte, concrètement et dans le détail, de ce qui nous rassemble (et peut-être de construire un rapport de forces).
Moi, je voterai oui. Comme la plupart d'entre vous j'ai hésité, j'ai balancé. Je construis des argumentaires dans ma tête depuis deux mois à en être écoeuré. Alors plutôt que de les déposer ici j'en lie deux:
- l'appel d'Eric Clémens sur Sitaudis,
- le point de vue de Ben dans sa dernière newsletter.
(Dernière minute: pour une argumentation plus détaillée, celle d'Emmanuel de Ceteris Paribus sur le blogue de Publius.)
Moi, je voterai oui. Comme la plupart d'entre vous j'ai hésité, j'ai balancé. Je construis des argumentaires dans ma tête depuis deux mois à en être écoeuré. Alors plutôt que de les déposer ici j'en lie deux:
- l'appel d'Eric Clémens sur Sitaudis,
- le point de vue de Ben dans sa dernière newsletter.
(Dernière minute: pour une argumentation plus détaillée, celle d'Emmanuel de Ceteris Paribus sur le blogue de Publius.)
dimanche 8 mai 2005
Des blogueurs branchés sur France-Culture: Palomar
L'écoute de France-Culture, de préférence par l'Internet, est un complément idéal au blogage.
Il y a quelques mois j'avais remarqué que Versac organisait ses blogrolls selon les titres d'émissions de France-Culture. Hier je fais la connaissance d'un nouvel blogueur-auditeur FC par un commentaire sur un post de février.
Palomar est une sorte d'ermite hospitalier des Cantons-de-l'Est qui blogue en deux versions (français - english) et qui tient sur son site une archive des programmes de France-Culture. Comme il me fait de fortes honnêtes propositions (dont un mauvais paramétrage des commentaires me cache la date) j'ai à lui répondre.
(en complément: suppression de la chaîne culturelle de Radio-Canada)
Il y a quelques mois j'avais remarqué que Versac organisait ses blogrolls selon les titres d'émissions de France-Culture. Hier je fais la connaissance d'un nouvel blogueur-auditeur FC par un commentaire sur un post de février.
Palomar est une sorte d'ermite hospitalier des Cantons-de-l'Est qui blogue en deux versions (français - english) et qui tient sur son site une archive des programmes de France-Culture. Comme il me fait de fortes honnêtes propositions (dont un mauvais paramétrage des commentaires me cache la date) j'ai à lui répondre.
(en complément: suppression de la chaîne culturelle de Radio-Canada)
lundi 2 mai 2005
FC > Concordance > les protestants et la République
Il y a deux mois, je postais quelques remarques sur la situation des politiques juifs et protestants dans le système politique français. Après avoir écouté la chronique de Daniel Cohen, on peut écouter l'émission "Concordance des temps" du dernier week-end, consacrée aux protestants dans la République.
Posts précédents:
- Laïcité: le blogue de Jean Baubérot
- Les protestants français et le pouvoir
- Arte: Mendès-France & Mitterrand
Posts précédents:
- Laïcité: le blogue de Jean Baubérot
- Les protestants français et le pouvoir
- Arte: Mendès-France & Mitterrand
dimanche 1 mai 2005
FC > l'enseignement des sciences
"J'ai des promotions importantes, 300 élèves, qui n'ont pas tous vocation à devenir physiciens, d'ailleurs de moins en moins veulent devenir physiciens, ils vont plutôt vers la technique, le management, etc., mais je pense qu'un ingénieur en 2005 doit connaître des rudiments de relativité, de mécanique quantique également. Ce sont des populations de jeunes avec lesquelles on a du mal à plaquer un formalisme au tableau pendant 3 heures, les amphithéâtres sont de plus en plus difficiles à tenir.
...
Il y a des cours que je donnais il y a 15 ans que je ne peux plus donner parce que l'attention des élèves est plus aléatoire, ils ne sont pas tous intéressés. Donc si je commence par écrire les transformations de Lorenz en dévoilant leurs conséquences ultimes, je perds rapidement la moitié de l'amphi. Il faut trouver des ruses, on peut par exemple jouer sur les paradoxes, commencer par le paradoxe des jumeaux de Langevin et montrer qu'il a une explication parfaitement dans le cadre de la relativité restreinte et que l'idéal du temps newtonien, finalement, est un idéal qu'on peut discuter, on peut aussi montrer que la relativité a des conséquences philosophiques négatives (...) et que ça remet en cause des choses que les étudiants croyaient fermement, on peut aussi faire un peu d'histoire..."
(Etienne Klein sur Science-Frictions (p) l'autre samedi, à propos de ses promotions de l'Ecole Centrale)
La veille (le 22), le directeur de l'enseignement supérieur, Jean-Marc Monteil, était à Nice pour signer le contrat de l'Université de Nice Sophia-Antipolis et pour inaugurer par une conférence la célébration du 40e anniversaire de notre université. Cette conférence (en ligne sur le site de l'UNSA), qui abordait la question de la désaffection des sciences, était donnée sans notes et témoignait d'une pensée vigoureuse et structurée. J'ai regretté cependant que lorsqu'il s'est agi d'illustrer l'intérêt de la science, les deux exemples qui ont été pris l'ont été dans le domaine de la technologie: le téléphone cellulaire qui me permet de converser en temps réel avec un interlocuteur outre-atlantique et le pont de Millau, et non du côté de ce qui fait la spécificité de l'activité scientifique, la libido sciendi ou le plaisir que donne l'exercice de la pensée dans la stricte discipline de la science. Est-ce le meilleur moyen de plaider pour la science que de la soumettre à une finalité extérieure? Il me semble que si l'on dit aux lycéens suceptibles de faire des études scientifiques et de la recherche que la science est bonne en raison de ses retombées technologiques et économiques, la conclusion qu'ils risquent d'en tirer est qu'il vaut mieux devenir ingénieur voire s'orienter vers des études de gestion et de marketing. C'est d'ailleurs, si j'en crois ce qui se dit, ce qu'ils font de plus en plus. (A quoi il faut ajouter que le développement technologique n'est peut-être plus, pour les générations lycéennes, une fin en soi et que ce qui se métonymisait électricité, supersonique et informatique a tendance à se métonymiser aujourd'hui nucléaire, OGM et clonage humain.)
Voir aussi: Comment mieux enseigner les mathématiques (je viens de corriger le lien vers le rapport cité).
...
Il y a des cours que je donnais il y a 15 ans que je ne peux plus donner parce que l'attention des élèves est plus aléatoire, ils ne sont pas tous intéressés. Donc si je commence par écrire les transformations de Lorenz en dévoilant leurs conséquences ultimes, je perds rapidement la moitié de l'amphi. Il faut trouver des ruses, on peut par exemple jouer sur les paradoxes, commencer par le paradoxe des jumeaux de Langevin et montrer qu'il a une explication parfaitement dans le cadre de la relativité restreinte et que l'idéal du temps newtonien, finalement, est un idéal qu'on peut discuter, on peut aussi montrer que la relativité a des conséquences philosophiques négatives (...) et que ça remet en cause des choses que les étudiants croyaient fermement, on peut aussi faire un peu d'histoire..."
(Etienne Klein sur Science-Frictions (p) l'autre samedi, à propos de ses promotions de l'Ecole Centrale)
La veille (le 22), le directeur de l'enseignement supérieur, Jean-Marc Monteil, était à Nice pour signer le contrat de l'Université de Nice Sophia-Antipolis et pour inaugurer par une conférence la célébration du 40e anniversaire de notre université. Cette conférence (en ligne sur le site de l'UNSA), qui abordait la question de la désaffection des sciences, était donnée sans notes et témoignait d'une pensée vigoureuse et structurée. J'ai regretté cependant que lorsqu'il s'est agi d'illustrer l'intérêt de la science, les deux exemples qui ont été pris l'ont été dans le domaine de la technologie: le téléphone cellulaire qui me permet de converser en temps réel avec un interlocuteur outre-atlantique et le pont de Millau, et non du côté de ce qui fait la spécificité de l'activité scientifique, la libido sciendi ou le plaisir que donne l'exercice de la pensée dans la stricte discipline de la science. Est-ce le meilleur moyen de plaider pour la science que de la soumettre à une finalité extérieure? Il me semble que si l'on dit aux lycéens suceptibles de faire des études scientifiques et de la recherche que la science est bonne en raison de ses retombées technologiques et économiques, la conclusion qu'ils risquent d'en tirer est qu'il vaut mieux devenir ingénieur voire s'orienter vers des études de gestion et de marketing. C'est d'ailleurs, si j'en crois ce qui se dit, ce qu'ils font de plus en plus. (A quoi il faut ajouter que le développement technologique n'est peut-être plus, pour les générations lycéennes, une fin en soi et que ce qui se métonymisait électricité, supersonique et informatique a tendance à se métonymiser aujourd'hui nucléaire, OGM et clonage humain.)
Voir aussi: Comment mieux enseigner les mathématiques (je viens de corriger le lien vers le rapport cité).
samedi 30 avril 2005
FC > Répliques > Heidegger
En complément du post précédent, l'émission de Finkielkraut (p) ce matin revient sur la question Heidegger et fait en quelque sorte un épilogue à la série des "Chemins de la Connaissance" de l'autre semaine.
jeudi 21 avril 2005
FC > Heidegger et le nazisme
Toute la série est intéressante mais surtout (imho) l'émission d'aujourd'hui (p) où Jacques Mugnier reçoit Frédéric Nef, de l'EHESS. Extrait de la présentation: "Kant, nous a-t-on appris, a signé la condamnation de la métaphysique. Désormais réduite à un corpus de textes à jamais clos, il nous reviendrait de l'analyser, voire de la déconstruire. Place, sur la scène philosophique actuelle, à l'herméneutique, à la phénoménologie, aux sciences cognitives, toutes choses qui ont rompu leurs amarres d'avec la métaphysique. [...] Frédéric Nef [dans Qu'est-ce que la Métaphysique? .- Gallimard, 2004], qui reformule la question posée par Heidegger en 1929, montre l'inverse : la métaphysique est parmi nous. Nombreux sont les philosophes modernes et contemporains qui s'en réclament ou la relancent - de Russell à McTaggart, de Whitehead à Armstrong, de Kripke à Lewis : ils prennent pour objet la structure ultime du monde grâce aux concepts fondamentaux d'essence, d'existence, de propriété, d'objet, de monde et de possibilité."
lundi 18 avril 2005
Désir d'Europe?
Pas en France en tous cas, puisqu'il est clair que si le non l'emporte le mois prochain, c'est le non à l'Europe qui sera vainqueur (note): le "non pour une autre Europe", lorsqu'il n'est pas un masque (comme pour les communistes), ne sera qu'une force d'appoint au socle souverainiste.
Pourtant ce désir d'Europe existe dans le monde: voir un post récent de Pascal Riché sur le blogue "A l'heure américaine", qui fait état d'un sondage (PIPA) qui montre que l'Europe et singulièrement la France ont une image positive dans le monde. Ecouter également l'émission de Nicolas Demorand jeudi matin dernier (p), où était reçu l'économiste américain Jeremy Rifkin pour parler du "rêve européen" qui remplacerait le rêve américain (il était remarquable, et consistant avec le résultat du sondage PIPA, combien le rêve européen de Rifkin devait à la tradition historique française). Tout se passe comme si le monde nous (Europe et France) demandait de refaire l'histoire (je pense également à la Turquie) et que nous refusons, au point, en France, de la faire à rebours (cf. le post précédent de PR: "Les partisans du "non" préfèrent sans doute garder un bon gros punching ball, les USA, seuls responsables de la marche du monde.").
Pourtant ce désir d'Europe existe dans le monde: voir un post récent de Pascal Riché sur le blogue "A l'heure américaine", qui fait état d'un sondage (PIPA) qui montre que l'Europe et singulièrement la France ont une image positive dans le monde. Ecouter également l'émission de Nicolas Demorand jeudi matin dernier (p), où était reçu l'économiste américain Jeremy Rifkin pour parler du "rêve européen" qui remplacerait le rêve américain (il était remarquable, et consistant avec le résultat du sondage PIPA, combien le rêve européen de Rifkin devait à la tradition historique française). Tout se passe comme si le monde nous (Europe et France) demandait de refaire l'histoire (je pense également à la Turquie) et que nous refusons, au point, en France, de la faire à rebours (cf. le post précédent de PR: "Les partisans du "non" préfèrent sans doute garder un bon gros punching ball, les USA, seuls responsables de la marche du monde.").
mercredi 13 avril 2005
FC > eloge du savoir > Bouveresse, Gödel et Saint Anselme
La grève à Radio-France me pousse à aller chercher dans les archives de France-Culture de quoi maintenir la continuité de l'écoute. Comme j'écoute rarement la radio à 6:00 du matin (seulement lorsque j'ai un avion à prendre), l'"Eloge du savoir" représente une réserve sûre où puiser. Je tombe comme ça sur la série de cours donnés par Jacques Bouveresse au Collège de France sur: "Kurt Gödel : mathématiques, logique et philosophie" (p). Malheureusement j'écoute généralement la radio en faisant autre chose et ces émissions-là demandent une attention constante. J'écoute mais j'aurais à réécouter.
Malgré l'incomplétude (ouaf!) de ma compréhension, je capte un certain nombre de choses qui m'intéressent. D'autant que pour calmer mon prurit de faire autre chose pendant mon écoute sans m'éloigner trop du discours de Bouveresse, je surfe un peu sur la toile autour de l'émission.
Je me souviens qu'il y a quelques années, au moment de l'affaire Sokal, Jacques Bouveresse, qui à la différence de la plupart des intellectuels français, avait rejoint le camp sokalien, stigmatisait particulièrement l'utilisation hors champ du théorème d'incomplétude de Gödel. Or, si je m'identifiais moi-même décidément avec le camp sokalien, l'utilisation philosophique générale du théorème de Gödel me semblait non seulement légitime mais capitale comme formalisation d'un principe directeur. Depuis il m'en reste comme une démangeaison, l'envie de comprendre exactement l'argument de Bouveresse. Comme je ne suis philosophe qu'en dilettante, la démangeaison me reste. Mais j'ai peut-être trouvé tout à l'heure une manière de baume à lire le résumé fourni par Jacques Bouveresse de son cours sur le site du Collège de France: "au nombre des absurdités qu'on entend proférer assez souvent à propos du théorème de Gödel figure l'idée qu'il aurait été démontré que même une discipline comme l'arithmétique peut comporter des propositions qui ne sont ni vraies ni fausses. En réalité, la proposition indécidable de Gödel est vraie et peut être reconnue comme telle par une argumentation métamathématique, bien qu'elle ne soit ni démontrable ni réfutable."
Pour moi, l'exportation (légitime) du théorème de Gödel n'est pas dans la proclamation du relativisme (propositions ni vraies ni fausses) mais dans la dépendance de tout ensemble formel de preuve d'un méta-ensemble non justiciable du formalisme de l'ensemble premier, le meta-ensemble ultime étant le langage commun. En d'autres termes une sortie qui peut être platonicienne (à la différence des ruptures radicales, nietzschéennes, avec le platonisme) de l'illusion platonicienne selon quoi la différence radicale entre la science et l'opinion doit fonder le projet d'un remplacement total de l'opinion par la science et de la constitution d'un savoir certain (scientifique) de toutes choses.
Bon, mais je ne suis pas sûr d'avoir bien compris le propos de Bouveresse et il faudra que j'y revienne!
En attandant je trouve que Gödel, croyant, avait produit une reformulation de la preuve ontologique de l'existence de Dieu, celle à quoi est associé le nom de Saint Anselme et reformulée une première fois par Leibnitz. Gödel n'avait communiqué sa "preuve" qu'à des amis, par prudence, et elle n'a été publiée qu'après sa mort (il se laissa mourir de faim à 72 ans par crainte d'être empoisonné!).
Liens sur le butinage.
Malgré l'incomplétude (ouaf!) de ma compréhension, je capte un certain nombre de choses qui m'intéressent. D'autant que pour calmer mon prurit de faire autre chose pendant mon écoute sans m'éloigner trop du discours de Bouveresse, je surfe un peu sur la toile autour de l'émission.
Je me souviens qu'il y a quelques années, au moment de l'affaire Sokal, Jacques Bouveresse, qui à la différence de la plupart des intellectuels français, avait rejoint le camp sokalien, stigmatisait particulièrement l'utilisation hors champ du théorème d'incomplétude de Gödel. Or, si je m'identifiais moi-même décidément avec le camp sokalien, l'utilisation philosophique générale du théorème de Gödel me semblait non seulement légitime mais capitale comme formalisation d'un principe directeur. Depuis il m'en reste comme une démangeaison, l'envie de comprendre exactement l'argument de Bouveresse. Comme je ne suis philosophe qu'en dilettante, la démangeaison me reste. Mais j'ai peut-être trouvé tout à l'heure une manière de baume à lire le résumé fourni par Jacques Bouveresse de son cours sur le site du Collège de France: "au nombre des absurdités qu'on entend proférer assez souvent à propos du théorème de Gödel figure l'idée qu'il aurait été démontré que même une discipline comme l'arithmétique peut comporter des propositions qui ne sont ni vraies ni fausses. En réalité, la proposition indécidable de Gödel est vraie et peut être reconnue comme telle par une argumentation métamathématique, bien qu'elle ne soit ni démontrable ni réfutable."
Pour moi, l'exportation (légitime) du théorème de Gödel n'est pas dans la proclamation du relativisme (propositions ni vraies ni fausses) mais dans la dépendance de tout ensemble formel de preuve d'un méta-ensemble non justiciable du formalisme de l'ensemble premier, le meta-ensemble ultime étant le langage commun. En d'autres termes une sortie qui peut être platonicienne (à la différence des ruptures radicales, nietzschéennes, avec le platonisme) de l'illusion platonicienne selon quoi la différence radicale entre la science et l'opinion doit fonder le projet d'un remplacement total de l'opinion par la science et de la constitution d'un savoir certain (scientifique) de toutes choses.
Bon, mais je ne suis pas sûr d'avoir bien compris le propos de Bouveresse et il faudra que j'y revienne!
En attandant je trouve que Gödel, croyant, avait produit une reformulation de la preuve ontologique de l'existence de Dieu, celle à quoi est associé le nom de Saint Anselme et reformulée une première fois par Leibnitz. Gödel n'avait communiqué sa "preuve" qu'à des amis, par prudence, et elle n'a été publiée qu'après sa mort (il se laissa mourir de faim à 72 ans par crainte d'être empoisonné!).
Liens sur le butinage.
samedi 2 avril 2005
FC > 1er pouvoir > Les Blogs
Ce matin (Le premier pouvoir- p), Elisabeth Lévy et ses acolytes reçoivent Daniel Schneiderman et David Abiker, auteurs du Bigbangblog, pour parler des blogues. Le ton est donné par le chapeau introductif: Qu’il soit réalisé par un homme politique en quête de militants, un journaliste en mal de publication ou un lycéen soucieux d’épater ses camarades ou de se venger de ses professeurs, le blog –site internet personnel et interactif- est un média sans médiateur. (...) En France, où on les connaît d’abord comme déversoirs des espoirs et rancoeurs adolescents, les blogs, en l’absence de toute instance de légitimation, suscitent méfiance et controverses. (...) Faut-il réglementer la blogosphère. DS et DA font de méritoires efforts (notamment en remarquant que le débat réel sur la constitution européenne se fait plus sur la toile que dans les médias classiques) pour sortir leurs hôtes de leurs préjugés et inquiétudes (note) sans grand succès.
NB. en début d'émission Gilles Casanova ("préposé à la pureté de la langue") donne une explication-étymologie inexacte du mot blog/weblog. La composante "log" ne provient pas (directement) de "logos" mais de "logbook", où l'élément "log" est une abréviation de "logarithme" ("logos" + "arithmos")[passage biffé: mise à jour du 1er avril 2013. On peut dire aussi des conneries sur un blogue, voir sur une encyclopédie collaborative! Je n'ai pas retrouvé l'information erronée sur WP ceci dit. L'article "Log" vers lequel je renvoie à été détruit puis remplacé par une page d'homonymie]. Cf. articles Wikipedia "weblog" & "Historique (informatique)". Comme quoi on peut dire des conneries sur des médias "légitimés"!
Voir aussi, sur BigBangBlog, justement, un post de David Abiker sur une récente émission de TF1 sur les blogues.
NB. en début d'émission Gilles Casanova ("préposé à la pureté de la langue") donne une explication-étymologie inexacte du mot blog/weblog. La composante "log" ne provient pas (directement) de "logos" mais de "logbook"
Voir aussi, sur BigBangBlog, justement, un post de David Abiker sur une récente émission de TF1 sur les blogues.
jeudi 31 mars 2005
Journal express
- Mardi soir, Jean-Noël Jeanneney chez Jean Lebrun (p) pour parler de l'affaire Google. Enervant, décourageant, rageant. Mélange d'arguments contradictoires, mots de passe. Je n'arrive pas à trouver le temps de rédiger un post pour relayer celui de Nicolas sur BiblioAcid, qui reviendrait sur la réalité du projet Google, ses limites et ses spécificités.
- Ce matin à la radio, la contre-offensive référendaire de Raffarin se termine par "la France éternelle". La journée commence bien! "La France éternelle", ça en dit autant sur les partisans du non, qu'il s'agit à présent d'amadouer faute de penser pouvoir les convaincre que sur ceux qui nous gouvernent. De manière générale, le nationalisme, depuis une paire d'années déjà, fait un retour en force dans le débat public.
- Ce matin à la radio, la contre-offensive référendaire de Raffarin se termine par "la France éternelle". La journée commence bien! "La France éternelle", ça en dit autant sur les partisans du non, qu'il s'agit à présent d'amadouer faute de penser pouvoir les convaincre que sur ceux qui nous gouvernent. De manière générale, le nationalisme, depuis une paire d'années déjà, fait un retour en force dans le débat public.
dimanche 20 mars 2005
Photos moscovites, 1ère livraison
mardi 15 mars 2005
Des nouvelles de Moscou
Elles sont fraiches et neigeuses (je commence a avoir l'habitude!). Depuis samedi il a neige` chaque jour. Il a fait tr`es froid aussi, samedi mais depuis dimanche ca ne descend pas trop en dessous de zero. Je ne sais pas si j'aurai le temps de saisir et d'arranger mon journal de voyage mais dans tous les cas je ram`ene des tonnes de photos.
Lever demain matin 6:00 pour prendre l'avion du retour.
Lever demain matin 6:00 pour prendre l'avion du retour.
samedi 5 mars 2005
L'islam paisible: Abdellah Hammoudi
(France- Culture, toujours) Après Rochdy Alili, c'est ce matin un anthropologue de Princeton, Abdellah Hammoudi, qui vient parler d'un autre islam que celui qui fait les gros titres et le gros des conversations. L'exposé n'a pas la simple clarté de celui d'Alili, il s'agit d'une discussion entre des universitaires et parfois de riches suggestions passent trop vite, mais ça vaut la peine de tendre l'oreille. C'était ce matin, au Bien Commun (p), Antoine Garapon recevait Abdellah Hammoudi, professeur d'anthropologie à l'université de Princeton, et Baber Johansen, directeur d'études à l'EHESS.
mercredi 2 mars 2005
Louise L. Lambrichs: une histoire belge..., non, juive
En complément du post précédent cette histoire juive belge que je trouve dans Nous ne verrons jamais Vukovar:
A Bruxelles, sur la Grand Place, affrontement entre Flamands et Wallons. La police intervient: "[accent belge] Allez maintenant, ça suffit: les Wallons d'un côté, les Flamands de l'autre!" Alors dix Juifs s'avancent: "[accent ashkénaze] Et nous, les Belges, où on se met?".
A Bruxelles, sur la Grand Place, affrontement entre Flamands et Wallons. La police intervient: "[accent belge] Allez maintenant, ça suffit: les Wallons d'un côté, les Flamands de l'autre!" Alors dix Juifs s'avancent: "[accent ashkénaze] Et nous, les Belges, où on se met?".
Christine Taubira chez Ali Badou
Christine Taubira, vendredi au "Rendez-vous des politiques" (p), poussée par ses interlocuteurs elle ose dire, comme brisant un tabou, qu'il faut se décider, en France, à prendre en compte les communautés, c'est-à-dire les ethnicités mais auparavant elle aura expliqué pourquoi ça frise l'impossible:
"la donnée éthnique est sulfureuse en France. (...) On a écrêté les grosses identités régionales en France pour assurer la cohésion nationale, le territoire français même s'est construit sur ça, c'est la négation des identités régionales, la négation de la spécificité des territoires, j'allais dire l'abolition des langues."
"la donnée éthnique est sulfureuse en France. (...) On a écrêté les grosses identités régionales en France pour assurer la cohésion nationale, le territoire français même s'est construit sur ça, c'est la négation des identités régionales, la négation de la spécificité des territoires, j'allais dire l'abolition des langues."
dimanche 27 février 2005
Rochdy Alili
J'ai un peu l'impression que, d'après ce qu'on peut savoir en tant qu'historien et d'après ce qu'ont raconté bon nombre de voyageurs occidentaux dans le monde musulman... vous allez me dire que peut-être je suis un peu idéaliste et angélique, mais j'ai un peu l'impression que dans les vieilles cités musulmanes avant les agressions dont le monde musulman a été victime, d'une certaine manière dans ces sociétés, malgré toutes les injustices, malgré toutes les violences, tous les manques, et bien il régnait une sorte de plénitude apaisée, je dirais presque paresseuse, et ironique, et je me dis que, peut-être, dans ces cités-là, il était possible d'approcher ce que j'appelerais, pour ne pas aller plus loin, une pleine jouissance de l'être, une manière d'être au monde avec quelque chose qu'on pouvait appeler de la sérénité, dans une discipline rituelle apaisante et un quotidien où chaque geste, chaque parole, chaque jour a du sens, avait son sens et sa juste place dans un dessein, le dessein divin, si vous voulez, dans un projet qui dépassait l'homme mais où néanmoins aucune personne n'était écartée.
...
Finalement, c'est quoi, l'expérience méditative, l'expérience de la prière, qui est quand même le chemin essentiel? Ce n'est pas quelque chose qui nous amène à parler de Dieu, ce n'est pas quelque chose qui nous amène à parler à Dieu, c'est quoi concrêtement? C'est un homme, c'est l'homme qui institue simplement un interlocuteur intime qu'il nomme Dieu, à qui il s'adresse de diverses manières, le plus souvent stériles. De ce moment il se trouve en face de quelque chose d'insaisissable, quelque chose d'invisible, de muet, de silencieux mais quelque chose qui parfois, par éclairs soudains, fugitivement, peut se goûter, c'est le terme qu'utilisent les mystiques, peut se goûter au plus profond de soi et au plus loin dans l'univers. Alors l'homme qui a fait cette démarche sait que Celui qu'il a nommé Dieu est bien Dieu.
(Rochdy Alili, interrogé par Jacques Munier sur France-Culture, dans les Chemins de la Connaissance, émission du 15 février dernier (p). Rochdy Alili est l'auteur de l'Islam à l'usage de ma fille, de l'Eclosion de l'islam et de Qu'est-ce que l'Islam?.)
...
Finalement, c'est quoi, l'expérience méditative, l'expérience de la prière, qui est quand même le chemin essentiel? Ce n'est pas quelque chose qui nous amène à parler de Dieu, ce n'est pas quelque chose qui nous amène à parler à Dieu, c'est quoi concrêtement? C'est un homme, c'est l'homme qui institue simplement un interlocuteur intime qu'il nomme Dieu, à qui il s'adresse de diverses manières, le plus souvent stériles. De ce moment il se trouve en face de quelque chose d'insaisissable, quelque chose d'invisible, de muet, de silencieux mais quelque chose qui parfois, par éclairs soudains, fugitivement, peut se goûter, c'est le terme qu'utilisent les mystiques, peut se goûter au plus profond de soi et au plus loin dans l'univers. Alors l'homme qui a fait cette démarche sait que Celui qu'il a nommé Dieu est bien Dieu.
(Rochdy Alili, interrogé par Jacques Munier sur France-Culture, dans les Chemins de la Connaissance, émission du 15 février dernier (p). Rochdy Alili est l'auteur de l'Islam à l'usage de ma fille, de l'Eclosion de l'islam et de Qu'est-ce que l'Islam?.)
L'Imbécile
Même chez l'homme le plus intelligent, il reste toujours assez d'étoffe pour faire un imbécile. (Julien Green)
mercredi 23 février 2005
Premiers albums 2BGal
dimanche 20 février 2005
Cultures d'Islam: l'image
Abdelwahhab Meddeb est très fort. Depuis deux semaines les émissions de Culture d'Islam sont consacrées aux "Arts de l'Islam". L'intitulé me fait attendre des conversations sur des oeuvres absentes, ce dont je ne suis pas friand mais en réalité Meddeb continue d'explorer la culture islamique dans ses articulations essentielles, religieuses donc. Il y a 15 jours l'émission consacrée à l'art du livre (p) était l'occasion de réfléchir sur le statut et la généalogie du livre Coran (avec un retour, en passant, sur les thèses de Luxenberg). Ce soir l'émission (p) est consacrée à la miniature et Meddeb y reçoit Michael Barry pour évoquer à travers l'iconologie de Behzad de Herat un statut religieux de l'image inattendu en Islam.
Traducteurs / Translators
Cette semaine, j'ai eu à me servir des traducteurs en ligne pour préparer un rendez-vous à Moscou (et mes séjours répétés dans des pays russophones ne m'ont pas beaucoup avancé dans la connaissance de cette langue). J'ai été plutôt impressionné par les progrès réalisés par ces outils depuis mes essais de Babel Fish, il y a quelques années. Du coup, et constatant que le principe même du Quick Blog m'amène à poster souvent en anglais, je me dis que ce serait bien de mettre sous la main (souris) du lecteur un outil de traduction automatique.
Je m'organise un petit concours local entre 4 des traducteurs automatiques en ligne que j'ai repérés. Voir en note le concours.
Aucun n'est parfait et ce qui est intéressant, c'est que les points faibles ne sont pas les mêmes. Je vais mettre en liens les 2 vainqueurs: Free2Professional et Google.
Je m'organise un petit concours local entre 4 des traducteurs automatiques en ligne que j'ai repérés. Voir en note le concours.
Aucun n'est parfait et ce qui est intéressant, c'est que les points faibles ne sont pas les mêmes. Je vais mettre en liens les 2 vainqueurs: Free2Professional et Google.
MEMRI TV: des précisions
C'est à feuilleter autour de la polémique déclenchée par la réception à Londres du sheikh Al-Qaradhawi, que je trouve des informations sur MEMRI. Il faut dire que j'éprouvais un certain malaise depuis quelques temps déjà. Lorsque j'ai fait un premier lien sur Memri-TV, j'avais pris au mot la présentation faite sur le site (The Middle East Media Research Institute (MEMRI) explores the Middle East through the region's media. MEMRI bridges the language gap which exists between the West and the Middle East, providing timely translations of Arabic and Farsi media, as well as original analysis of political, ideological, intellectual, social, cultural, and religious trends in the Middle East. Founded in February 1998 to inform the debate over U.S. policy in the Middle East, MEMRI is an independent, nonpartisan, nonprofit, 501 (c)3 organization.) mais ce que j'y voyais était plutôt désespérant et unilatéral: antisémitisme/anti-sionisme, interprétations réactionnaires de la chariah, crétineries pseudo-scientifiques, etc.. Une certaine dynamique (symétrique) de haine. Les informations que j'ai trouvées et complétées (par une recherche sur Google!) donnent un contenu à mon malaise.
MEMRI a été fondé par le docteur Meyrav Wurmser, une néoconservatrice américaine et israélienne, et le colonel Yigal Carmon, un ancien officier des renseignements israéliens, tous deux opposés au processus d'Oslo, lorsqu'il était à l'ordre du jour.
Clairement, MEMRI sert un objectif partisan et sa diffusion de l'information en provenance du monde arabe et musulman est sélective.
Je me sens un peu con et manipulé.
Reste que, jusqu'à plus ample informé, pour être sélective, l'information diffusée par MEMRI n'est pas inexacte (voir l'article de Leah Harris @ Counter Punch) et qu'on ne la trouve pas ailleurs. Le reproche qu'on peut faire à MEMRI, c'est d'être un très gros mensonge par omission (ou dissimulation). On aimerait une telle entreprise de selection, traduction, diffusion, etc., et dotée des mêmes moyens (plus de 1 million de US$ en 2001 selon Wikipedia), qui fût au service d'une autre cause, celle que MEMRI se donne l'allure de servir. Force est de constater qu'elle n'existe pas. Dans ces conditions je maintiens le lien, en l'assortissant d'un avertissement.
J'ai fait une série de posts sur le Quick Blog, citant et liant mes sources. Les articles de Wikipedia et de Source Watch donnent de bonnes synthèses.
MEMRI a été fondé par le docteur Meyrav Wurmser, une néoconservatrice américaine et israélienne, et le colonel Yigal Carmon, un ancien officier des renseignements israéliens, tous deux opposés au processus d'Oslo, lorsqu'il était à l'ordre du jour.
Clairement, MEMRI sert un objectif partisan et sa diffusion de l'information en provenance du monde arabe et musulman est sélective.
Je me sens un peu con et manipulé.
Reste que, jusqu'à plus ample informé, pour être sélective, l'information diffusée par MEMRI n'est pas inexacte (voir l'article de Leah Harris @ Counter Punch) et qu'on ne la trouve pas ailleurs. Le reproche qu'on peut faire à MEMRI, c'est d'être un très gros mensonge par omission (ou dissimulation). On aimerait une telle entreprise de selection, traduction, diffusion, etc., et dotée des mêmes moyens (plus de 1 million de US$ en 2001 selon Wikipedia), qui fût au service d'une autre cause, celle que MEMRI se donne l'allure de servir. Force est de constater qu'elle n'existe pas. Dans ces conditions je maintiens le lien, en l'assortissant d'un avertissement.
J'ai fait une série de posts sur le Quick Blog, citant et liant mes sources. Les articles de Wikipedia et de Source Watch donnent de bonnes synthèses.
vendredi 18 février 2005
Arte: Mendès-France & Mitterrand
En complément de la note (protestants et politique) au post de mercredi dernier (blogue de Jean Baubérot) (!):
mercredi soir, sur Arte, une biographie de Pierre Mendès-France. Je faisais allusion à la barrière invisible qui semblait écarter ou déstabiliser certains hommes politiques à l'approche du centre du pouvoir. Au cours de l'émission, François Mitterrand interviewé donne son explication des déconvenues de carrière de Mendès:
"Pierre Mendès-France était d'abord d'un courage intellectuel et moral sans faille. Son analyse avait des failles. Selon moi. Et je pense qu'il avait gardé, ce qui est un mérite quand on voit le temps, je l'ai dit tout à l'heure il était parlementaire depuis 1936, il avait une certaine méconnaissance des hommes. Et de ce fait il s'est trouvé exposé en quelques circonstance à des déceptions qu'il ne méritait pas."
C'est à peu près la formule de ce que j'essayais de désigner dans ma note mais avec, au milieu, une manipulation ou un euphémisme, si l'on préfère. Qu'on relise les mots de Mitterrand (ça a l'exactitude d'une formule mathématique) et l'on y reconnaîtra une contradiction, claire mais peu distincte tellement elle est partie intégrante de la façon dont nous pensons la politique: "la méconnaissance des hommes", la "faille" de l'analyse de PMF, est un "mérite". "Méconnaissance des hommes" est ici à la place d'autre chose qu'elle masque. Selon moi.
Par chance, ce passage de l'émission est archivé en ligne sur le site d'Arte: l'extrait "Soutien des mendésistes" (c'est aussi l'occasion de revoir Mitterrand et de constater que l'approche -ultime - du pouvoir lui font tout le contraire d'une déstabilisation, je cherchais un mot tout à l'heure, "onction" est parasité par "onction ecclésiastique", pourtant, c'est bien ça: il est oint!)
Ecouter aussi: 3 extraits des causeries de PMF en 1954 (sur le même site d'Arte).
Voir aussi: extrait d'une interview de Françoise Giroud.
mercredi soir, sur Arte, une biographie de Pierre Mendès-France. Je faisais allusion à la barrière invisible qui semblait écarter ou déstabiliser certains hommes politiques à l'approche du centre du pouvoir. Au cours de l'émission, François Mitterrand interviewé donne son explication des déconvenues de carrière de Mendès:
"Pierre Mendès-France était d'abord d'un courage intellectuel et moral sans faille. Son analyse avait des failles. Selon moi. Et je pense qu'il avait gardé, ce qui est un mérite quand on voit le temps, je l'ai dit tout à l'heure il était parlementaire depuis 1936, il avait une certaine méconnaissance des hommes. Et de ce fait il s'est trouvé exposé en quelques circonstance à des déceptions qu'il ne méritait pas."
C'est à peu près la formule de ce que j'essayais de désigner dans ma note mais avec, au milieu, une manipulation ou un euphémisme, si l'on préfère. Qu'on relise les mots de Mitterrand (ça a l'exactitude d'une formule mathématique) et l'on y reconnaîtra une contradiction, claire mais peu distincte tellement elle est partie intégrante de la façon dont nous pensons la politique: "la méconnaissance des hommes", la "faille" de l'analyse de PMF, est un "mérite". "Méconnaissance des hommes" est ici à la place d'autre chose qu'elle masque. Selon moi.
Par chance, ce passage de l'émission est archivé en ligne sur le site d'Arte: l'extrait "Soutien des mendésistes" (c'est aussi l'occasion de revoir Mitterrand et de constater que l'approche -ultime - du pouvoir lui font tout le contraire d'une déstabilisation, je cherchais un mot tout à l'heure, "onction" est parasité par "onction ecclésiastique", pourtant, c'est bien ça: il est oint!)
Ecouter aussi: 3 extraits des causeries de PMF en 1954 (sur le même site d'Arte).
Voir aussi: extrait d'une interview de Françoise Giroud.
jeudi 17 février 2005
Laïcité (bêtisier): Naturalisée oui, mais sans foulard
J'ai retrouvé les références de l'article auquel je faisais allusion dans l'avant-dernier post. Il s'agit en réalité d'un article du Monde (24.12.04; l'article analogue dans Libé - 22.12.04 - est plus succint) auquel l'accès gratuit n'est plus possible mais qu'on peut retrouver sur le site de la section toulonnaise de la LDH.
Extrait:
"J’accompagnais ma mère, une femme de 53 ans qui porte un foulard depuis qu’elle a fait son pèlerinage, témoigne Amel Cheikhi, une informaticienne de 29 ans. A l’appel de son nom, nous nous sommes présentées mais une employée a demandé à ma mère de retirer son voile si elle voulait entrer. J’ai demandé pourquoi, expliqué que nous n’étions pas à l’école et que la loi sur la laïcité ne s’appliquait pas."Une autre jeune femme, non voilée, nouvellement naturalisée, a dû laisser sa mère voilée à la porte de la salle.
Devant les protestations, les deux sous-préfets qui présidaient la cérémonie se sont expliqués. "Cette cérémonie se veut à la fois solennelle et conviviale. Il y a des drapeaux, une Marianne, La Marseillaise est entonnée, constate l’un d’eux, Michel Theuil, directeur de cabinet du préfet. Le respect du principe de neutralité est une nécessité pour éviter toute interprétation communautariste, surtout dans ce département sensible où cohabitent harmonieusement de nombreuses communautés." (Rebond)
Extrait:
"J’accompagnais ma mère, une femme de 53 ans qui porte un foulard depuis qu’elle a fait son pèlerinage, témoigne Amel Cheikhi, une informaticienne de 29 ans. A l’appel de son nom, nous nous sommes présentées mais une employée a demandé à ma mère de retirer son voile si elle voulait entrer. J’ai demandé pourquoi, expliqué que nous n’étions pas à l’école et que la loi sur la laïcité ne s’appliquait pas."Une autre jeune femme, non voilée, nouvellement naturalisée, a dû laisser sa mère voilée à la porte de la salle.
Devant les protestations, les deux sous-préfets qui présidaient la cérémonie se sont expliqués. "Cette cérémonie se veut à la fois solennelle et conviviale. Il y a des drapeaux, une Marianne, La Marseillaise est entonnée, constate l’un d’eux, Michel Theuil, directeur de cabinet du préfet. Le respect du principe de neutralité est une nécessité pour éviter toute interprétation communautariste, surtout dans ce département sensible où cohabitent harmonieusement de nombreuses communautés." (Rebond)
Laïcité (bêtisier): Prêtre oui, mais pas sur la photo
Pour le bêtisier de la laïcité de Jean Baubérot, cette brève dans Libération d'aujourd'hui (17.02.2005):
Il est prêtre, travaille à Mulhouse. Et, tout bêtement, il souhaitait faire renouveller son passeport. Las, un agent de la mairie refuse ses photos d'identité car il porte son col romain? (...) Hier, le secrétaire général de la sous-préfecture de Mulhouse a fait amende honorable. "Il aurait pu avoir son passeport avec son col romain, il porte d'ailleurs ce col sur la photo d'identité. L'agent a dû confondre avec le port des signes religieux à l'école, il a fait l'amalgame."
Il est prêtre, travaille à Mulhouse. Et, tout bêtement, il souhaitait faire renouveller son passeport. Las, un agent de la mairie refuse ses photos d'identité car il porte son col romain? (...) Hier, le secrétaire général de la sous-préfecture de Mulhouse a fait amende honorable. "Il aurait pu avoir son passeport avec son col romain, il porte d'ailleurs ce col sur la photo d'identité. L'agent a dû confondre avec le port des signes religieux à l'école, il a fait l'amalgame."
mercredi 16 février 2005
Laïcité: le blogue de Jean Baubérot
Jean Baubérot, professeur à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, a été le seul membre de la Commission Stasi à s'abstenir jusqu'au bout sur la préconisation, dans le rapport, d'une loi interdisant les signes religieux "ostensibles" (voir l'article de Libération où il explique son vote). Depuis, le 31 décembre dernier (jour où il était reçu par Ali Badou dans les Matins de France-Culture), il met en ligne un blogue, jeanbauberotlaicite.blogspirit.com, que m'a signalé Eliane. Si le titre du blogue est maladroit (Jean Baubérot, Titulaire de la seule chaire en France consacrée à la Laïcité - note 2) à évoquer fort comme il le fait l'argument d'autorité, il est bourré de choses utiles, d'abord et essentiellement un examen du contenu de cette notion (précieuse) de laïcité qui est devenue une sorte de fétiche dans nos débats. On y trouve en particulier un bêtisier de la laïcité où je saurai désormais où poster lorsque je rencontrerai une information comme celle trouvée sur Libération il y a quelques mois à propos d'une dame d'âge mûr et d'origine maghrébine qui avait été expulsé d'une cérémonie d'accession à la nationalité dans une préfecture française parce qu'elle portait un (traditionnel) foulard (j'essaierai de retrouver la référence à l'occasion).
dimanche 13 février 2005
Ganesh scribe
Christian, qui est en train de finir une thèse sur l'apprentissage de la lecture, m'appelle ce matin parce qu'il avait besoin d'une vérification. Il avait lu dans la version J.-C. Carrière du Mahabharata que Ganesh, lorsque Vyasa lui eut demandé de prendre sous sa dictée le Bharata qu'il avait formé dans son imagination, le dieu à tête d'éléphant y mit une condition, que Vyasa ne cesse sa dictée avant d'arriver au bout. Vyasa accepta mais mit à son tour une condition: que Ganesh n'écrive rien qu'il n'ait d'abord compris.
Aucune des deux éditions d'extraits que je possède n'inclut le prologue. Résultat de mes recherches sur le net dans une note ici.
Autres Espaces: le blogue, Illich
Un peu par hasard, je découvre que Laurent Margantin (vers qui je lie de temps en temps depuis que Christian me l'a signalé, il y a 4 ans) a, outre son site, resignalé il y a peu, un blogue depuis mai dernier (avec un gabarit familier!).
Et, heureuse rencontre, je le découvre avec ce portrait d'Ivan Illich sur qui je me sentais en devoir d'un post depuis quelques jours. Le post est fait... de citations.
Citations d'un livre d'Illich dont j'ai rencontré peu d"écho, sur le net ou dans la presse, Du Lisible au Visible (trad. fr. 1991). qui, pour penser la mutation présente, explore un moment méconnu de l'histoire des médias, le moment scholastique, qui aurait effectué 3 siècles avant Gutenberg, une révolution fondamentale dans la technologie de l'objet livre par l'invention d'outils comme les index, les tables des matières ou la structuration spatiale de la page.
La citation que fait Margantin d'Illich sur son blogue rappelle plus directement ce qui avait rendu Illich célèbre, dans les années 1970 (La société sans école, Nemesis médicale...).
Revenant sur le blogue de Margantin pour rédiger ce post, j'y trouve ajouté au-dessus du post consacré à Illich une citation de Marx, ou "la mondialisation dans le Manifeste", plus immédiatement pertinente que celle d'Illich, (à condition qu'on veuille bien s'en servir pour penser et non pour s'en délecter morosement), pertinente en particulier à la discussion qui se reflète en ce moment dans la Cerisaie.
PS.- Ivan Illich est mort il y a 2 ans, le 5 décembre 2002. J'extrais de la notice mise en ligne sur le site du Nouvel Obs, cette caractérisation: S'il a été considéré comme un penseur subversif dans les milieux conservateurs, défendant des prises de position fondées sur la sociologie et l'économie politique, il n'a toutefois jamais fait l'objet de blâmes de la part de la hiérarchie catholique.
- Trouvé aussi d'Illich, sur le site de l'Agora, un hommage à Jacques Ellul à l'occasion de sa mort, en 1994. (A retrouver Jacques Ellul ici, je me dis que penser aujourd'hui, au moins pour le dillettante que je suis, c'est s'orienter dans un réseau compliqué de pensers contradictoires.)
Et, heureuse rencontre, je le découvre avec ce portrait d'Ivan Illich sur qui je me sentais en devoir d'un post depuis quelques jours. Le post est fait... de citations.
Citations d'un livre d'Illich dont j'ai rencontré peu d"écho, sur le net ou dans la presse, Du Lisible au Visible (trad. fr. 1991). qui, pour penser la mutation présente, explore un moment méconnu de l'histoire des médias, le moment scholastique, qui aurait effectué 3 siècles avant Gutenberg, une révolution fondamentale dans la technologie de l'objet livre par l'invention d'outils comme les index, les tables des matières ou la structuration spatiale de la page.
La citation que fait Margantin d'Illich sur son blogue rappelle plus directement ce qui avait rendu Illich célèbre, dans les années 1970 (La société sans école, Nemesis médicale...).
Revenant sur le blogue de Margantin pour rédiger ce post, j'y trouve ajouté au-dessus du post consacré à Illich une citation de Marx, ou "la mondialisation dans le Manifeste", plus immédiatement pertinente que celle d'Illich, (à condition qu'on veuille bien s'en servir pour penser et non pour s'en délecter morosement), pertinente en particulier à la discussion qui se reflète en ce moment dans la Cerisaie.
PS.- Ivan Illich est mort il y a 2 ans, le 5 décembre 2002. J'extrais de la notice mise en ligne sur le site du Nouvel Obs, cette caractérisation: S'il a été considéré comme un penseur subversif dans les milieux conservateurs, défendant des prises de position fondées sur la sociologie et l'économie politique, il n'a toutefois jamais fait l'objet de blâmes de la part de la hiérarchie catholique.
- Trouvé aussi d'Illich, sur le site de l'Agora, un hommage à Jacques Ellul à l'occasion de sa mort, en 1994. (A retrouver Jacques Ellul ici, je me dis que penser aujourd'hui, au moins pour le dillettante que je suis, c'est s'orienter dans un réseau compliqué de pensers contradictoires.)
mardi 8 février 2005
Turquie et Europe bloguées
Une tentative de synthèse des postions concernant l'adhésion de la Turquie sur le blogue Versac. Je résume:
- les pro de mauvaise foi,
- les pro qui voient les Turcs européens (ils ont un peu raison et beaucoup tort),
- les pro, dont Rocard, qui ont peur du choc des civilisations (ils sont à côté de la plaque),
- les contre pour des raisons historiques (affrontement séculaire entre l'empire ottoman et l'Europe, irrecevable),
- les contre pour le bien de la construction européenne (dont Sylvie Goulard et l'auteur du blogue),
- enfin Michel Onfray.
Un commentateur fait remarquer que ça fait 6 positions, lorsque Versac en annonçait 4. Il n'est pas difficile de rétablir l'arithmétique: la mauvaise foi n'est pas une position, au plus une attitude, (ou alors il faudrait ajouter les contre de mauvaise foi, non? ah, bon? y en n'a pas?) et Michel Onfray non plus.
Evidemment je ne vois pas les choses comme lui. Quelques remarques:
- les pros qui voient les Turcs européens, j'ai l'impression qu'ils sont un peu là pour la symétrie parce que je n'en ai pas rencontré, ni lu, ni entendu. Mais il est vrai que je ne fréquente pas les milieux d'affaires où il se peut bien qu'on en trouve.
- les pro qui ont peur du choc des civilisations. Là j'ai l'impression que c'est mettre les choses à l'envers et faire la peur changer de camp par une astuce que ma politesse naturelle m'empêchent de qualifier de mauvaise foi. L'astuce, l'opérateur de cette inversion, c'est le postulat (ou la thèse) que l'"islam, là n'est vraiment pas le problème". Whishfull thinking! (J'aimerais assez entendre l'argumentation qui soutiendrait cette thèse.)
- l'argument Bayrou: je renvoie à mon post précédent (rapport de la CIA): l'intégration politique a pris un coup dans l'aile du fait de la vague d'adhésion de 2004 et ceux qui continuent à vouloir un progrès de l'intégration politique feraient mieux de penser l'intégration européenne à deux niveaux. J'essaierai de revenir là-dessus, cette articulation du projet européen désormais sur deux niveaux, mais en attendant je remarque, parce que l'entend peu, pour ne pas dire pas du tout: les deux vitesses n'est pas un simple projet, il y a dans l'UE une petite UE à intégration plus forte, c'est la zone euro - et tout nous dit que s'il y a urgence à intégrer les politiques, c'est dans la zone euro.
- les pro de mauvaise foi,
- les pro qui voient les Turcs européens (ils ont un peu raison et beaucoup tort),
- les pro, dont Rocard, qui ont peur du choc des civilisations (ils sont à côté de la plaque),
- les contre pour des raisons historiques (affrontement séculaire entre l'empire ottoman et l'Europe, irrecevable),
- les contre pour le bien de la construction européenne (dont Sylvie Goulard et l'auteur du blogue),
- enfin Michel Onfray.
Un commentateur fait remarquer que ça fait 6 positions, lorsque Versac en annonçait 4. Il n'est pas difficile de rétablir l'arithmétique: la mauvaise foi n'est pas une position, au plus une attitude, (ou alors il faudrait ajouter les contre de mauvaise foi, non? ah, bon? y en n'a pas?) et Michel Onfray non plus.
Evidemment je ne vois pas les choses comme lui. Quelques remarques:
- les pros qui voient les Turcs européens, j'ai l'impression qu'ils sont un peu là pour la symétrie parce que je n'en ai pas rencontré, ni lu, ni entendu. Mais il est vrai que je ne fréquente pas les milieux d'affaires où il se peut bien qu'on en trouve.
- les pro qui ont peur du choc des civilisations. Là j'ai l'impression que c'est mettre les choses à l'envers et faire la peur changer de camp par une astuce que ma politesse naturelle m'empêchent de qualifier de mauvaise foi. L'astuce, l'opérateur de cette inversion, c'est le postulat (ou la thèse) que l'"islam, là n'est vraiment pas le problème". Whishfull thinking! (J'aimerais assez entendre l'argumentation qui soutiendrait cette thèse.)
- l'argument Bayrou: je renvoie à mon post précédent (rapport de la CIA): l'intégration politique a pris un coup dans l'aile du fait de la vague d'adhésion de 2004 et ceux qui continuent à vouloir un progrès de l'intégration politique feraient mieux de penser l'intégration européenne à deux niveaux. J'essaierai de revenir là-dessus, cette articulation du projet européen désormais sur deux niveaux, mais en attendant je remarque, parce que l'entend peu, pour ne pas dire pas du tout: les deux vitesses n'est pas un simple projet, il y a dans l'UE une petite UE à intégration plus forte, c'est la zone euro - et tout nous dit que s'il y a urgence à intégrer les politiques, c'est dans la zone euro.
dimanche 6 février 2005
Politique: Turquie (suite & pas fin)
Finalement, s'agissant de l'adhésion de la Turquie à l'Europe, je m'identifierais assez à la position de Jean Daniel telle qu'il l'a défendue samedi matin chez Finkielkraut: oui à l'adhésion de la Turquie si elle remplit les conditions. Encore faut-il que ces conditions soient clairement et concrêtement définies. Les critères de Copenhague sont trop généraux pour ne pas demander une déclinaison en questions concrètes (comme le droit à l'apostasie par exemple), les dites questions concrètes qui permettent de dire qu'aujourd'hui la Turquie ne satisfait pas aux conditions d'adhésion. Un tel travail de définition aurait l'avantage de nous faire quitter le théâtre des fantasmes pour les surprises de la réalité.
Politique: Turquie, Europe & CIA
Marianne titre "Aveu: un rapport de la CIA "Avec la Turquie l'Europe est foutue"" (j'aime bien "aveu", cette façon d'insinuer que toute cette histoire d'adhésion de la Turquie, c'est un complot américain pour nous niquer). De toutes façons assez sceptique sur la pertinence des analyses américains concernant la Turquie, je lis l'article pour me rendre compte que c'est pas tout à fait ça que raconte le rapport de la CIA mais plutôt qu'avec l'élargissement massif de l'année dernière, la définition d'une stratégie commune sera plus difficile, ce qui me semble assez indiscutable (au point de me faire apparaître la position de Bayrou soit stupide soit hypocrite). En d'autres termes, si l'Europe est en crise, ce n'est pas à cause de la Turquie mais à cause d'un élargissement qui a été fait à la hâte et sans vrai contrôle. Et c'est pas fini, la révision constitutionnelle française, destinée entre autres à permettre de soumettre l'adhésion d'un nouveau membre, dispose que cette possibilité ne sera ouverte qu'après l'adhésion de la Roumanie, de la Bulgarie et de la Croatie (pour mémoire: note). On ne saurait mieux faire comprendre que derrière le principe affiché, c'est le muslim qui est visé (cette figure ne vous rappelle rien?).
Le texte du rapport, "Mapping the Global Future", est déchargeable en ligne - un extrait ici.
Le texte du rapport, "Mapping the Global Future", est déchargeable en ligne - un extrait ici.
Politique (rapido): élections irakiennes
En début de semaine, on s'est dit que Bush avait gagné son pari, une fois de plus. Et on pouvait pas tout à fait le regretter parce qu'on était plutôt content pour les Irakiens. Ce matin, chez Meyer, Max Gallo nous engueule: on manquerait de sens critique. Je préfère le commentaire de Jeff Danziger dans le NY Times de mardi:
Liens "radios" sous la main (souris)
Pour ne pas perdre tout à fait son temps pendant le butinage sur la toile, on peut écouter la radio: ajouté des liens "radios" dans la barre latérale.
dimanche 30 janvier 2005
Les mésaventures de Luc Ferry
En parallèle au post précédent, l'émission "Le Rendez-vous des politiques", où était reçu Luc Ferry, qui dit des choses intéressantes et sans langue de bois.
Voir en particulier son cahier des charges (très contrarié du fait, dit-il, de son environnement gouvernemental):
"Jean-Pierre Raffarin m'a demandé d'entrée de jeu de faire 4 réformes, 4 réformes avec lesquelles j'étais d'accord (...):
- la suppression des emplois jeunes (...),
- la décentralisation (...),
- la réforme des retraites (...),
- une rigueur budgétaire (...)
en échange, je disais, laissez-moi faire les 3 sujets auxquels je tiens:
- la lutte contre l'illétrisme (...),
- la question des sorties sans diplômes (...),
- la question de la prise en charge du handicap (...)
- et l'autonomie des universités."
(On remarquera que les 3 sujets de LF sont 4, comme les mousquetaires!)
Le bilan est assez limpide. Ce qui est étonnant, pour qui garde un peu de candeur à l'endroit de la culture politique française, c'est que LF n'ait pas démissionné mais qu'il ait été débarqué.
Voir en particulier son cahier des charges (très contrarié du fait, dit-il, de son environnement gouvernemental):
"Jean-Pierre Raffarin m'a demandé d'entrée de jeu de faire 4 réformes, 4 réformes avec lesquelles j'étais d'accord (...):
- la suppression des emplois jeunes (...),
- la décentralisation (...),
- la réforme des retraites (...),
- une rigueur budgétaire (...)
en échange, je disais, laissez-moi faire les 3 sujets auxquels je tiens:
- la lutte contre l'illétrisme (...),
- la question des sorties sans diplômes (...),
- la question de la prise en charge du handicap (...)
- et l'autonomie des universités."
(On remarquera que les 3 sujets de LF sont 4, comme les mousquetaires!)
Le bilan est assez limpide. Ce qui est étonnant, pour qui garde un peu de candeur à l'endroit de la culture politique française, c'est que LF n'ait pas démissionné mais qu'il ait été débarqué.
Comment mieux enseigner les mathématiques?
Hier, dans Science-Frictions, sur France-Culture, "Comment mieux enseigner les mathématiques?", Michel Alberganti recevait Laurent Lafforgue, professeur à l'IHES, médaille Fields (le "Nobel" des mathématiques) 2002, et Jean-Paul Delahaye, professeur à l'UST de Lille, pour traiter de la situation (très mauvaise) de l'enseignement des mathématiques. Parmi le concert assez nombreux qui déplore l'état de l'enseignement en France et dans le consensus qui se dégage tant bien que mal contre le "pédagogisme" (qui a été?) dominant dans la formation des enseignants et l'élaboration des programmes (lequel consensus n'a contre lui que d'être plutôt porté par des gens de droite), cet entretien structure un peu le constat (ce qui n'est pas étonnant venant de mathématiciens), d'abord en pointant le manque sur l'essentiel, à savoir sur le raisonnement mathématique ("Même dans les filières d’excellence, nous avons entendu, par exemple, des professeurs de certaines des meilleures classes préparatoires scientifiques de France témoigner que les étudiants leur arrivent
sans savoir ce qu’est une démonstration et en ignorant jusqu’aux règles élémentaires de la logique."*), ensuite en liant ce déficit au déficit d'apprentissage de la langue ("L'enseignement le plus fondamental est à l’évidence celui de notre langue nationale, le français. À l’école primaire, l’apprentissage de la lecture et de l’écriture doit avoir priorité sur tous les autres."*), enfin en replaçant les mathématiques au centre de l'enseignement scientifique.
Les deux citations ci-dessus (*) sont extraites du texte "Les savoirs fondamentaux au service de l'avenir scientifique et technique. Comment les réenseigner." par Roger Balian, Jean-Michel Bismut, Alain Connes, Jean-Pierre Demailly, Laurent Lafforgue, Pierre Lelong et Jean-Pierre Serre, qu'on peut trouver à décharger sur le site de la Fondation pour l'innovation politique.
sans savoir ce qu’est une démonstration et en ignorant jusqu’aux règles élémentaires de la logique."*), ensuite en liant ce déficit au déficit d'apprentissage de la langue ("L'enseignement le plus fondamental est à l’évidence celui de notre langue nationale, le français. À l’école primaire, l’apprentissage de la lecture et de l’écriture doit avoir priorité sur tous les autres."*), enfin en replaçant les mathématiques au centre de l'enseignement scientifique.
Les deux citations ci-dessus (*) sont extraites du texte "Les savoirs fondamentaux au service de l'avenir scientifique et technique. Comment les réenseigner." par Roger Balian, Jean-Michel Bismut, Alain Connes, Jean-Pierre Demailly, Laurent Lafforgue, Pierre Lelong et Jean-Pierre Serre, qu'on peut trouver à décharger sur le site de la Fondation pour l'innovation politique.
dimanche 23 janvier 2005
Entropie: Babylone (suite)
La semaine dernière, en postant cette nouvelle, je me disais: "On va voir comment l'opinion publique va traiter ça mais vu la façon dont les pillages des musées ont été assez vite été passé par pertes et profits, on peut prévoir que le sort de Babylone n'empêchera pas grand monde de dormir." Et bien, c'est confirmé: la nouvelle a diffusé sur les médias comme sur une grande mare l'onde causée par un petit caillou, jusqu'aux rives et c'est tout. Pourtant, ce genre de nouvelle, comme celle des pillages des musées iraquiens au début de l'intervention américaine, attestent de la barbarie de l'administration qui fait la guerre en Iraq autant que les tortures d'Abu Ghraib.
dimanche 16 janvier 2005
Entropie: Babylone
Les infos tout à l'heure m'apprennent les dégradations subies par le site de Babylone du fait de l'installation d'un camp militaire américano-polonais. Ça me met en rage.
On trouve sur le site du British Museum le texte du rapport de John Curtis qui est à l'origine de l'information.
Plus:
- La dépèche Reuters et l'article du Guardian qui ont lancé l'information avant-hier;
- Un article en français dans le Courrier International;
- Et une rafale de liens dans le Quick Blog.
On trouve sur le site du British Museum le texte du rapport de John Curtis qui est à l'origine de l'information.
Plus:
- La dépèche Reuters et l'article du Guardian qui ont lancé l'information avant-hier;
- Un article en français dans le Courrier International;
- Et une rafale de liens dans le Quick Blog.
Hits et Tsunami
La fréquentation des blogues a fait un bond ces derniers jours. Ce qui m'est un peu mystérieux. J'ai tout de même identifié un facteur de cette augmentation: c'est le post "Tsnunami: Siberut" où je répercutais un mel de Christophe. La plus grande partie des visites me vient par des moteurs de recherche et environ la moitié des requêtes sont sur "Siberut" et "Tsunami". Cercamon aura donc participé à ce mouvement noté dans les médias d'installation des blogues comme source d'information à l'occasion de la catastrophe asiatique. Y compris du côté problématique: l'information selon quoi Siberut aurait dérivé de 20 mètres vers l'ouest est au conditionnel et demande évidemment à être vérifiée!
Post sur le journal de butinage.
Post sur le journal de butinage.
mercredi 5 janvier 2005
Quick Blog
Créé ce matin "Quick Blog" pour utiliser la fonction "blog this" intégrée dans FireFox et pour éviter d'encombrer les autres blogues avec des posts réduits à un simple lien (je continue d'envoyer vers les "ressources alternatives" les liens bibliothécaires). Il remplace le "Quick Blog" que j'avais créé avec Bloglines, dont le format était moins satisfaisant.
Il est inauguré par deux posts en rapport avec la situation de l'ensemble orthodoxe en Europe.
Il est inauguré par deux posts en rapport avec la situation de l'ensemble orthodoxe en Europe.
samedi 1 janvier 2005
1er janvier
La journée est superbe, baignée de lumière. Le ciel, cette nuit aussi, était net mais moi je ne l'étais plus trop. J'ai tout de même retrouvé les seules deux constellations que je connais avant de rentrer dans la maison. Je me réveille en milieu de matinée, un peu écoeuré, un peu irrité, dizzy, et dans la fenêtre en face de mon lit un pur soleil illumine les belles maisons de l'autre côté sur la pente de Bendejun. Comme tous les ans, ou presque, je me dis que c'est une curieuse façon de commencer l'année, en retard sur le jour et avec plus ou moins de gueule de bois!
Mais la promesse du jour chassera la mélancolie. A ceux qui passent par ici, une bonne année 2005, lumineuse. Et en manière d'étrennes (et de contre-pied), quelques lignes d'Edmond Jabès que je viens de rencontrer chez Youssef Seddik.
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