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pp. 181 sq. Au terme de ce parcours nous nous trouvons devant une alternative, soit maintenir le sens classique de la sagesse en reprenant le thème grec de la substance tout en lui intégrant la réflexivité moderne, ce que fait Hegel. soit comprendre le désir irrépressible de présence comme l'autre absolu de [182] la cohérence. Il nous semble que cette alternative, qui est un des enjeux de la Logique, trouve une « application » dans le débat qui a opposé Alexandre Kojève et Georges Bataille dans les années 1950. Kojève consacre de nombreuses pages à la sagesse dans son commentaire du chapitre VIII de la Phénoménologie de l'Esprit de Hegel dans son Introduction à la lecture de Hegel (1947). « Le Sage, dit Kojève, est l'homme capable de répondre d’une manière compréhensible, voire satisfaisante, à toutes les questions qu’on peut lui poser au sujet de ses actes, et répondre de telle façon que l’ensemble de ses réponses forme un discours cohérent. Ou bien encore, ce qui revient au même : le Sage est l'homme pleinement et parfaitement conscient de soi1."»