Qui a dit que tout était perdu ? (Libération)
Ma nièce a quitté Cuba à l’âge de neuf ans. C’était une petite fille intelligente, elle avait de l’humour et une sacrée personnalité qui charmait tout le monde, sans compter qu’elle était une excellente élève. Arrivés en Espagne, cherchant leur chemin dans ce nouveau pays, ses parents ne mesurèrent pas les ravages que la télévision allumée en permanence était en train de produire sur son cerveau qui se gorgeait comme une éponge, jusqu’au jour où elle sortit de la salle de bains maquillée et habillée comme une pétasse, le ventre à l’air, le nombril orné d’un piercing et d’un tatouage. Elle déclara qu’elle voulait abandonner l’école pour devenir danseuse à l’Operación Triunfo (l’équivalent espagnol de la Star Académie) et s’acheter une voiture. Aujourd’hui, elle travaille comme caissière dans un supermarché, gagne 600 euros par mois, est partie de la maison, a perdu sa voiture faute de pouvoir en rembourser le crédit. Elle n’a aucune ambition, elle traîne dans les rues, persuadée de vivre dans un vulgaire clip de MTV.
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