L’image parasite. Après le journalisme citoyen (Betapolitique)
Face à la croissance de l’utilisation des documents amateurs dans les contextes médiatiques, les professionnels insistent volontiers sur le critère qui fait tout le prix de leur activité : la validation de l’information. Mais la grille de lecture appliquée au contenu brut modifie les conditions de sa réception. Parce qu’il donne accès à la source primaire, le clic sur le lien hypertexte place l’internaute dans un rapport à l’événement qui est semblable à celui du journaliste. Alors que l’échange médiatique nous a habitué à une consommation passive de l’information, la découverte solitaire du document intégral confronte à un autre type d’appréciation, qui requiert de chacun l’effort d’évaluer le contenu consulté. Dans des contextes d’interprétation flottante, chacun peut se faire son opinion à sa guise. « Je vais revoir la vidéo », écrit ainsi un internaute en commentaire d’un billet de Daniel Schneidermann sur le Big Bang Blog pour préciser une interprétation.
Voir aussi le compte-rendu que fait AG de son expérience de journalisme citoyen (après l'occupation de l'EHESS, au printemps dernier) sur HAL-SHSpdf].
[Extrait:
Le fait que le mouvement anti-CPE accédait à l’état d’un nouvel exemple de “journalisme citoyen” n’a pas été signalé par un éditorialiste français mais, dès le 24 mars, par le co-fondateur de Flickr, Stewart Butterfield, sur le blog de l’application. Dans un billet significativement intitulé “Eyes of the World”, le développeur identifiait non sans fierté cette nouvelle fonction de média du site, tout en reconnaissant que celui-ci n’avait jamais été imaginé à cette fin. Spontanément créée par les usagers de l’outil, cette pratique du canal va continuer à bousculer la circulation de l’information. Cela n’a pas été fait exprès. Simplement, nous en avions besoin.(Premier compte-rendu ici.)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire