mardi 31 octobre 2006

Liberté irrépressible?

Il y a quelques jours je déposais un billet évoquant les possibilités qu'offraient les nouveaux outils technologiques (spécialement les téléphones "couteaux suisses" alliés au web) pour la défense des libertés. L'optimisme ne saurait être cependant que modéré: les dirigeants prennent conscience de la puissance de ces technologies et réagissent de manières diverses qui vont des crispations françaises aux brutalités chinoises ou iraniennes en passant par les réquisitions américaines sur les données (voir l'article de Samizdat.net pour un catalogue).

A l'occasion du Forum sur la Gouvernance d'Internet (IGF) qui se tient à Athènes toute cette semaine, Amnesty International a publié une déclaration et lancé un appel aux blogueurs pour leur demander de défendre la liberté d'expression sur Internet et en faveur du blogueur iranien Kianoosh Sanjari, détenu au secret depuis le début du mois.

La campagne irrépressible.info propose aux blogueurs, outre la signature de la déclaration, l'inclusion sur leur site, de diffuser sur leur site "des extraits de documents qui ont été censurés. Ce que je fais ici 'en ahut à droite). Un clic sur la fenêtre mène au site censuré.

(via samizdat.net)

Défendre les droits humains dans le cyberespace - Amnesty International
La période de grâce initiale, durant laquelle les internautes jouissaient d’une liberté totale, est terminée maintenant que les autorités ont rattrapé leur retard technologique.
Déclaration d'Amnesty International à l'ouverture du Forum sur la gouvernance d'Internet, Athènes 2006 - Amnesty International
Toutefois, si Internet a apporté la liberté d'information à des millions d'utilisateurs, il a également signifié l'emprisonnement pour d'autres, lorsque les gouvernements cherchent à restreindre les libertés. Des sites web et des blogs ont été fermés ; des pare-feux sont mis en place pour bloquer l'accès à l'information. Des gouvernements ont limité ou bridé les moteurs de recherche afin que les personnes vivant sur leur territoire ne puissent plus accéder à certaines informations.
Accueil | irrepressible.info Campagne d’Amnesty International
Des forums de discussion sont surveillés. Des blogs sont supprimés. Des sites Internet sont bloqués. Des moteurs de recherche sont bridés. Des personnes sont emprisonnées uniquement parce qu’elles ont mis en ligne et partagé des informations.
samizdat.net
L’appel a été lancé alors que se prépare le Forum sur la gouvernance d’Internet (IGF). Ce forum aura lieu à Athènes, du 30 octobre au 2 novembre, et portera sur l’avenir d’Internet. Amnesty International a publié une déclaration destinée à l’IGF le 27 octobre. Pendant le Forum, une délégation de l’organisation veillera à ce que les droits humains ne soient pas laissés de côté et restent au cœur des débats.

La déclaration d’Amnesty International coïncide également avec un appel urgent pour la défense d’un blogueur iranien arrêté ce même mois. Kianoosh Sanjari a été interpellé au début du mois d’octobre alors qu’il rassemblait des informations sur des affrontements entre les forces de sécurité et des sympathisants de l’ayatollah chiite Boroujerdi.

Yahoo!, par le biais de son partenaire chinois, Alibaba, a transmis aux autorités chinoises des informations confidentielles et personnelles concernant ses utilisateurs. Ces informations ont servi à condamner et à emprisonner des journalistes.

Microsoft a fermé le blog de Zhao Jing, un chercheur du New York Times basé à Pékin, à la demande du gouvernement chinois.

Pendant ce temps, Google lançait, pour le marché chinois, une version censurée de son moteur de recherche.

Par l’intermédiaire de sa messagerie Yahoo, le journaliste chinois Shi Tao avait envoyé un courrier électronique à un site web situé aux États-Unis. Il y résumait une directive interne du gouvernement chinois destinée aux journalistes et concernant le traitement médiatique de l’anniversaire des événements de la place Tiananmen. Shi Tao a été condamné à dix ans d’emprisonnement pour avoir «divulgué des secrets d’État à l’étranger».

En Tunisie, Mohammed Abbou, avocat et défenseur des droits humains, purge une peine de trois ans et demi d’emprisonnement, essentiellement pour avoir publié sur Internet des articles critiquant les autorités tunisiennes.

Le dissident vietnamien Truong Quoc Huy a été arrêté pour la première fois en octobre 2005 avec deux autres jeunes gens. Il avait participé à une discussion sur un site web consacré à la démocratie et aux droits humains. Il a été détenu au secret pendant neuf mois, puis relâché. Toutefois, le 18 août 2006, il a de nouveau été arrêté alors qu’il était connecté à une salle de discussion en ligne, dans un cybercafé de Ho Chi Minh-Ville. L’endroit où il se trouve reste inconnu et aucune accusation le concernant n’a été rendue publique.

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