Cette semaine j'ai enfin lu l'Etrange défaite de Marc Bloch, le bilan qu'il fait, en 1940, de la défaite. C'est un (petit) livre que j'avais envie de lire depuis assez longtemps déjà et l'occasion m'en a été donnée par la publication d'un recueil d'oeuvres "politiques" de Marc Bloch chez Quarto (L'Histoire, la Guerre, la Résistance.- Quarto, Gallimard, 2006) cette année et par la présentation qui en a été faite la semaine dernière aux "lundis de l'histoire" par son éditeur Annette Becker.
L'application que je n'ai pu m'empêcher de faire, pendant l'écoute, à notre présent m'a fait froid dans le dos (on peut juger si j'erre à la lecture de quelques extraits).
Marc Bloch dit quelque part vers la fin de son livre:
"Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération." (p. 646)
J'ai d'abord lu ça avec un peu de scepticisme et en me disant que selon ce critère je suis un piètre compreneur de l'histoire de France (ce qui n'est peut-être pas faux): il me faudrait pas mal de mise en scène pour me faire vibrer à l'un ou l'autre de ces évènements. Et puis je me suis rappelé le sondage récent, au plus fort de l'affaire du CPE: 83% des Français attendaient un acte du Président de la République ("les grenouilles veulent un roi" me suis-je dit méchamment). A quoi j'ai superposé les ferveurs manifestives simultanées. Ne serait-ce pas là une dualité fondamentale de notre être national? Le Front Populaire et la dédition à Pétain au temps de Marc Bloch?
L'application que je n'ai pu m'empêcher de faire, pendant l'écoute, à notre présent m'a fait froid dans le dos (on peut juger si j'erre à la lecture de quelques extraits).
Marc Bloch dit quelque part vers la fin de son livre:
"Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération." (p. 646)
J'ai d'abord lu ça avec un peu de scepticisme et en me disant que selon ce critère je suis un piètre compreneur de l'histoire de France (ce qui n'est peut-être pas faux): il me faudrait pas mal de mise en scène pour me faire vibrer à l'un ou l'autre de ces évènements. Et puis je me suis rappelé le sondage récent, au plus fort de l'affaire du CPE: 83% des Français attendaient un acte du Président de la République ("les grenouilles veulent un roi" me suis-je dit méchamment). A quoi j'ai superposé les ferveurs manifestives simultanées. Ne serait-ce pas là une dualité fondamentale de notre être national? Le Front Populaire et la dédition à Pétain au temps de Marc Bloch?
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