Il y a 20 ans, le 29 avril 1986, j'étais à New York, que je visitais pour la première fois. Le pays du bord du fleuve où je vivais cette année-là était encore couvert de neige lorsque je l'avais quitté et j'avais trouvé sur New York, comme si le printemps était venu à ma rencontre, des journées douces et ensoleillées de printemps, assez semblables à nos journées d'avril 2006 sur ma vallée niçoise. J'habitais ces quelques jours en plein coeur de Manhattan, à deux pas de Times Square, chez Frédéric et Nathalie. Nathalie travaillait aux Nations Unies et Frédéric, auteur de bandes dessinées, l'avait suivie. Ils n'étaient à New York que depuis quelques mois et ils n'étaient pas sûrs d'y rester très longtemps.
Le mardi 29 était mon premier jour à New York, j'étais arrivé la veille d'Old Saybrook où j'avais laissé la voiture. J'avais pris le train et j'étais arrivé en fin d'après-midi, à Penn Station, à walking distance, même chargé de deux gros sacs, de l'appartement de Fredéric et Nathalie. Natahalie n'était pas revenue des Nations Unies et Frédéric m'avait amené sur le toit-terrasse d'un immeuble. Nous y sommes restés jusqu'au tomber de la nuit, Fred me nommait les gratte-ciels autour de nous, ceux que nous pouvions voir de ce toit, dont nous visiterions les lobbies les jours suivants. (Je ne connaissais pas Fred avant de venir et je n'avais dû rencontrer Nathalie qu'une fois ou deux, ils furent des hôtes parfaits et Fred un guide incomparable. Disposant de plus de temps que Nathalie il avait fait de Midtown Manhattan son village, il en connaissait les ressources, les passages et les prestiges et il me les prodigua avec une flegmatique générosité.)
Le lendemain de mon arrivée, le mardi 29, il était convenu que nous irions voir ensemble le Flatiron Building et c'est en chemin, après un petit déjeuner tardif, que nous avons découvert, en lettres lumineuses sur le journal déroulant du One Times Square, la nouvelle de l'incendie de la centrale de Tchernobyl. Le texte déroulant ne cachait rien de l'ampleur pressentie de la catastrophe et ici, sur Times Square, épelée sur ce ruban connu par la fiction cinématographique, la nouvelle avait quelque chose d'irréel, ou peut-être à cause de la claire netteté du jour, d'hyperréel. Le journal lumineux aurait pu aussi bien nous annoncer l'arrivée des Martiens sur Chicago.
(à suivre)
Le mardi 29 était mon premier jour à New York, j'étais arrivé la veille d'Old Saybrook où j'avais laissé la voiture. J'avais pris le train et j'étais arrivé en fin d'après-midi, à Penn Station, à walking distance, même chargé de deux gros sacs, de l'appartement de Fredéric et Nathalie. Natahalie n'était pas revenue des Nations Unies et Frédéric m'avait amené sur le toit-terrasse d'un immeuble. Nous y sommes restés jusqu'au tomber de la nuit, Fred me nommait les gratte-ciels autour de nous, ceux que nous pouvions voir de ce toit, dont nous visiterions les lobbies les jours suivants. (Je ne connaissais pas Fred avant de venir et je n'avais dû rencontrer Nathalie qu'une fois ou deux, ils furent des hôtes parfaits et Fred un guide incomparable. Disposant de plus de temps que Nathalie il avait fait de Midtown Manhattan son village, il en connaissait les ressources, les passages et les prestiges et il me les prodigua avec une flegmatique générosité.)
Le lendemain de mon arrivée, le mardi 29, il était convenu que nous irions voir ensemble le Flatiron Building et c'est en chemin, après un petit déjeuner tardif, que nous avons découvert, en lettres lumineuses sur le journal déroulant du One Times Square, la nouvelle de l'incendie de la centrale de Tchernobyl. Le texte déroulant ne cachait rien de l'ampleur pressentie de la catastrophe et ici, sur Times Square, épelée sur ce ruban connu par la fiction cinématographique, la nouvelle avait quelque chose d'irréel, ou peut-être à cause de la claire netteté du jour, d'hyperréel. Le journal lumineux aurait pu aussi bien nous annoncer l'arrivée des Martiens sur Chicago.
(à suivre)
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