Hier soir sur Arte, un documentaire sur une mission archéologique dans le Karakum: "Les secrets du Karakoum" (laquelle faisait suite à une première émission la semaine dernière, que je n'ai malheureusement pas vue - fiche programme).
Le professeur Gabriele Rossi-Osmida, du Centro Studi Ricerche Ligabue, de Venise, fouille le site d'Adji Kui, un site de l'âge du bronze (- 3000) dans le désert du Karakum, au Turkménistan, dans la région de Mary ou Merw, dans le sud-est du pays, ce qui s'appelait la Margiane. Ce qui est frustrant dans ces documentaires, c'est qu'on passe directement de la macroscopie au panoramique, du suivi des gestes concrets aux hypothèses explicatives les plus audacieuses et qui, faute d'explications ou de démonstartions intermédiaires, paraissent arbitraires.
Les résultats acquis par le prof. Rossi-Osmida seraient les suivants:
- transformation de motifs de statuettes de déesses mères en statuettes masculines, de dieu mâle, qui témoigneraient de la transfomation de la société matriarcale en société patriarcale,
- représentation sur une série de sceaux des épisodes de la légende d'Etana, mise, plus tard, par écrit, en Mésopotamie, qui témoigneraient de l'interprétation mythique de la révolution patriarcale (note).
Dans le documentaire, l'argumentation du second point se basait sur toute une série de reproductions des sceaux trouvés sur le site. Malheureusement, les dessins faits directement depuis les objets passaient très vite à l'écran et ne se retrouvent pas sur le site (assez pauvre) de l'expédition.
Pour moi, cependant, la découverte la plus secouante, c'est celle de cette culture de Margiane, à mi-chemin entre la Mésopotamie et l'Indus, juste au milieu, et appartenant à la même sphère culturelle que la première. Jusque là je croyais que les contacts entre la civilisation de Mohenjo-Daro et Sumer n'avaient pu se faire régulièrement que par la mer.
D'après Gabriele Rossi-Osmida, la culture des oasis du Karakum se serait éteinte vers - 2000 à cause de la concurrence des grandes cultures urbaines de Sumer et de l'Indus qui en auraient drainé les talents.
Voir dans le journal de butinage une récapitulation de liens.
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