Je me réveille tard ce matin, je récupère par une nuit longue
(relativement, je ne me suis pas endormi tôt non plus) les nuits courtes
de la semaine. C'est un peu grâce au chat qui dormait si bien, si
décidément, lors de mes précédents réveils. Je fais la vaisselle pendant que chauffe l'eau de mon petit déjeuner, en
écoutant le service protestant. Epître aux Philippiens, 2:
- Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus Christ,
- lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu,
- mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme,
- il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix.
- C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom,
- afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre,
- et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.
Et lorsque advient le moment du Notre Père, je m'interromps et le
prononce à voix haute avec le pasteur. Et puis il est dix heures et
commence la messe. La messe, je ne l'écoute pas en général, je ne
l'écoute presque jamais à vrai dire.
Ce jeudi matin de l'Ascension, les programmes de France-Culture,
sont ceux d'un dimanche et je me demande: où sont les militants de la
laïcité?
Qui écoute la messe, d'aujourd'hui ou du dimanche? Quelle
proportion des auditeurs de France-Culture? Chaque année le jour de
l'Ascension est férié et la radio publique diffuse la messe. Sur France
Culture, sur la radio publique, les catholiques ont la messe, les
protestants ont un service, les autres chrétiens et les juifs une
émission semi-religieuse et les musulmans une émission pas religieuse du
tout, aux horaires erratiques. La commission Stasi de 2003 avait inclus
dans ses recommandations, en même temps que l'interdiction du foulard
islamique à l'école, celle de l'institution de deux jours fériés pour
les fêtes de Kippour et de l'Aïd el Kebir. Cette dernière recommandation
avait été repoussée par le président Chirac, soutenu par la presque
totalité de la classe politique[1] qui y voyait du "communautarisme"[2].
- y compris François Bayrou mais pas François Hollande ni Emmanuel Valls (note pour moi-même)
- Elisabeth Badinter arguait que la population juive ne représentait qu'un pour cent de la population et que sur ce un pour cent la moitié seulement pratiquait (ce qui me semble beaucoup) et qu'on n'allait pas faire un jour férié pour 300 000 personnes. Elle ne disait rien, à ma connaissance, des pourcentages de musulmans, dans la population française ou de pratiquants.