mercredi 11 janvier 2006

Lecture: Edmund Husserl: La Crise des sciences européennes, 1936

"Porter la raison latente à la compréhension de ses propres possibilités et ouvrir ainsi au regard la possibilité d'une métaphysique en tant que possibilité véritable, c'est là l'unique chemin pour mettre en route l'immense travail de réalisation d'une métaphysique, autrement dit d'une philosophie universelle. C'est uniquement ainsi que se décidera la question de savoir si le Télos qui naquit pour l'humanité européenne avec la naissance de la philosophie grecque: vouloir être une humanité issue de la raison philosophique et ne pouvoir être qu'ainsi - dans le mouvement infini où la raison passe du latent au patent et la tendance infinie à l'auto-normation par cette vérité et authenticité humaine qui est sienne - n'aura été qu'un simple délire de fait historiquement repérable, l'héritage contingent d'une humanité contingente, perdue au milieu d'humanités et d'historicités tout autres; ou bien si, au contraire, ce qui a percé pour la première fois dans l'humanité grecque n'est pas plutôt cela même qui, comme entéléchie, est inclus par essence dans l'humanité comme telle."

(Die Krisis der europäischen Wissenschaften, § 6. Cité par Gérard Granel dans son article "Husserl" de l'Encyclopaedia Universalis.)

(Granel glose plus loin: "Il n'y a pas plus de sens à vouloir être husserlien aujourd'hui que leibnizien ou aristotélicien. C'est même avec la "disparition" de Husserl, quelque part vers le milieu des années cinquante, qu'il est devenu évident que toute métaphysique, et toute la métaphysique, avait basculé par-dessus l'horizon et qu'un nouveau ciel de la préoccupation étendait partout sa nuit claire et son chiffre inconnu." !)

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