Une tentative de synthèse des postions concernant l'adhésion de la Turquie sur le
blogue Versac. Je résume:
- les pro de mauvaise foi,
- les pro qui voient les Turcs européens (ils ont un peu raison et beaucoup tort),
- les pro, dont Rocard, qui ont peur du choc des civilisations (ils sont à côté de la plaque),
- les contre pour des raisons historiques (affrontement séculaire entre l'empire ottoman et l'Europe, irrecevable),
- les contre pour le bien de la construction européenne (dont Sylvie Goulard et l'auteur du blogue),
- enfin Michel Onfray.
Un commentateur fait remarquer que ça fait 6 positions, lorsque Versac en annonçait 4. Il n'est pas difficile de rétablir l'arithmétique: la mauvaise foi n'est pas une position, au plus une attitude, (ou alors il faudrait ajouter les contre de mauvaise foi, non? ah, bon? y en n'a pas?) et Michel Onfray non plus.
Evidemment je ne vois pas les choses comme lui. Quelques remarques:
- les pros qui voient les Turcs européens, j'ai l'impression qu'ils sont un peu là pour la symétrie parce que je n'en ai pas rencontré, ni lu, ni entendu. Mais il est vrai que je ne fréquente pas les milieux d'affaires où il se peut bien qu'on en trouve.
- les pro qui ont peur du choc des civilisations. Là j'ai l'impression que c'est mettre les choses à l'envers et faire la peur changer de camp par une astuce que ma politesse naturelle m'empêchent de qualifier de mauvaise foi. L'astuce, l'opérateur de cette inversion, c'est le postulat (ou la thèse) que l'"islam, là n'est vraiment pas le problème". Whishfull thinking! (J'aimerais assez entendre l'argumentation qui soutiendrait cette thèse.)
- l'argument Bayrou: je renvoie à mon
post précédent (rapport de la CIA): l'intégration politique a pris un coup dans l'aile du fait de la vague d'adhésion de 2004 et ceux qui continuent à vouloir un progrès de l'intégration politique feraient mieux de penser l'intégration européenne à deux niveaux. J'essaierai de revenir là-dessus, cette articulation du projet européen désormais sur deux niveaux, mais en attendant je remarque, parce que l'entend peu, pour ne pas dire pas du tout: les deux vitesses n'est pas un simple projet, il y a dans l'UE une petite UE à intégration plus forte, c'est la zone euro - et tout nous dit que s'il y a urgence à intégrer les politiques, c'est dans la zone euro.