J'ai un peu l'impression que, d'après ce qu'on peut savoir en tant qu'historien et d'après ce qu'ont raconté bon nombre de voyageurs occidentaux dans le monde musulman... vous allez me dire que peut-être je suis un peu idéaliste et angélique, mais j'ai un peu l'impression que dans les vieilles cités musulmanes avant les agressions dont le monde musulman a été victime, d'une certaine manière dans ces sociétés, malgré toutes les injustices, malgré toutes les violences, tous les manques, et bien il régnait une sorte de plénitude apaisée, je dirais presque paresseuse, et ironique, et je me dis que, peut-être, dans ces cités-là, il était possible d'approcher ce que j'appelerais, pour ne pas aller plus loin, une pleine jouissance de l'être, une manière d'être au monde avec quelque chose qu'on pouvait appeler de la sérénité, dans une discipline rituelle apaisante et un quotidien où chaque geste, chaque parole, chaque jour a du sens, avait son sens et sa juste place dans un dessein, le dessein divin, si vous voulez, dans un projet qui dépassait l'homme mais où néanmoins aucune personne n'était écartée.
...
Finalement, c'est quoi, l'expérience méditative, l'expérience de la prière, qui est quand même le chemin essentiel? Ce n'est pas quelque chose qui nous amène à parler de Dieu, ce n'est pas quelque chose qui nous amène à parler à Dieu, c'est quoi concrêtement? C'est un homme, c'est l'homme qui institue simplement un interlocuteur intime qu'il nomme Dieu, à qui il s'adresse de diverses manières, le plus souvent stériles. De ce moment il se trouve en face de quelque chose d'insaisissable, quelque chose d'invisible, de muet, de silencieux mais quelque chose qui parfois, par éclairs soudains, fugitivement, peut se goûter, c'est le terme qu'utilisent les mystiques, peut se goûter au plus profond de soi et au plus loin dans l'univers. Alors l'homme qui a fait cette démarche sait que Celui qu'il a nommé Dieu est bien Dieu.
(Rochdy Alili, interrogé par Jacques Munier sur France-Culture, dans les Chemins de la Connaissance, émission du 15 février dernier (p). Rochdy Alili est l'auteur de l'Islam à l'usage de ma fille, de l'Eclosion de l'islam et de Qu'est-ce que l'Islam?.)
dimanche 27 février 2005
L'Imbécile
Même chez l'homme le plus intelligent, il reste toujours assez d'étoffe pour faire un imbécile. (Julien Green)
mercredi 23 février 2005
Premiers albums 2BGal
dimanche 20 février 2005
Cultures d'Islam: l'image
Abdelwahhab Meddeb est très fort. Depuis deux semaines les émissions de Culture d'Islam sont consacrées aux "Arts de l'Islam". L'intitulé me fait attendre des conversations sur des oeuvres absentes, ce dont je ne suis pas friand mais en réalité Meddeb continue d'explorer la culture islamique dans ses articulations essentielles, religieuses donc. Il y a 15 jours l'émission consacrée à l'art du livre (p) était l'occasion de réfléchir sur le statut et la généalogie du livre Coran (avec un retour, en passant, sur les thèses de Luxenberg). Ce soir l'émission (p) est consacrée à la miniature et Meddeb y reçoit Michael Barry pour évoquer à travers l'iconologie de Behzad de Herat un statut religieux de l'image inattendu en Islam.
Traducteurs / Translators
Cette semaine, j'ai eu à me servir des traducteurs en ligne pour préparer un rendez-vous à Moscou (et mes séjours répétés dans des pays russophones ne m'ont pas beaucoup avancé dans la connaissance de cette langue). J'ai été plutôt impressionné par les progrès réalisés par ces outils depuis mes essais de Babel Fish, il y a quelques années. Du coup, et constatant que le principe même du Quick Blog m'amène à poster souvent en anglais, je me dis que ce serait bien de mettre sous la main (souris) du lecteur un outil de traduction automatique.
Je m'organise un petit concours local entre 4 des traducteurs automatiques en ligne que j'ai repérés. Voir en note le concours.
Aucun n'est parfait et ce qui est intéressant, c'est que les points faibles ne sont pas les mêmes. Je vais mettre en liens les 2 vainqueurs: Free2Professional et Google.
Je m'organise un petit concours local entre 4 des traducteurs automatiques en ligne que j'ai repérés. Voir en note le concours.
Aucun n'est parfait et ce qui est intéressant, c'est que les points faibles ne sont pas les mêmes. Je vais mettre en liens les 2 vainqueurs: Free2Professional et Google.
MEMRI TV: des précisions
C'est à feuilleter autour de la polémique déclenchée par la réception à Londres du sheikh Al-Qaradhawi, que je trouve des informations sur MEMRI. Il faut dire que j'éprouvais un certain malaise depuis quelques temps déjà. Lorsque j'ai fait un premier lien sur Memri-TV, j'avais pris au mot la présentation faite sur le site (The Middle East Media Research Institute (MEMRI) explores the Middle East through the region's media. MEMRI bridges the language gap which exists between the West and the Middle East, providing timely translations of Arabic and Farsi media, as well as original analysis of political, ideological, intellectual, social, cultural, and religious trends in the Middle East. Founded in February 1998 to inform the debate over U.S. policy in the Middle East, MEMRI is an independent, nonpartisan, nonprofit, 501 (c)3 organization.) mais ce que j'y voyais était plutôt désespérant et unilatéral: antisémitisme/anti-sionisme, interprétations réactionnaires de la chariah, crétineries pseudo-scientifiques, etc.. Une certaine dynamique (symétrique) de haine. Les informations que j'ai trouvées et complétées (par une recherche sur Google!) donnent un contenu à mon malaise.
MEMRI a été fondé par le docteur Meyrav Wurmser, une néoconservatrice américaine et israélienne, et le colonel Yigal Carmon, un ancien officier des renseignements israéliens, tous deux opposés au processus d'Oslo, lorsqu'il était à l'ordre du jour.
Clairement, MEMRI sert un objectif partisan et sa diffusion de l'information en provenance du monde arabe et musulman est sélective.
Je me sens un peu con et manipulé.
Reste que, jusqu'à plus ample informé, pour être sélective, l'information diffusée par MEMRI n'est pas inexacte (voir l'article de Leah Harris @ Counter Punch) et qu'on ne la trouve pas ailleurs. Le reproche qu'on peut faire à MEMRI, c'est d'être un très gros mensonge par omission (ou dissimulation). On aimerait une telle entreprise de selection, traduction, diffusion, etc., et dotée des mêmes moyens (plus de 1 million de US$ en 2001 selon Wikipedia), qui fût au service d'une autre cause, celle que MEMRI se donne l'allure de servir. Force est de constater qu'elle n'existe pas. Dans ces conditions je maintiens le lien, en l'assortissant d'un avertissement.
J'ai fait une série de posts sur le Quick Blog, citant et liant mes sources. Les articles de Wikipedia et de Source Watch donnent de bonnes synthèses.
MEMRI a été fondé par le docteur Meyrav Wurmser, une néoconservatrice américaine et israélienne, et le colonel Yigal Carmon, un ancien officier des renseignements israéliens, tous deux opposés au processus d'Oslo, lorsqu'il était à l'ordre du jour.
Clairement, MEMRI sert un objectif partisan et sa diffusion de l'information en provenance du monde arabe et musulman est sélective.
Je me sens un peu con et manipulé.
Reste que, jusqu'à plus ample informé, pour être sélective, l'information diffusée par MEMRI n'est pas inexacte (voir l'article de Leah Harris @ Counter Punch) et qu'on ne la trouve pas ailleurs. Le reproche qu'on peut faire à MEMRI, c'est d'être un très gros mensonge par omission (ou dissimulation). On aimerait une telle entreprise de selection, traduction, diffusion, etc., et dotée des mêmes moyens (plus de 1 million de US$ en 2001 selon Wikipedia), qui fût au service d'une autre cause, celle que MEMRI se donne l'allure de servir. Force est de constater qu'elle n'existe pas. Dans ces conditions je maintiens le lien, en l'assortissant d'un avertissement.
J'ai fait une série de posts sur le Quick Blog, citant et liant mes sources. Les articles de Wikipedia et de Source Watch donnent de bonnes synthèses.
vendredi 18 février 2005
Arte: Mendès-France & Mitterrand
En complément de la note (protestants et politique) au post de mercredi dernier (blogue de Jean Baubérot) (!):
mercredi soir, sur Arte, une biographie de Pierre Mendès-France. Je faisais allusion à la barrière invisible qui semblait écarter ou déstabiliser certains hommes politiques à l'approche du centre du pouvoir. Au cours de l'émission, François Mitterrand interviewé donne son explication des déconvenues de carrière de Mendès:
"Pierre Mendès-France était d'abord d'un courage intellectuel et moral sans faille. Son analyse avait des failles. Selon moi. Et je pense qu'il avait gardé, ce qui est un mérite quand on voit le temps, je l'ai dit tout à l'heure il était parlementaire depuis 1936, il avait une certaine méconnaissance des hommes. Et de ce fait il s'est trouvé exposé en quelques circonstance à des déceptions qu'il ne méritait pas."
C'est à peu près la formule de ce que j'essayais de désigner dans ma note mais avec, au milieu, une manipulation ou un euphémisme, si l'on préfère. Qu'on relise les mots de Mitterrand (ça a l'exactitude d'une formule mathématique) et l'on y reconnaîtra une contradiction, claire mais peu distincte tellement elle est partie intégrante de la façon dont nous pensons la politique: "la méconnaissance des hommes", la "faille" de l'analyse de PMF, est un "mérite". "Méconnaissance des hommes" est ici à la place d'autre chose qu'elle masque. Selon moi.
Par chance, ce passage de l'émission est archivé en ligne sur le site d'Arte: l'extrait "Soutien des mendésistes" (c'est aussi l'occasion de revoir Mitterrand et de constater que l'approche -ultime - du pouvoir lui font tout le contraire d'une déstabilisation, je cherchais un mot tout à l'heure, "onction" est parasité par "onction ecclésiastique", pourtant, c'est bien ça: il est oint!)
Ecouter aussi: 3 extraits des causeries de PMF en 1954 (sur le même site d'Arte).
Voir aussi: extrait d'une interview de Françoise Giroud.
mercredi soir, sur Arte, une biographie de Pierre Mendès-France. Je faisais allusion à la barrière invisible qui semblait écarter ou déstabiliser certains hommes politiques à l'approche du centre du pouvoir. Au cours de l'émission, François Mitterrand interviewé donne son explication des déconvenues de carrière de Mendès:
"Pierre Mendès-France était d'abord d'un courage intellectuel et moral sans faille. Son analyse avait des failles. Selon moi. Et je pense qu'il avait gardé, ce qui est un mérite quand on voit le temps, je l'ai dit tout à l'heure il était parlementaire depuis 1936, il avait une certaine méconnaissance des hommes. Et de ce fait il s'est trouvé exposé en quelques circonstance à des déceptions qu'il ne méritait pas."
C'est à peu près la formule de ce que j'essayais de désigner dans ma note mais avec, au milieu, une manipulation ou un euphémisme, si l'on préfère. Qu'on relise les mots de Mitterrand (ça a l'exactitude d'une formule mathématique) et l'on y reconnaîtra une contradiction, claire mais peu distincte tellement elle est partie intégrante de la façon dont nous pensons la politique: "la méconnaissance des hommes", la "faille" de l'analyse de PMF, est un "mérite". "Méconnaissance des hommes" est ici à la place d'autre chose qu'elle masque. Selon moi.
Par chance, ce passage de l'émission est archivé en ligne sur le site d'Arte: l'extrait "Soutien des mendésistes" (c'est aussi l'occasion de revoir Mitterrand et de constater que l'approche -ultime - du pouvoir lui font tout le contraire d'une déstabilisation, je cherchais un mot tout à l'heure, "onction" est parasité par "onction ecclésiastique", pourtant, c'est bien ça: il est oint!)
Ecouter aussi: 3 extraits des causeries de PMF en 1954 (sur le même site d'Arte).
Voir aussi: extrait d'une interview de Françoise Giroud.
jeudi 17 février 2005
Laïcité (bêtisier): Naturalisée oui, mais sans foulard
J'ai retrouvé les références de l'article auquel je faisais allusion dans l'avant-dernier post. Il s'agit en réalité d'un article du Monde (24.12.04; l'article analogue dans Libé - 22.12.04 - est plus succint) auquel l'accès gratuit n'est plus possible mais qu'on peut retrouver sur le site de la section toulonnaise de la LDH.
Extrait:
"J’accompagnais ma mère, une femme de 53 ans qui porte un foulard depuis qu’elle a fait son pèlerinage, témoigne Amel Cheikhi, une informaticienne de 29 ans. A l’appel de son nom, nous nous sommes présentées mais une employée a demandé à ma mère de retirer son voile si elle voulait entrer. J’ai demandé pourquoi, expliqué que nous n’étions pas à l’école et que la loi sur la laïcité ne s’appliquait pas."Une autre jeune femme, non voilée, nouvellement naturalisée, a dû laisser sa mère voilée à la porte de la salle.
Devant les protestations, les deux sous-préfets qui présidaient la cérémonie se sont expliqués. "Cette cérémonie se veut à la fois solennelle et conviviale. Il y a des drapeaux, une Marianne, La Marseillaise est entonnée, constate l’un d’eux, Michel Theuil, directeur de cabinet du préfet. Le respect du principe de neutralité est une nécessité pour éviter toute interprétation communautariste, surtout dans ce département sensible où cohabitent harmonieusement de nombreuses communautés." (Rebond)
Extrait:
"J’accompagnais ma mère, une femme de 53 ans qui porte un foulard depuis qu’elle a fait son pèlerinage, témoigne Amel Cheikhi, une informaticienne de 29 ans. A l’appel de son nom, nous nous sommes présentées mais une employée a demandé à ma mère de retirer son voile si elle voulait entrer. J’ai demandé pourquoi, expliqué que nous n’étions pas à l’école et que la loi sur la laïcité ne s’appliquait pas."Une autre jeune femme, non voilée, nouvellement naturalisée, a dû laisser sa mère voilée à la porte de la salle.
Devant les protestations, les deux sous-préfets qui présidaient la cérémonie se sont expliqués. "Cette cérémonie se veut à la fois solennelle et conviviale. Il y a des drapeaux, une Marianne, La Marseillaise est entonnée, constate l’un d’eux, Michel Theuil, directeur de cabinet du préfet. Le respect du principe de neutralité est une nécessité pour éviter toute interprétation communautariste, surtout dans ce département sensible où cohabitent harmonieusement de nombreuses communautés." (Rebond)
Laïcité (bêtisier): Prêtre oui, mais pas sur la photo
Pour le bêtisier de la laïcité de Jean Baubérot, cette brève dans Libération d'aujourd'hui (17.02.2005):
Il est prêtre, travaille à Mulhouse. Et, tout bêtement, il souhaitait faire renouveller son passeport. Las, un agent de la mairie refuse ses photos d'identité car il porte son col romain? (...) Hier, le secrétaire général de la sous-préfecture de Mulhouse a fait amende honorable. "Il aurait pu avoir son passeport avec son col romain, il porte d'ailleurs ce col sur la photo d'identité. L'agent a dû confondre avec le port des signes religieux à l'école, il a fait l'amalgame."
Il est prêtre, travaille à Mulhouse. Et, tout bêtement, il souhaitait faire renouveller son passeport. Las, un agent de la mairie refuse ses photos d'identité car il porte son col romain? (...) Hier, le secrétaire général de la sous-préfecture de Mulhouse a fait amende honorable. "Il aurait pu avoir son passeport avec son col romain, il porte d'ailleurs ce col sur la photo d'identité. L'agent a dû confondre avec le port des signes religieux à l'école, il a fait l'amalgame."
mercredi 16 février 2005
Laïcité: le blogue de Jean Baubérot
Jean Baubérot, professeur à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, a été le seul membre de la Commission Stasi à s'abstenir jusqu'au bout sur la préconisation, dans le rapport, d'une loi interdisant les signes religieux "ostensibles" (voir l'article de Libération où il explique son vote). Depuis, le 31 décembre dernier (jour où il était reçu par Ali Badou dans les Matins de France-Culture), il met en ligne un blogue, jeanbauberotlaicite.blogspirit.com, que m'a signalé Eliane. Si le titre du blogue est maladroit (Jean Baubérot, Titulaire de la seule chaire en France consacrée à la Laïcité - note 2) à évoquer fort comme il le fait l'argument d'autorité, il est bourré de choses utiles, d'abord et essentiellement un examen du contenu de cette notion (précieuse) de laïcité qui est devenue une sorte de fétiche dans nos débats. On y trouve en particulier un bêtisier de la laïcité où je saurai désormais où poster lorsque je rencontrerai une information comme celle trouvée sur Libération il y a quelques mois à propos d'une dame d'âge mûr et d'origine maghrébine qui avait été expulsé d'une cérémonie d'accession à la nationalité dans une préfecture française parce qu'elle portait un (traditionnel) foulard (j'essaierai de retrouver la référence à l'occasion).
dimanche 13 février 2005
Ganesh scribe
Christian, qui est en train de finir une thèse sur l'apprentissage de la lecture, m'appelle ce matin parce qu'il avait besoin d'une vérification. Il avait lu dans la version J.-C. Carrière du Mahabharata que Ganesh, lorsque Vyasa lui eut demandé de prendre sous sa dictée le Bharata qu'il avait formé dans son imagination, le dieu à tête d'éléphant y mit une condition, que Vyasa ne cesse sa dictée avant d'arriver au bout. Vyasa accepta mais mit à son tour une condition: que Ganesh n'écrive rien qu'il n'ait d'abord compris.
Aucune des deux éditions d'extraits que je possède n'inclut le prologue. Résultat de mes recherches sur le net dans une note ici.
Autres Espaces: le blogue, Illich
Un peu par hasard, je découvre que Laurent Margantin (vers qui je lie de temps en temps depuis que Christian me l'a signalé, il y a 4 ans) a, outre son site, resignalé il y a peu, un blogue depuis mai dernier (avec un gabarit familier!).
Et, heureuse rencontre, je le découvre avec ce portrait d'Ivan Illich sur qui je me sentais en devoir d'un post depuis quelques jours. Le post est fait... de citations.
Citations d'un livre d'Illich dont j'ai rencontré peu d"écho, sur le net ou dans la presse, Du Lisible au Visible (trad. fr. 1991). qui, pour penser la mutation présente, explore un moment méconnu de l'histoire des médias, le moment scholastique, qui aurait effectué 3 siècles avant Gutenberg, une révolution fondamentale dans la technologie de l'objet livre par l'invention d'outils comme les index, les tables des matières ou la structuration spatiale de la page.
La citation que fait Margantin d'Illich sur son blogue rappelle plus directement ce qui avait rendu Illich célèbre, dans les années 1970 (La société sans école, Nemesis médicale...).
Revenant sur le blogue de Margantin pour rédiger ce post, j'y trouve ajouté au-dessus du post consacré à Illich une citation de Marx, ou "la mondialisation dans le Manifeste", plus immédiatement pertinente que celle d'Illich, (à condition qu'on veuille bien s'en servir pour penser et non pour s'en délecter morosement), pertinente en particulier à la discussion qui se reflète en ce moment dans la Cerisaie.
PS.- Ivan Illich est mort il y a 2 ans, le 5 décembre 2002. J'extrais de la notice mise en ligne sur le site du Nouvel Obs, cette caractérisation: S'il a été considéré comme un penseur subversif dans les milieux conservateurs, défendant des prises de position fondées sur la sociologie et l'économie politique, il n'a toutefois jamais fait l'objet de blâmes de la part de la hiérarchie catholique.
- Trouvé aussi d'Illich, sur le site de l'Agora, un hommage à Jacques Ellul à l'occasion de sa mort, en 1994. (A retrouver Jacques Ellul ici, je me dis que penser aujourd'hui, au moins pour le dillettante que je suis, c'est s'orienter dans un réseau compliqué de pensers contradictoires.)
Et, heureuse rencontre, je le découvre avec ce portrait d'Ivan Illich sur qui je me sentais en devoir d'un post depuis quelques jours. Le post est fait... de citations.
Citations d'un livre d'Illich dont j'ai rencontré peu d"écho, sur le net ou dans la presse, Du Lisible au Visible (trad. fr. 1991). qui, pour penser la mutation présente, explore un moment méconnu de l'histoire des médias, le moment scholastique, qui aurait effectué 3 siècles avant Gutenberg, une révolution fondamentale dans la technologie de l'objet livre par l'invention d'outils comme les index, les tables des matières ou la structuration spatiale de la page.
La citation que fait Margantin d'Illich sur son blogue rappelle plus directement ce qui avait rendu Illich célèbre, dans les années 1970 (La société sans école, Nemesis médicale...).
Revenant sur le blogue de Margantin pour rédiger ce post, j'y trouve ajouté au-dessus du post consacré à Illich une citation de Marx, ou "la mondialisation dans le Manifeste", plus immédiatement pertinente que celle d'Illich, (à condition qu'on veuille bien s'en servir pour penser et non pour s'en délecter morosement), pertinente en particulier à la discussion qui se reflète en ce moment dans la Cerisaie.
PS.- Ivan Illich est mort il y a 2 ans, le 5 décembre 2002. J'extrais de la notice mise en ligne sur le site du Nouvel Obs, cette caractérisation: S'il a été considéré comme un penseur subversif dans les milieux conservateurs, défendant des prises de position fondées sur la sociologie et l'économie politique, il n'a toutefois jamais fait l'objet de blâmes de la part de la hiérarchie catholique.
- Trouvé aussi d'Illich, sur le site de l'Agora, un hommage à Jacques Ellul à l'occasion de sa mort, en 1994. (A retrouver Jacques Ellul ici, je me dis que penser aujourd'hui, au moins pour le dillettante que je suis, c'est s'orienter dans un réseau compliqué de pensers contradictoires.)
mardi 8 février 2005
Turquie et Europe bloguées
Une tentative de synthèse des postions concernant l'adhésion de la Turquie sur le blogue Versac. Je résume:
- les pro de mauvaise foi,
- les pro qui voient les Turcs européens (ils ont un peu raison et beaucoup tort),
- les pro, dont Rocard, qui ont peur du choc des civilisations (ils sont à côté de la plaque),
- les contre pour des raisons historiques (affrontement séculaire entre l'empire ottoman et l'Europe, irrecevable),
- les contre pour le bien de la construction européenne (dont Sylvie Goulard et l'auteur du blogue),
- enfin Michel Onfray.
Un commentateur fait remarquer que ça fait 6 positions, lorsque Versac en annonçait 4. Il n'est pas difficile de rétablir l'arithmétique: la mauvaise foi n'est pas une position, au plus une attitude, (ou alors il faudrait ajouter les contre de mauvaise foi, non? ah, bon? y en n'a pas?) et Michel Onfray non plus.
Evidemment je ne vois pas les choses comme lui. Quelques remarques:
- les pros qui voient les Turcs européens, j'ai l'impression qu'ils sont un peu là pour la symétrie parce que je n'en ai pas rencontré, ni lu, ni entendu. Mais il est vrai que je ne fréquente pas les milieux d'affaires où il se peut bien qu'on en trouve.
- les pro qui ont peur du choc des civilisations. Là j'ai l'impression que c'est mettre les choses à l'envers et faire la peur changer de camp par une astuce que ma politesse naturelle m'empêchent de qualifier de mauvaise foi. L'astuce, l'opérateur de cette inversion, c'est le postulat (ou la thèse) que l'"islam, là n'est vraiment pas le problème". Whishfull thinking! (J'aimerais assez entendre l'argumentation qui soutiendrait cette thèse.)
- l'argument Bayrou: je renvoie à mon post précédent (rapport de la CIA): l'intégration politique a pris un coup dans l'aile du fait de la vague d'adhésion de 2004 et ceux qui continuent à vouloir un progrès de l'intégration politique feraient mieux de penser l'intégration européenne à deux niveaux. J'essaierai de revenir là-dessus, cette articulation du projet européen désormais sur deux niveaux, mais en attendant je remarque, parce que l'entend peu, pour ne pas dire pas du tout: les deux vitesses n'est pas un simple projet, il y a dans l'UE une petite UE à intégration plus forte, c'est la zone euro - et tout nous dit que s'il y a urgence à intégrer les politiques, c'est dans la zone euro.
- les pro de mauvaise foi,
- les pro qui voient les Turcs européens (ils ont un peu raison et beaucoup tort),
- les pro, dont Rocard, qui ont peur du choc des civilisations (ils sont à côté de la plaque),
- les contre pour des raisons historiques (affrontement séculaire entre l'empire ottoman et l'Europe, irrecevable),
- les contre pour le bien de la construction européenne (dont Sylvie Goulard et l'auteur du blogue),
- enfin Michel Onfray.
Un commentateur fait remarquer que ça fait 6 positions, lorsque Versac en annonçait 4. Il n'est pas difficile de rétablir l'arithmétique: la mauvaise foi n'est pas une position, au plus une attitude, (ou alors il faudrait ajouter les contre de mauvaise foi, non? ah, bon? y en n'a pas?) et Michel Onfray non plus.
Evidemment je ne vois pas les choses comme lui. Quelques remarques:
- les pros qui voient les Turcs européens, j'ai l'impression qu'ils sont un peu là pour la symétrie parce que je n'en ai pas rencontré, ni lu, ni entendu. Mais il est vrai que je ne fréquente pas les milieux d'affaires où il se peut bien qu'on en trouve.
- les pro qui ont peur du choc des civilisations. Là j'ai l'impression que c'est mettre les choses à l'envers et faire la peur changer de camp par une astuce que ma politesse naturelle m'empêchent de qualifier de mauvaise foi. L'astuce, l'opérateur de cette inversion, c'est le postulat (ou la thèse) que l'"islam, là n'est vraiment pas le problème". Whishfull thinking! (J'aimerais assez entendre l'argumentation qui soutiendrait cette thèse.)
- l'argument Bayrou: je renvoie à mon post précédent (rapport de la CIA): l'intégration politique a pris un coup dans l'aile du fait de la vague d'adhésion de 2004 et ceux qui continuent à vouloir un progrès de l'intégration politique feraient mieux de penser l'intégration européenne à deux niveaux. J'essaierai de revenir là-dessus, cette articulation du projet européen désormais sur deux niveaux, mais en attendant je remarque, parce que l'entend peu, pour ne pas dire pas du tout: les deux vitesses n'est pas un simple projet, il y a dans l'UE une petite UE à intégration plus forte, c'est la zone euro - et tout nous dit que s'il y a urgence à intégrer les politiques, c'est dans la zone euro.
dimanche 6 février 2005
Politique: Turquie (suite & pas fin)
Finalement, s'agissant de l'adhésion de la Turquie à l'Europe, je m'identifierais assez à la position de Jean Daniel telle qu'il l'a défendue samedi matin chez Finkielkraut: oui à l'adhésion de la Turquie si elle remplit les conditions. Encore faut-il que ces conditions soient clairement et concrêtement définies. Les critères de Copenhague sont trop généraux pour ne pas demander une déclinaison en questions concrètes (comme le droit à l'apostasie par exemple), les dites questions concrètes qui permettent de dire qu'aujourd'hui la Turquie ne satisfait pas aux conditions d'adhésion. Un tel travail de définition aurait l'avantage de nous faire quitter le théâtre des fantasmes pour les surprises de la réalité.
Politique: Turquie, Europe & CIA
Marianne titre "Aveu: un rapport de la CIA "Avec la Turquie l'Europe est foutue"" (j'aime bien "aveu", cette façon d'insinuer que toute cette histoire d'adhésion de la Turquie, c'est un complot américain pour nous niquer). De toutes façons assez sceptique sur la pertinence des analyses américains concernant la Turquie, je lis l'article pour me rendre compte que c'est pas tout à fait ça que raconte le rapport de la CIA mais plutôt qu'avec l'élargissement massif de l'année dernière, la définition d'une stratégie commune sera plus difficile, ce qui me semble assez indiscutable (au point de me faire apparaître la position de Bayrou soit stupide soit hypocrite). En d'autres termes, si l'Europe est en crise, ce n'est pas à cause de la Turquie mais à cause d'un élargissement qui a été fait à la hâte et sans vrai contrôle. Et c'est pas fini, la révision constitutionnelle française, destinée entre autres à permettre de soumettre l'adhésion d'un nouveau membre, dispose que cette possibilité ne sera ouverte qu'après l'adhésion de la Roumanie, de la Bulgarie et de la Croatie (pour mémoire: note). On ne saurait mieux faire comprendre que derrière le principe affiché, c'est le muslim qui est visé (cette figure ne vous rappelle rien?).
Le texte du rapport, "Mapping the Global Future", est déchargeable en ligne - un extrait ici.
Le texte du rapport, "Mapping the Global Future", est déchargeable en ligne - un extrait ici.
Politique (rapido): élections irakiennes
En début de semaine, on s'est dit que Bush avait gagné son pari, une fois de plus. Et on pouvait pas tout à fait le regretter parce qu'on était plutôt content pour les Irakiens. Ce matin, chez Meyer, Max Gallo nous engueule: on manquerait de sens critique. Je préfère le commentaire de Jeff Danziger dans le NY Times de mardi:
Liens "radios" sous la main (souris)
Pour ne pas perdre tout à fait son temps pendant le butinage sur la toile, on peut écouter la radio: ajouté des liens "radios" dans la barre latérale.
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