mardi 28 février 2006

Darwinisme, encore

Vendredi dernier, Julie Clarini était entourée de deux sociologues et de deux chercheurs de l'Inserm pour nous parler de Darwin, ou plutôt nous expliquer comment il fallait comprendre Darwin. L'incroyable dogmatisme déployé autour de ça, essentiellement pour nous expliquer que la vérité du darwinisme, c'est l'expulsion de la finalité et du sens non seulement de la science de l'évolution mais de toute vision du monde, m'a fait réagir tout de suite par un post que j'ai préféré ensuite, à cause de son style gourdement scolaire, reléguer dans le blog-note.

Je préfère ici, puisque, comme le professeur Kupiec nous le dit, "Il faut lire l'Origine des Espèces, parce qu'on en parle beaucoup plus qu'on ne le lit ...", et parce que je peux qu'abonder dans ce sens (il se trouve que j'ai acquis récemment, par eBay, une édition de 1902, & qu'à y lire j'ai été ébloui par le style), je préfère, dis-je, rappeler ici les dernières lignes de ce livre:

There is grandeur in this view of life, with its several powers, having been originally breathed by the Creator into a few forms or into one; and that, whilst this planet has gone circling on according to the fixed law of gravity, from so simple a beginning endless forms most beautiful and most wonderful have been, and are being evolved.

(contexte, remarque et traduction ici.)

Je ne peux évidemment soupçonner le professeur Kupiec de n'avoir pas lu ces lignes, je peux cependant lui supposer l'écoute sélective.

Pour montrer que le darwinisme n'est pas incompatible avec un certain sentiment de l'excellence particulière de l'être humain, j'ai ajouté un extrait de "The Descent of Man".

(J'entends bien ce qu'objecteraient les savants à qui on donnerait ces extraits pour preuve de la contradiction entre leur darwinisme et celui de Darwin: que ce qui est ou semble finaliste ou anthropocentriste chez Darwin s'explique, par l'époque, par la pression sociale ou par les limites extra-scientifiques de l'auteur, j'entends bien qu'ils expliqueraient qu'ils comprennent mieux Darwin que Darwin, et pourquoi pas? mais on pourrait attendre néanmoins un peu de retenue dans le dogmatisme, de bienveillance à l'égard de ceux qui comme Darwin n'aperçoivent pas l'évidente nécessité des conséquences métaphysiques du darwinisme, bref qu'ils modèrent un peu le grand seigneur de leur ton.)

c'est pour dire: Des affiches de Mahomet en jeune éphèbe circulent à Téhéran

"Maintenant que ça se tasse, dit l’incendiaire à l’affût, si on en remettait un coup sur les caricatures de qui vous savez ? Incendiaire ? Non, plutôt, rabatteur de caquets. Voici donc un «portrait» du prophète Mahomet, jeune et un tantinet équivoque – rien à voir, certes, avec le vieux barbu caricaturé au Danemark. Quoi qu’il en soit, cette icône n’a nullement été jugée iconoclaste en Iran où elle circule sous forme d’affiches depuis la fin des années 80."

c'est pour dire: Et Jaurès parlait occitan ?

"Jaurès, dans sa région d'origine (Carmaux, le Tarn, Toulouse...) commençait presque systématiquement ses discours en occitan et les finissait en français. (...) Comment ça, un homme politique, écrivain et philosophe français de l'étoffe de Jaurès connaissait l'occitan et le parlait publiquement, en plus ? (...) Rassurons-nous, un des historiens a cru bon de préciser que Jaurès devait ne pas dire "occitan" mais "patois". Ouf!, Jaurès parlait "patois"."

lundi 27 février 2006

Intermittences

Jeudi la crève s'est installée et hier a été l'acmé (inch'Allah!): mal au crâne, sinusite, rhinite, laryngite... resté au lit et renoncé à descendre travailler à Nice. Retour en France et comme l'ADSL est à nouveau en panne j'écoute la radio en direct et me rend compte combien ça peut m'être pernicieux (à Istanbul, j'ai recommencé à écouter France-Cul mais au choix; ce qui est très différent). Je pense à ce que très naïvement (franchement) Finkielkraut avait dit (avoué?) à Laure Adler lors des entretiens de l'an dernier, qu'il pensait sur l'actualité, en réaction. Je me sens souvent dans cette situation et la tendance du blogue est de se couler tout à fait dans cette pente là. Ce n'est qu'une forme sophistiquée de la conversation de zinc (un peu mythique, de fin de soirée serait plus réaliste). La tendance aujourd'hui est de dire que les blogues sont l'occasion d'une explosion de présomption ("rabid selfimportance" ai-je trouvé en anglais à propos des blogues) et de fait, si j'en juge à la façon dont j'en suis affecté, la remarque touche. Cependant, si l'on ne confond pas, comme on le fait couramment, l'activité bloguistique avec l'activité journalistique (c'est-à-dire si l'on continue à tenir les blogues pour ce qu'ils sont à l'origine, à savoir pour des journaux personnels ouverts à tous par la publication sur le net), cette réactivité à l'actualité médiatique qui apparente les blogues aux discussions de café ou, dans un cadre culturel différent, aux discours Hyde Parkiens, pourrait être considéré comme une extension assez naturelle de ces pratiques éminemment démocratiques et la présomption dont elle témoignerait ne serait que la présomption fondatrice de la démocratie qui présume dans tout citoyen, hors toute expertise ou qualification particulière, la compétence à juger des affaires publiques. Dans cette mesure, le suivi, la pensée réactive serait plus critiquable chez un intellectuel qualifié comme Alain Finkielkraut.

(Je crois que je vais faire de cette note un post (!), mais ce qui me gênerait alors serait de donner l'impression de hurler avec les loups en m'en prenant comme beaucoup ces temps-ci à Alain Finkielkraut. S'il n'y a pas grand chose chez AF où je me retrouve ces temps-ci je continue d'écouter "Répliques" chaque samedi lorsque je n'en suis pas empêché (et alors je rattrape généralement sur le net), et ceci depuis que cette émission existe. Et, je m'en rends bien compte à cette reprise de l'écoute en continu, son émission, malgré les critiques qui lui sont légitimement faites, à savoir de mettre souvent l'un de ses invités dans une situation piégée, tient le coup, continue de stimuler la réflexion. La passion que met Finkielkraut à défendre ses croyances, la fragilité qu'il manifeste ainsi, le préservent de la suffisance ataraxique qui infecte les discours de tant d'autres "producteurs", qu'ils soient ou non qualifiés de philosophes, tel celui qui hier énumérait avec une tranquille certitude parmi les moyens de fuir la réalité la prise de drogue et la croyance en Dieu.)

Le Monde.fr : Une lettre de Tariq Ramadan

"En ce qui concerne la pièce [Mahomet de Voltaire], le département culturel de la ville de Genève s'est opposé, à l'époque, à sa réalisation, car le budget présenté par M. Loichemol avait été considéré comme faramineux. Le maire de Genève, Alain Vaissade, a ensuite ajouté que cette pièce pouvait heurter la sensibilité des musulmans.
Le refus de subvention a été pris par les autorités sans avoir consulté les musulmans...
[...]
Nos "Voltaire à géométrie variable" semblent chaque jour davantage trahir le courage de l'auteur d'un Zadig, qui a tant emprunté au Coran et qui n'eut de cesse de répéter qu'il faut avoir la modestie de douter de soi et la force d'entendre autrui. Une bien belle leçon pour certains de nos relatifs intellectuels qui ont substitué à l'ancien dogme de la grâce nécessaire celui de leur foi aveugle en leur raison suffisante. Ceux-là sont doublement dangereux quand ils se prennent pour Voltaire."

lundi 20 février 2006

Posts de voyage

Pour la première fois, je dispose de conditions assez confortables pour faire du journal de voyage (très fragmentaire et essentiellement photographique). Voir la série de posts déposés dans le blogue "voyages".

samedi 11 février 2006

vendredi 10 février 2006

Aerial Photographs of Mexico City (English)


"Quelques photos que j'ai prise en travaillant comme pilote d'hélicoptère au-dessus de Mexico, même si la luminosité et le contraste ont été poussés sur certaines, elles sont toutes authentiques."
(via boingboing)

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