mercredi 26 octobre 2022

Pajak, Chateaubriand

 J'ai terminé Manifeste incertain 3 cette nuit avant d'éteindre. Et je continue dans Chateaubriand.

Je suis un peu déçu par Pajak. Le meilleur est le récit des tribulations finales de Benjamin mais la vérité est que je n'en connaissais pas aussi précisément le déroulé. Pour Pound en revanche il ne m'apprend pas grand chose. Peut-être le détail de ses délires et de ses grossièretés qui m'ont fait penser à Trump! Il y a bien mention des chats de Rapallo mais ce n'est qu'un démarquage du récit de Yeats où rien n'indique la question. 

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Je crois déceler dans ces notes que je prends en interruption de ma lecture des Mémoires d'Outre-Tombe l'influence de celle-ci. Un peu de ridicule mais aussi le goût ou le souci des ressources syntactiques et du mot juste. Chateaubriand pédagogue de la langue. Mais qui lit encore Chateaubriand? Quelques vieux réactionnaires dans le secret de leur manoir, Renaud Camus? 

La modernité que j'ai cru reconnaître dans Chateaubriand est aux antipodes de celle de Tolstoï, qui déclarait ne vouloir rien écrire qu'un moujik ou un enfant ne pourraient lire, cette dernière bien plus effective, actuelle et publique. Ne suffisait-il pas de bannir ce qui relève du seul souci de distinction? Lorsque le mot juste est un mot rare, lorsque la tournure juste est complexe...? Voire lorsque des échos archaïques suggèrent une profondeur ou que la phrase sacrifie à la musicalité l'usage habituel ?

Je vois bien à quel plaidoyer je m'expose ici, et j'assentirais sans doute à la plupart de ses arguments. Les fidélités à la tradition souvent ne produisent que la reconduction de formules, de clichés et n'induisent qu'une pensée convenue, suscitent un vague dégoût et l'ennui. Oui, d'accord: "make it new!", la sensation plutôt que l'émotion (Pound), bien sûr, mais au prix de l'appauvrissement de l'outil?

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